Disques 2005



Les nouveautés du mois de décembre


Charlemagne - Jeux de société

Le groupe comprend plusieurs musiciens professionnels, des gens qui ont joué avec Garou, Bob Harrison, Jean Millaire, Paule Magnan, etc. Certains on aussi fait partie du spectacle musical Les légendes fantastiques de Normand Latourelle (Cavalia). Tout cela pour dire qu'en termes de musiciens, ils ne sont pas piqués des vers, ni les derniers venus.

Ainsi donc, les musiciens Jean-Benoît Lasanté (guitares), Frédéric Flibotte (claviers), Sylvain Bertrand (basse) et François Bolduc (batterie et percussions), dont plusieurs sont originaires de la région de Drummondville, se sont associés au chanteur Charles Auger pour former le groupe Charlemagne. Ils viennent à peine de lancer un premier album de chansons intitulé Jeux de société. Mi figue mi raisin, ils ont créé des chansons pas toujours sérieuses et aux jeux de mots complexes portant à réfléchir. Là dessus, je vous recommande Le ménage erre, un exercice de style surprenant.

Le groupe existe depuis 3 ans et offre un style festif, rythmé et coloré, comment résister ? Vous pouvez entendre des extraits et en savoir plus sur le groupe en visitant leur site au www.GroupeCharlemagne.com

Carl Savard - éVACUUM

Quelle belle pochette, simple et poétique, tout en représentant le personnage de Carl Savard tel qu'on l'imagine en entendant ses chansons. Ce premier mini-album de compositions originales s'intitule éVACUUM et contient trois pièces magnifiques: Planète mère, La porte de chez moi et Si on dansait. Ses textes touchent de nombreux sujets : la vie, la mort, l'amour, le critique sociale, l'indépendance et ce, avec une poésie bien à lui et avec une voix particulièrement touchante.

Les trois chansons sont excellentes, la production est très bien pour un mini-album et les qualités musicales de Carl sont évidentes, lui qui a joué de la guitare sur toutes les pièces et la basse sur deux d'entre elles. Un très bon début pour un talent prometteur et différent.

Corneille - Les marchands de rêve

Après l'énorme succès qu'il a connu avec son premier disque, Corneille devait sentir la marche haute afin d'offrir à son public un album qui serait non seulement à la hauteur mais qui irait plus loin que son prédécesseur. L'album s'ouvre sur Reposez en paix, une chanson qu'il dédie à sa famille, plus précisément à sa mère, et dans laquelle il fait un peu le bilan de sa vie depuis le massacre qui l'a privé d'une grosse partie de sa famille il y a maintenant plus de 10 ans.

Encore une fois, on s'accroche vite aux textes qui démontrent la vulnérabilité de l'homme qui, malgré son statut de vedette, sait encore s'émerveiller de ces petites choses que la vie lui offre après lui avoir enlevé autant. Musicalement, l'album est plutôt smooth, rien pour faire danser les amateurs de sensations fortes. La force de Corneille se situe à un autre niveau, celui de l'écriture, des mélodies fines et sensibles, ainsi que dans la personnalité charismatique de l'artiste.

L'auteur compositeur et interprète a beaucoup fait sur cet album, les textes et les musiques évidemment mais aussi les arrangements et la réalisation. Il ne peut renier que l'album lui ressemble, il s'y est investi au point de le considérer comme son premier tellement l'album représente ce qu'il est devenu auprès des québécois et des français, après avoir dû fuir son pays, le Rwanda. Évidemment, le soul et le RnB forment la majorité des musiques de cet album étant le style musical qui sied le mieux aux textes de Corneille.

Karlof - Ses plus belles mélodies vol I

L'énigmatique Karlof et sa compagnie de disques ont choisi de relancer les deux premiers disques de l'artiste sous la forme d'une compilation de ses chansons remasterisé, augmentée de quelques pièces inédites comme Piranha qui fût le premier succès radio de Karlof mais qui n'apparaissait pas sur les deux premiers albums, Fuck'n Shit Baby Love! (2002) et Fuzzy Trash Pop (2004). On y retrouve aussi Ti-Jos, un remix d'Accordéon et une version modifiée de Dr. Pill.

La pochette de l'album représente Karlof entourée de 17 jeunes beautés, lui qui aspire au panthéon du RockNRoll et qui n'aime pas faire les choses comme les autres. A l'intérieur de la pochette, sa conjointe (et muse) Annie Chartrand avec laquelle il a récemment formé le groupe Ma blonde est une chanteuse fait un doigt d'honneur aux détracteurs de son amoureux (probablement aussi aux 17 beautés de la couverture).

L'oeuvre de Karlof est éclectique et énergisante, il ne se gêne pas pour égratigner imbécillité humaine et sa propre personne. Sous une personnalité fantaisiste, il cache des sujets sérieux qu'il traite peut-être légèrement mais pour en faire sortir le vilain. Cet album est un must puisque les deux autres seront maintenant bien difficiles à trouver.

Pour le réveillon du Père Noël

Les disques Trilogie profitent de la période des fêtes pour lancer un album compilation de certaines des meilleures chansons de Noël jamais enregistrées, en commençant par le célèbre White Christmas de Bing Crosby. On y retrouve aussi les I'll be home for Christmas (Perry Como), Petit papa Noël (Tino Rossi), Le sentier de neige (Les Classels), Mon beau sapin (Judi Richards et Jean-Pierre Ferland) et plusieurs autres grandes chansons festives.

Sans autre préoccupation que de donner une vaste place aux classiques de cette période de l'année, le "vrai" Père Noël a choisi 13 chansons qui vont de 1942 à 2004, soit une plage de 62 années, de nos grands-pères (l'époque de Bing Crosby) à nos enfants (la petite Shilvi qui interprète Le pays du Père Noël).

Un produit de qualité qui fait revivre plein de souvenirs et qui devrait ajouter la touche finale à l'ambiance déjà fébrile de ce mois de décembre.

J'écoute le Zoo - 20 Ans

Pourquoi pas une suggestion de cadeau de Noël pour les amateurs d'humour qui s'ennuient certainement de ces animateurs loufoques qui avaient permis à cette émission de radio de devenir la plus écoutée de la région de Québec.

Le tout se passait entre 1985 et 1990, Gilles Parent, Pierre-Albert Tremblay, Michel Morin et Alain Dumas ont tous participé, à un moment ou un autre, à ce show réalité avant l'heure. Les gars y faisaient tout, scénarios, voix, sketches, ainsi que tous les éléments de la production.

Vingt ans plus tard, les Jean-Guy Hood, Constant Bossé, John Gangrène et tous les autres personnages revivent sur ce CD qui regroupe 32 segments de l'émission, choisis par les concepteurs mêmes, soit Gilles Parent, Michel Morin et Alain Dumas.

Hilarant, baveux et imaginatif, le matériel du Zoo a peut-être pris quelques rides (les Nordiques sont morts depuis longtemps) mais on en rit encore, 20 ans plus tard.

Sandra Le Couteur - La demoiselle du traversier

Elle est originaire du Nouveau-Brunswick et habite l'Île de Miscou. située tout au bout de la Péninsule Acadienne. Elle chante et y met tout son soeur et toute son âme; il est très difficile de résister à sa voix magnifique et aux interprétations qu'elle fait des poètes acadiens, québécois et français. Parmi son matériel, on retrouve des textes de Gilles Bélanger, Michel Marin, Diane Roy Friolet, Calixte Duguay, Renée Blanchar, Catherine Boulanger, Claude Le Bouthillier, Valery Robichaud, Sylvie Royer et, pour ajouter la cerise sur le gâteau, Léo Ferré (avec C'est extra).

Difficile de recommander quelques pièces après une seule écoute de l'album, mais j'ai déjà un faible pour les Charlie, Gauguin, Chanson pour ces deux-là, San Cristobal et autres petites perles serties par la voix de Sandra. Elle nous invite dans son univers, avec sa voix unique, son âme voyageuse, sa sensibilité envers l'humain et sa présence charismatique. Un album qui mérite de remplir les oreilles des amateurs de chansons dites à texte !

Madrigaïa - Pléiades

Accompagnées sur scène comme sur disque de deux percussionnistes (Daniel Roy et Christian Dugas), les sept magnifiques voix de Sarah Dugas, Ariane Jean, Marie-Claude McDonald, Annick Brémault, Dominique Reynolds, Brigitte Sabourin et Andrina Turenne se complètent merveilleusement.

Au total, elles chantent en 17 langues alors que l'album contient 14 chansons. Notons le mélange harmonieux de cultures que le groupe nous permet de visiter par le biais de la musique: Croatie, Bulgarie, Brésil, Inde, Pologne, Israël, etc. Leur nouvel album s'intitule Pléiades, représentant selon la mythologie grecque, les sept filles d'Atlas transformées en étoiles par le grand Zeus. La pochette de l'album nous montre sept petites étoiles qui scintillent dans le ciel, sept astres qui représentent les sept membres du groupe qui, chacune de son côté, possèdent leur propre carrière artistique. Regroupées, elles forment une constellation de talent vocal.

Sylvie Jean - Déjouer le vent

Elle aime la vie, les mots, les notes, les drames et le chocolat, c'est elle qui le dit, et nous ce qu'on dit c'est qu'on aime Sylvie Jean, une auteure, compositrice et interprète originaire d'Alma au Lac St-Jean. Ses musiques évoquent à la fois les grands espaces et le soleil sud-américain notamment sur des chansons comme Barbies de plage qui fait très bossa nova.

Sylvie nous offre donc son premier album intitulé Déjouer le vent, enregistré au studio des Productions de l'Onde et réalisé avec l'aide de l'unique Edgar Bori qui a le pif pour dénicher des talents qui se démarquent dans le créneau de la chanson dite à texte. Les musiques sont peaufinées et les percussions multiples ajoutent une touche particulière.

Un beau charisme, un bouquet de fraîcheur dans les textes et la musique, ce sera à suivre !

Jérôme Minière au Grand Théâtre

Cet album a été lancé lors d'un spectacle à La Tulipe. Jérôme Minière y faisait d'une pierre deux coups en lançant son nouveau CD intitulé Jérôme Minière au Grand Théâtre, tout en présentant son spectacle basé sur le dernier album d'Herri Kopter.

En fait, c'est au Grand Théâtre de Québec que la majorité du matériel de ce combiné CD / DVD a été enregistré, profitant d'une résidence de quelques jours lors du Festival d'été de Québec 2005. Celui qui est certainement l'employé le plus connu de la célèbre compagnie d'Herri Kopter y avait fait tout un tabac, remportant même le Prix Miroir de la chanson francophone.

Ainsi donc, le CD présente les chansons de Minière, telles que captées en spectacle non seulement à Québec mais aussi à Montréal et Sherbrooke. Le DVD contient plus de 3 heures de matériel, incluant l'intégralité du spectacle au Grand Théâtre, des vidéo clips, des micro documents, ainsi qu'un court métrage réalisé en Belgique par Jérôme.

Meesh - Touch

Nouveau groupe québécois qui donne dans le punk rock anglophone, Meesh met en vedette la voix de Michelle Morrison, la guitare de Marc Gordon, la basse de Phil Leduc et la batterie de Ben Dupuis.

L'album se lance avec la chanson Jerk qui nous rappelle fortement Avril Lavigne, tant dans la voix que dans le traitement musical. Les textes en général sont plutôt personnels alors que le monde du punk a plutôt tendance à se faire incendiaire de ce côté.

La musique est très bonne, avec des "hooks" difficile à résister. Là-dessus, je me fie à des jeunes de 18 à 22 ans à qui j'ai fait entendre l'album, c'est en plein dans leurs cordes et ils ont adoré. J'imagine qu'en spectacle, ça doit sonner encore plus, sachant que le band a fait partie du Van's Warp Tour qui représente ce qui se fait de mieux dans le domaine.

La pochette est magnifique, les textes sont accessibles, la prestation est débordante d'énergie, les musiques sont accrocheuses et pesantes, nul doute qu'ils plairont aux amateurs du genre.

Florent Vollant - Nipaiamianan

En fait, l'album n'est pas pas tout neuf puisqu'il s'agit d'une ré-édition du CD qui avait valu à Florent le Juno du meilleur enregistrement dans la catégorie des musiques autochtones en 2000. Désormais impossible à trouver est remis sur le marché juste à temps pour la période des fêtes 2005.

Mélange de cantiques de Noël et de chants spirituels montagnais interprétés en innu. Pour ce qui est des cantiques connus, Florent en a traduit l'essence dans sa langue maternelle sans nécessairement les traduire mot à mot alors que pour les textes originaux amérindiens, il en a imaginé les arrangements musicaux puisque ces pièces sont normalement chantées à capella. Beau reflet de la richesse de la culture amérindienne, ce médium permettra de préserver une partie de ce patrimoine qui est normalement passé de bouche à oreille.

Notons au passage la présence de Richard Séguin, de Luce Dufault et de Zachary Richard qui ajoutent leurs voix à celle de Florent. Un album folk qui ne fait pas trop musique de Noël mais qui est rempli d'images bucoliques, au figuré bien sûr !

Les nouveautés du mois de novembre


Nouvel album
WillÂme


L'auteur compositeur William Aubin lançait récemment un premier album enregistré au studio Sismique de Québec. Se faisant appeler WillÂme, un joli nom qui est aussi le titre de son premier album. Co-réalisé par WillÂme et Hugo Lebel (prise de son, mixage), l'album regroupe aussi les musiciens Michel Boudrias (basse électrique, voix, violon, arrangements), Sarah Aubin (clavier, voix), Guillaume Lizotte (violoncelle, piano) et Patricia Picard (voix). WillÂme y signe paroles, musiques et arrangements en plus de jouer de la guitare.

Décidément, WillÂme en veut à la téléréalité qui prend de plus en plus de place et qui fait croire au monde qu'il faut être une star avant d'être un artiste, tout comme les magazines et les médias qui embarquent dans le bateau. WillÂme propose donc un album avec des titres comme WillÂme, Frost, Dans un aquarium, Pilule superstar, Julie P., etc, en tout une treizaine de chansons francophones qui réclament la liberté et le droit d'agir à sa manière.

Le livret se décrirait comme un guide, un manuel d'instructions pour sortir des sentiers battus. Co-réalisé par Hugo Lebel (Les Goules, Headache24) et WillÂme, les pièces musicales sont d'un folk rock éclaté et font preuve de beaucoup de mélodicité avec des petits arrangements de piano ou de violon là où ca compte. À déconseiller aux amateurs de Star Académie, ils pourraient se sentir visés...

Nouvel album
Steve Forget - La rue


L'auteur compositeur et interprète de l'Estrie (Sherbrooke plus précisément) revient à la charge avec un deuxième album démo tout à fait agréable à écouter. Articulé autour de la rue (d'où le titre), il nous offre différentes histoires qui y touchent de près ou de loin. Gérard raconte l'histoire d'un sans abris, 7 gars ça road touche le trip de tournée, Mille visages ceux de la ville, étrange et envoûtante, Wana l'absence et la distance, finalement La peur termine en beauté avec le conflit de la peur qui nos habite et qu'on veut faire sortir dehors, alors que le bonheur hésite souvent à entrer.

La production est excellente, on note la belle présence du violon de Valérie Arsenault, de la batterie de Claude Cormier, de la basse enveloppante de Jacques Mercier et de la guitare bien placée de Pascal Gagnon. C'est trop court mais c'est très bon !

Nouvel album
Mauvais Sort - Koru


Le groupe Mauvais Sort lance cette semaine un troisième album dans la lignée des Sans dessus dessous et Jettatura. Le nouvel opus s'intitule Koru qui est un mot maori inspiré de l'extrémité recourbée de la fougère arborescente naissante. Symbole de nouveau départ et de croissance personnelle, les membres du groupe ont peut-être voulu saluer l'évolution de leur carrière vers des sommets internationaux, aux États-Unis, en Belgique et même jusqu'en Nouvelle Zélande.

Quoi qu'il en soit, l'album Koru offre des airs traditionnels enrobés d'arrangements modernes. Dans la lignée de La Bottine Souriante (sans les cuivres) et de plusieurs autres groupes qui sont à faire revivre la musique de nos ancêtres. Un retour aux sources certes mais avec beaucoup d'attraits, incluant de la mandoline, du djembe, des congas et des bongos. Bref, quand le folklore rencontre les musiques du monde, ça swingue !


Pour en savoir plus: www.mauvaissort.com

Ève Cournoyer - L'écho

Déjà trois années se sont écoulées depuis l'excellent album Sabot de Vénus qui s'était attiré les éloges d'à peu près tous ceux qui analysent la musique d'ici. On avait salué la créativité, l'éclectisme et le courage de cette femme qui voguait à contre courant et qui avait choisi de mettre toute son âme et tout son coeur dans un projet indépendant et personnel.

Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis, l'album est maintenant presqu'introuvable et Ève a réussi à se faire une place, à force de travail et de persuasion, auprès d'un public avide de différence et d'originalité. Pour ce deuxième opus, elle a travaillé à la campagne et dans son appartement, elle a préparé tous les arrangements et les mélodies en solo, les a enregistrés sur son petit huit pistes portatif, pour ensuite se présenter en studio où elle a ajouté les pistes de basse (Fred Fortin et J.F. Lemieux), de batterie (Alain Berger) et quelques pistes de guitare (Guy Kaye et Nick Petrowski), le tout conjointement réalisé par Ève et Alain Berger.

Comme je le mentionnais plus haut, un album majoritairement rock qui démarre tout de même doucement avec Tout arrive, une pièce plutôt pop-rock, avant de tomber dans un rock qui fait très style 70s avec C'est assez pour ensuite toucher les limites du punk dans Faut-il souffrir et ses guitares grinçantes. Le tout se poursuit à la guitare acoustique avec la ballade Mon bel espoir qui nous rapproche un peu du premier album et de la voix feutrée et particulière de la grande et longiligne chanteuse, magnifique pièce vraiment, toute en finesse. Dans la même veine, on découvre ensuite la pièce titre, L'écho qui, si on se fie à la définition du terme, signifie le rebond du son suite à la collision avec un obstacle. Sachant que l'auto production n'est pas facile à gérer et que les obstacles sont nombreux, devrait-on y voir un parallèle avec son retour sur disque ?

Tout tatouée (Toute à toé) poursuit l'incursion intérieure en traitant des problèmes amoureux avant de laisser place au rebond encore une fois, Ç'a m'a aidé qui revient avec un son plus solide et un ton plus positif, tout comme Pour vrai. Ève termine l'album avec L'étoile de tes bras qu'on avait pu entendre dans le film Le bonheur c'est une chanson, une pièce toute douce qu'elle avait écrite il y a presqu'une dizaine d'années, et C'pas facile d'être..., un dernier rock qui décante la difficulté de vivre dans sa propre peau. Somme toute: excellent !

Jérôme Langlois - Molignak

Il y a deux semaines, j'avais la chance d'assister à une partie de la présentation de cet album sur scène alors que Jérôme et ses musiciens envahissaient le Gesù pour le grand plaisir des spectateurs. Il nous avait replongé dans le temps avec quelques extraits du matériel de Maneige, groupe qu'il avait fondé dans les années 70. Ils nous avait ensuite fait découvrir son nouvel univers qui tourne autour de La Molinie et qui s'intitule Molignak.

Justement, dans La Molinie, il y a un président (lui bien sûr) et une présidente, sa fille Romie de Guise Langlois qui suit ses traces. Non seulement sa compagnie de disques, Musique ProgresSon Inc, a lancé dernièrement le premier enregistrement CD de Maneige, mais on lui offre coup sur coup de graver Molignak et ainsi permettre aux fans de la première heure (et aux nouveaux) de suivre l'évolution de son matériel à près de 30 ans de différence.

Ce nouveau disque est très généreux, il contient près de 80 minutes de nouveau matériel, une fusion de musique classique et de jazz, dont les inspirations qui ont aidé à créer les premiers disques de Maneige, sont omniprésents. Jérôme s'est entouré de confrères de l'époque Maneige avec Gilles Schetagne (ex-Maneige) aux percussions, Bernard Cormier (ex-Conventum) au violon, et Mario Légaré (ex-Octobre) à la basse.


Pour plus de détails sur le nouvel album de Jérôme Langlois ainsi que sur la toute nouvelle parution de Maneige à L'Évêché 1975, je vous réfère au site de www.progquebec.com, un endroit incontournable pour qui s'intéresse au rock progressif des années 70. De plus, j'ai découvert récemment un endroit tout aussi intéressant pour les amateurs de rock progressif, www.progmontreal.com par Robert Dansereau.
Dominique Nadia - Noël à gogo

Le projet lui trottait dans la tête depuis un petit bout de temps, faire un disque de Noël qui capturerait la folie des années 60 d'où le titre évocateur de Noël à gogo. Pour ce faire, elle a fouillé dans les archives, histoire de retrouver 5 pièces typiques de cette époque révolue, interprétées par des gens comme Les Classels (Voici le Père-Noël - 1966), Michèle Richard (Danser autour du sapin vert - 1962), Renée Martel (Ce monde en bonbon - 1972), Patrick Zabé (Noël rock - 1968) et Les Loups (Ah! Les Fêtes - 1966).

Pour rester dans le ton, elle ajoute trois nouvelles créations dont Noël à gogo pour laquelle elle a écrit les textes en collaboration avec Eric Romanica qui a aussi composé la musique. Sur Le coeur à la fête et Invite-moi à danser, Dominique Nadia a écrit les textes sur des musiques de Frédéric Dorval et d'elle-même.

La philosophie de l'artiste est bien simple, voir le bon côté de la vie et le partager avec le public. Les albums parus à ce jour en font la preuve par deux. Pour cet album, on peut noter la grande collaboration du réalisateur Jean-Michel Ouimet qui a aussi travaillé à la prise de son et au mixage. Les très jolies photos de la pochette sont d'Éric Daoust et représentent bien l'ambiance des années 60, bottes à gogo en prime !

Pierre Harel - Rock ma vie

Au même moment où il publie un livre sur sa vie et sa carrière, l'un des premiers auteurs du rock québécois lance une ré-édition de l'album Amérock du nord qu'il avait pondu avec Corbach en 1996, il y a maintenant presque dix ans.

Évidemment, c'est un album très rock concocté avec l'aide d'anciens d'Offenbach et de Corbeau dont Donald Hince (guitare), Roger "Weso" Belval (batterie), Michel "Willie" Lamothe (basse) et Michel Bessette (claviers).

Présenté sous l'étiquette des disques Artic et réalisé par Jacques Bigras et Donald Hince, le disque nous rappelle les bons jours du le rock québécois où la musique et les textes venaient du coeur et des tripes. Profitons de L’Écho des bas-fond et Sékoikonha, tout comme de La rage au coeur et Cannibale. Ils sont de retour !

Voir recommande - Rythmes francophones
Voir recommande - Rythmes du monde


Le réputé magazine Voir, en collaboration avec Trilogie Musique, a décidé de lancer deux premières compilations afin de faire connaître le matériel de nombreux artistes de la scène québécoise et internationale. Le projet devrait déboucher sur la parution d'autres albums au cours de l'années 2006.

Le premier, intitulé Rythmes Francophones, fait place à certaines artistes établis et à d'autres qu'il faut découvrir. Sans être le reflet de toute la scène émergente francophone, l'album propose quelques coups de coeur qu'il serait très difficile de critiquer. En plus des québécois Daniel Boucher (Minuit et demi), Dumas (J'erre), Dobacaracol (Étrange), Jérôme Minière (Mon truc à moi), Mara Tremblay (Mélancolie), Ginette (À bientôt), Marie-Jo Thério (Café Robinson), Paul Ahmarani (Non avec le sourire) et Stefie Shock (Les averses), l'album propose aussi des artistes européens comme M (C'est pas ta faute), Françoiz Breut (Kilomètre 83), Vincent Delerm (Veruca Salt et Franck Black) et Camille (Pour que l'amour me quitte).

Dans le deuxième album, Rythmes du monde, on retrouve des pointures internationales comme Wyclef Jean, Soraya Benitez, Hassan El Hadi, Emeline Michel et quelques locaux comme Coral Egan, Jeszcze Raz et Blues Gitan. Il y en a que je ne connaissais pas du tout comme Quadro Nuevo, Buyu Ambroise, Stefano di Battista qu'il fait bon découvrir.

Dans chaque pochette, Voir présente les textes qui accompagnaient les albums lorsqu'ils furent présentés par son équipe de journalistes. Bonne idée qui permet de connaître un peu plus sur l'artiste présenté et sa démarche.

Les compilations Voir, pour découvrir l'ampleur et la diversité du paysage musical qui nous entoure.

Gage - Soul Rebel

Mélange de soul, de funk, de zouk et de reggae, la musique de Gage vient évidemment se placer dans le créneau occupé par Corneille qui a justement réalisé l'album. Le son y est par contre un peu plus appuyé et les sujets plus personnels. Lancé sous étiquette Déjà Musique (anciennement DKDD), on y retrouve 12 chansons qui sont le résultat de 8 mois de travail, d'échanges d'idées, de créations musicales et textuelles.

Il avait déjà lancé un premier extrait de cet album l'été dernier. Intitulé Trop Fresh, la chanson s'est taillée une place de choix sur les radios québécoises et européennes alors que l'album est déjà certifié disque d'or en France où il a fait une tournée l'hiver dernier.

Ce premier album de Gage respire d'enthousiasme et de passion, on peut dire sans se tromper que Gage est véritablement un Soul Rebel !

Les nouveautés du mois d'octobre


Michel Forrest - Airs simples (1998)
Deuxième galette (2001)
Bell précarité (2003)


Du même coup, j'ai reçu les trois CDs de l'auteur compositeur et interprète Michel Forrest. Très prolifique, Michel a lancé 6 cassettes et 3 CDs de chansons dont je possède les trois derniers, Bell précarité (2003), Deuxième galette (2002) et Airs simples (1999). Il a été proclamé lauréat à Québec en chanson (1991) et finaliste au Festival en chanson de Petite-Vallée (1997, l'année de Daniel Boucher). Il a aussi été semi-finaliste à Musicart (1988), au Pouvoir de la chanson (92), à Granby (88, 95 et 99), L'Assomption (96) et Chanson en fête de St-Ambroise (96, 97, 99 et 2000).

Des trois albums en ma possession, je recommande fortement les pièces Sauver l'humanité, Voici l'automne, M. Le gouvernement, J'écris, Ma petite famille (qui m'a tout de suite accroché), Cocu anonyme (avec son refrain à la Bee Gees), Dis-y pas que j'prie pour elle, Elle qui dit qu'a m'aime pas (et son style Ennio Morricone), Ti-Jean Lapierre, et plusieurs autres. Michel a la façon de faire une chronique du quotidien qui nous permette de s'insérer dans chaque chanson comme si elle décrivait une parcelle de notre vie. Parfois critique, souvent poétique, il varie les styles musicaux, allant du folklore au rock en passant par le country et le folk.

Une saprée belle découverte !

Les disques de Michel Forrest sont disponibles aux Anges Vagabonds, www.angesvagabonds.com
Airs simples Deuxième galette

DVD musical
Arthur L'aventurier - Les saisons en ballon - Sur scène


J'ai eu l'occasion l'hiver dernier d'assister au spectacle d'Arthur en compagnie de ma petite fille Michèle. Il fallait voir ses yeux grand ouverts devant les décors et la mise en scène du spectacle. Arthur réussit à stimuler l'imaginaire des enfants avec peu de choses (mais bien utilisées) et ses chansons respirent le bon air et la bonne humeur.

Voici donc le DVD de ce spectacle, juste à temps pour les bas de Noël de ces tous petits qui pourront ainsi refaire le voyage avec lui autant de fois qu'ils le désireront. Enregistré l'été dernier lors d'un spectacle en plein air à Trois-Rivières, le DVD met en vedette le sympathique personnage ainsi que trois musiciens (guitare, basse et batterie).

Animateur de classes "vertes", François Tremblay a imaginé le personnage d'Arthur pour vulgariser auprès des jeunes enfants l'attrait de la nature et du plein air. Son DVD précédent qui démarrait de projet des Saisons en Ballon a atteint le niveau de triple disque d'or. Après presque 12 mois de tournée, il a choisi de graver le spectacle pour tous puissent en profiter.

On peut maintenant parler de rock écologique !

MANEIGE " Live à L'Évêché " 1975

Groupe de musique progressive assez connu dans les années 70, Maneige a été le berceau de plusieurs musiciens du rock progressif et du jazz rock québécois. Alain Bergeron, Jérôme Langlois, Gilles Schetagne et Yves Léonard (basse, contrebasse) étaient à l'origine de ce groupe, Bergeron et Langlois arrivant tour droit d'un autre groupe rock progressif, Lasting Weep.

Reconnus comme d'excellents musiciens, plusieurs sont diplômés de l'école Vincent D'Indy, ils ont fait la première partie des groupes Soft Machine et Gentle Giant en 1975, en plus de faire la Place Des Arts en 1976. Ils ont aussi composé la musique de quelques films, notamment Québec On The Sunny Side et Québec Plus.

En 2005, Musique ProgresSon lance un premier album de Maneige sur support CD, 30 ans après une performance à L'Évêché de l'hôtel Nelson (dans le vieux Montréal). On y retrouve 6 pièces enregistrées en spectacle et diffusées en direct sur la radio 96,9, alors encore sous le nom de CKVL-FM, et deux pièce enregistrées en studio dont les inédites Manège et Le Rafiot (plus de 19 minutes) enregistrées live en studio pour la radio.

Eva - À Marlène

L'interprète d'origine slave (née en Allemagne), depuis longtemps établie en France et partageant une histoire d'amour avec le public québécois, lance un nouveau disque compact (son 17ème album en carrière) en hommage à la grande Marlène Dietrich.

Elle a chanté avec Brassens, Reggiani, Vigneault, Sardou... elle a interprété des textes de Barbara, Anne Sylvestre, Maxime Leforestier... Elle a un parcours impressionnant et cette fois, elle met son talent à contribution pour ramener Marlène au coeur de l'actualité musicale.

Sur cet album, elle chante en français, en anglais et en allemand, la langue de Dietrich. Accompagnée du québécois d'envergure internationale Pierre Grimard au piano, elle y va d'une prestation intimiste, piano voix, qui ne peut que faire ressortir sa voix grave et sa grande capacité d'interprétation. Au fil de l'album, on découvre cinq chansons en allemand dont une traduction de Ne me quitte pas (Jacques Brel) la seule chanson de Brel que Marlène ait interprété.

Parmi celles en français, on redécouvre Marie Marie (Gilbert Bécaud), Cherche la rose (Henri Salvador), Déjeuner du matin (Jacques Prévert) ainsi que quelques autres. Finalement, dans la langue de Shakespeare, Eva nous sert de très profondes interprétations de Illusions, Black Market et Just a gigolo, la dernière chanson qui fut enregistrée par Lili Marlène.

Suave et incontournable !

Mathieu Lavoie - Avaler le vent

Lauréat du prestigieux Festival de Granby en 1995, catégorie interprète, il est recruté presque immédiatement par le Cirque du Soleil dont il fera partie des interprètes, notamment pour les spectacles Quidam et Varekai. De son expérience avec le Cirque il a retenu un grand intérêt pour faire sauter les barrières des genres et ce premier album nous imbibe de rythmes musicaux qu'on pourrait pratiquement qualifier de "progressifs".

Intitulé Avaler le vent, la musique de ce CD nous rappelle certaines formations comme Maneige qui mélangeait les influences telles le jazz, l'électronique, la pop et les musiques du monde. Très accessible, la musique de cet album est née de ses collaborations avec Libert Subirana (Harmonium), Éric Plante et Carmen Piculeata, les deux derniers étant déjà des collaborateurs de Mathieu au sein du Cirque du Soleil. Certains trouvent une ressemblance entre la voix de Mathieu et celle de Claude Dubois, de mon côté je vois un certaine influence Pink Floyd comme par exemple sur la chanson Le bonheur se fait tard.

De toute façon, oublions les ressemblances pour nous concentrer sur le magnifique travail de cet album qui ne rentre dans aucun moule pré-défini, du moins au Québec. Quelques textes sont de Mathieu alors que les autres sont issus de la plume de Louise Forestier, Marc Larochelle, Karine Lapointe, Bruno Marcil, Hugo Bonneville et Benoît Trahan. Le son de l'album, réalisé par Francis Beaulieu, est tout de même assez loin de celui auquel le Cirque nous a habitués et c'est très bien ainsi. Différent, éclectique et éclaté, cet album s'écoute sans longueur et se veut un hymne à la vie, ses plaisirs les plus simples mais aussi les plus précieux. Excellent !

Les rythmes de Belle et Bum

La réputation de l'émission de télé Belle et Bum n'est plus à faire, elle qui est l'une des seules au petit écran à présenter une variété musicale puisant ses sources autant dans le folk et le rock du terroir québécois que dans les musiques du monde.

Ce deuxième album poursuit sur la lancée du premier et regroupe une multitude d'artistes oeuvrant dans les musiques du monde, incluant quelques québécois d'origine comme Yves Lambert et Laurence Jalbert qui n'hésitent pas à se métisser avec leurs compatriotes d'origine diverses. Yves Lambert se joint à Hassan el Hadi pour A l'abri des bombes (de Jean-Paul Guimond) alors que Laurence, Carlos Placeres, Emeline Michel et Lynda Thalie reprennent Pendant que (de Gilles Vigneault), chacun dans sa langue natale.

Le deux animateurs de l'émission, Normand Brathwaite et Claudine Prévost ne cachent pas leur plaisir à découvrir (et faire découvrir) tous ces talents implantés au Québec et qui font de la musique à l'image de leur pays d'origine, tout en gardant un pied bien ancré dans la culture de leur pays d'adoption. Le métissage est un des plus beaux fleurons des musiques dites "du monde" et cet album en fait la preuve par 10 (c'est le nombre de chansons sur le CD).

Outre les artistes déjà mentionnés, on y retrouve aussi les Dobacaracol, Soraya Benitez, Marco Calliari, Lauren Posner, Tomàs Jensen, São, Labess et Luck Mervil. Quelques noms bien établis donc, mais aussi de nombreuses découvertes pour qui veut prolonger le plaisir au delà du samedi soir !

Louise Portal - L'âme à la tendresse

Seize ans se sont écoulés depuis la dernière parution de Louise sur disque, 12 ans depuis sa dernière présence comme chanteuse sur une scène (le spectacle Striptease dans l'âme), et voici que la prémonition de son mari se concrétise. Il lui avait dit qu'elle reviendrait un jour à la chanson et il sait de quoi il parle parce que Louise avait régulièrement une chanson à la bouche et fredonnait presque tout le temps.

Le voilà donc ce cinquième album en carrière, cette fois tout en douceur, elle reprend des classiques de la chanson francophone qui l'ont marquée au fil de sa vie. Le livret contient justement des informations nous permettant de comprendre le lien de Louise avec chaque chanson. En fait, la sortie de l'album coïncide avec la parution du plus récent livre de Louise, intitulé Les mots de mon père. Elle y dévoile les lettres reçues de son père tout au long de sa carrière, ainsi que les réponses qu'elle lui ferait avec le recul des années et toutes les expériences vécues au fil des années.

Pour revenir à l'album, il s'inscrit dans la continuité poétique et nostalgique du livre. En plus de la chanson Cinéma, déjà parue en 1989 sur son dernier album et complètement remaniée pour s'ajuster au concept du nouveau CD, elle a choisie 10 créations de grands auteurs dont L'âme à la tendresse (Pauline Julien) qui donne le titre au disque, Quand j'aime une fois j'aime pour toujours (Richard Desjardins), Les rendez-vous (Vigneault Léveillée), L'homme de ma vie (Clémence Desrochers), ainsi que L'amitié (Françoise Hardy) qui avait été choisie pour le générique du très populaire film Les invasions barbares dans lequel elle a joué.

Réalisé et arrangé par Luc Gilbert, récipiendaire de deux Félix pour son travail avec Pierre Bertrand et compositeur pour plusieurs artistes et bandes sonores, l'album s'écoute tout en douceur et la voix de Louise rend magnifiquement bien l'émotion des textes qu'elle a choisis. On sent à quel point ces chansons l'ont touchée et elle nous touche en retour.

Sylvie Cobo - Éponyme

Certains l'ont connue sous le pseudonyme de La Baronne, c'est effectivement sous ce nom que je l'ai entendue pour la première fois au Coup de Coeur Francophone en 2002. Depuis ce jour, elle s'est établie au Québec et nous présente maintenant un premier album en sol d'Amérique.

Son style est flamboyant et, avouons-le, ce n'est pas souvent qu'une femme non seulement joue de la batterie mais en plus qu'elle chante. Non seulement elle chante, mais c'est une vraie bête de scène car c'est là qu'elle arrive à mettre en valeur toute la gamme de son talent.

Son nouveau disque puise dans le rock pour créer des tableaux uniques sous des thèmes aussi variés que la consommation (Fin de saison), l'absence de l'autre (Toi parti), la poésie (la belle noyée), la jalousie (Dentelles), etc. Mélange d'intensité et de légèreté, ses textes arrivent à toucher dans le mille tout en conservant une bonne dose d'émotion.

La réalisation a été confiée à Charles Papasoff alors que les textes sont presque tous de Sylvie (à l'exception de Je change de rime par Anne Sylvestre). Les musiques sont de Matt Herskowitz qui travaille avec Sylvie depuis son arrivée au pays.

C'est différent et rudement bien fait.

Pépé et sa guitare - Fakek' choz

Lauréat de Petite Vallée en 2003 catégorie auteur compositeur interprète, Philippe Proulx nous revient avec un deuxième album intitulé Fakek' choz cette fois sur l'étiquette de la maison de disques La Tribu. Il est difficile de dissocier Pépé de sa guitare tellement le son de son matériel est dépendant de cet instrument qu'il manipule très bien en passant.

Philippe se présente souvent seul sur scène avec sa guitare et c'est sensiblement le même feeling que l'on retrouve sur cet album. Le son fait presque live et lors de la réalisation, Pépé n'a pas ajouté d'arrangements à n'en plus finir pour ainsi conserver son style original. Ses textes sont plutôt simples et directs, avec une touche de sarcasme à peine voilée, ce qui nous rappelle un certain Plume Latraverse il y a une trentaine d'années.

Avec des titres comme Prendre d'la drogue, Su' mes toilettes, Toué tu l'as, Gros tas, Les croûtes, Les mangeux de bines, Philippe ne fait pas dans la dentelle bien qu'il faille parfois chercher le deuxième degré pour saisir le vrai sens de son texte. De plus, Pépé est passablement prolifique, son premier album comprenait 26 chansons (certaines très courtes tout de même) alors que le nouveau CD en compte 22.

Pépé a prouvé lors de ses spectacles, notamment en soirée à Petite Vallée, qu'il savait mieux que quiconque mettre le party dans la place avec son matériel original, non politiquement correct et qui sait frapper les points sensibles... Son nouveau CD est tout à fait dans le ton.

Les nouveautés du mois de septembre


Lynda Thalie - Éponyme

La jeune chanteuse d'origine algérienne lançait un deuxième album sous le simple titre de Lynda Thalie, tout en inaugurant la nouvelle maison de disques de Nick Carbone (Carbone Musique). On m'avait prévenu que la belle Lynda donnerait un grand coup avec cet album et j'en suis plus que jamais convaincu.

Musicalement plus étoffé que le premier, on sent que tous les efforts ont été mis pour que chaque note compte, pour que chaque arrangement ajoute un petit quelque chose. Lynda a co-écrit quelques-uns des textes, incluant des collaborations avec Dominic Dagenais, Dave Richard, Béatrice Richet, Tristan Malavoy-Racine et Frédérick Baron. Elle y offre, entre autres, une traduction de la chanson Pearls (de Sade) devenue Djouhar en arabe, une adaptation de Adieu mon pays (de Enrico Macias) ainsi qu'une magnifique chanson dont le texte est de Michel Rivard, De neige ou de sable. Elle reprend aussi la chanson En équilibre qui était déjà sur son premier album. Cette dernière ayant fortement évolué après plusieurs représentations scéniques, elle se devait de graver ce qu'elle était devenue.

Lynda a aussi participé à la composition des musiques, majoritairement confiées au guitariste Michel Bruno alors que la réalisation est de Nicolas Maranda. Je me suis laissé dire que la chanteuse Sade, à qui ont doit la chanson Pearls a fortement apprécié la version de Lynda après l'avoir entendue, qui en douterait. Mélange de miel et de sirop d'érable, comme elle le dit si bien, les chansons de cet album forment un pont entre son Afrique du nord d'origine et son Québec d'adoption. Je suis certain que nous avons eu le meilleur dans l'échange. Une grande artiste !

Jean-Hugues Labrecque - Faut changer le poste

Sur ce nouvel album lancé dans le cadre de l'événement Entre le Rouge et le Noir au Petit Medley, Jean-Hugues offre plusieurs nouvelles chansons dont nous avions eu la primeur lors de ses présences précédentes. Entre la fébrilité de La virée (Descendre à Rimouski) et la nostalgique Du fond du rang, il nous sert de petits pamphlets directs et sans compromis avec C'est pas grave (sur les américains), Le règne du rat (sur les politiciens), Le mystère de la foi (sur la religion), La cut (sur l'industrie de la musique) tout en offrant sa propre solution avec Une société matriarcale.

Dans l'univers de Jean-Hugues, pas question de sortir un album simplement pour figurer, il a des choses à dire et il les dit, ni plus ni moins. J'aime le côté direct de son propos tout comme les musiques basées majoritairement sur la dualité guitare acoustique et électrique, la section rythmique étant composée d'une basse et de percussions.

L'album a été réalisé par Jean-Hugues et son comparse Yvon Bouchard (guitares), faisant appel aux musiciens Jean-François Langevin (basse), Jean-François Déry (basse, harmonica) ainsi qu'à Dan Martel (percussions). Un album différent qui intéressera autant les amateurs de musique folk qui bouge que ceux qui apprécient les textes cyniques et directs. Comme j'aime les deux, Jean-Hugues frappe dans le mille !

Angel Forrest - Here for you

Angel nous revient dans la langue de Shakespeare pour Here for you, son quatrième opus à saveur folk tout en douceur et en rondeur. Rondeur puisque la voix d'Angel possède cette chaleur unique, à peine un peu rauque, qui lui permet de donner une âme à chaque chanson, la sienne. C'est probablement son album le plus mature, celui dans lequel elle traite de son univers, celui de la femme, de la mère et de l'amoureuse qui sait profiter de ces petites choses qui rendent la vie agréable.

Sur cet album, Angel est entourée de plusieurs musiciens dont les guitaristes Denis Coulombe et Rob McDonald et du batteur Sly Coulombe. Elle signe la majorité des textes soit seule, soit en collaboration avec d'autres paroliers alors que les musiques sont surtout de Denis Coulombe et Angel. Notons une très belle reprise de la pièce Wish you were here de Pink Floyd. Le premier extrait de l'album sera la pièce titre, Here for you.

Pour l'âme, la voix et le coeur !

Polémil Bazar - Avale ta montre

Le groupe originaire de la ville de Québec récidive avec un troisième album intitulé Avale ta montre qui regroupe 13 nouvelles pièces. Toujours réalisé par Carl Talbot, l'album continue sur la lancée des précédents avec ses musiques qui mettent en vedette les guitares, les cuivres et le violon. Entre le swing de Culturé bien élevé et La chanson du vaurien, le ska de Qu'à cela ne tienne, le klezmer de Fantasme bulgare & L'usure, on retrouve du charleston sur Gaétan, un style chansonnier sur Tourner le vent & L'homme tonneau, ou encore du rock'n surf sur Mode d'emploi, chanson créée lors d'un projet avec des étudiants du CEGEP d'Alma.

Les textes sont parfois humoristiques et donnent même dans la critique sociale et la satire. Ils savent mettre en lumière certains travers de notre quotidien ou de celui de nos gouvernants, notamment sur l'excellente Les chiffres vont parler. Je trouve plusieurs ressemblances entre le matériel de Polémil Bazar et celui d'un groupe européen que j'aime beaucoup, les Ogres de Barback. Le besoin de mettre en musique des préoccupations bien présentes sur des musiques festives est le même alors que les mots et les sujets de Polémil Bazar me semblent plus près des québécois que nous sommes. Un excellent album qui s'écoute d'une traite.

Caïman Fu - Les charmes du quotidien

Le groupe de la multi-talentueuse Isabelle Blais récidive avec ce nouvel album intitulé Les charmes du quotidien, regroupant 13 pièces touchant diverses facettes musicales. La première pièce, Bouhoutime, surprend avec son style swing jazzé teinté de cuivres, ce qui lui donne une ambiance de cabaret passablement différent du matériel habituel du groupe. La pièce suivante, Continuer son chemin, donne plutôt dans le rock solide et met de l'avant une texte portant sur la détermination, alors que la pièce titre Les charmes du quotidien donne dans le style tango. Trois chansons, trois styles musicaux différents, voilà qui donne le ton à l'album dont la trame de fond est une courtepointe d'ambiances diverses reliées entre elles par la fort jolie voix d'Isabelle et sa capacité d'interprétation.

Le groupe semble avoir perdu un membre officiel (le batteur Pascal Gingras) et comprend toujours les trois musiciens qui en forment le noyau créatif, soient Igor Bartula (basse), Nicolas Grimard (guitare) et Yves Manseau (guitare). On retrouve beaucoup de cuivres, merci aux musiciens invités Jacques Séguin et Serge Arsenault, et quelques instruments à cordes dont le violon de Frédéric Lambert et le violoncelle d'Anne-Marie Leblanc. La réalisation a été confiée à Frédéric Pellerin pour l'étiquette de disques Voxtone.

Tous les textes sont d'Isabelle, si on fait exception de la pièce C'est pas d'ma faute écrite en collaboration avec Stéphane Massicotte. Les sujets sont divers, allant de la prise de conscience (A deux mille ans d'ici), le cheminement personnel (Continuer son chemin), le côté positif de la vie (Les charmes du quotidien, Wow), le spleen (Pourquoi l'ennui ?, My friend knows) et la quête de liberté (C'est pas d'ma faute). On retrouve donc quelques textes en anglais, langue dans laquelle Isabelle se débrouille bien, pour un album majoritairement francophone.

Musicalement fort et créatif, textuellement intéressant, n'est-ce pas là la recette ?

Pat Frazer - Propagande

La pochette frappe dès le premier coup d'oeil, ce natif de Chibougamau a trouvé un sujet de prédilection, la mort sous toutes ses formes. Armé de ses synthétiseurs, il l'analyse, la décrit et la met en corrélation avec la vie. Des titres aussi évocateurs que Les germes, Pauvres insectes, Suicide, Taxidermiste et Empoisonné donnent le ton aux textes acidulés de l'auteur qui a aussi réalisé l'album.

Tel que mentionné plus haut, la musique est fortement basée sur les synthétiseurs de Pat ce qui lui donne à l'occasion un son typique des années 80. Il y a quand même un peu de guitares pour un résultat fort louable et accrocheur. Le titre de l'album (et la pochette) fait référence à toutes les formes que la propagande peut prendre, ce que Pat veut combattre par sa musique et ses textes: le nazisme, le terrorisme, certains médias, etc.

Ancien membre des Tubes et compagnon de route de Fred St-Gelais (Hépatite B., Marie-Mai, Andrée Watters, etc), Pat a aussi travaillé comme DJ et directeur musical. Cette fois-ci il prend le devant de la scène et semble savoir dans quoi il s'embarque, les musiques sont rythmées et devraient se trouver une place sur les ondes radiophoniques (si la pochette ne fait pas peur aux directeurs musicaux). Il faut tout de même écouter le contenu avant de prendre une décision...

Anik Jean - Le trashy saloon

Établie à Los Angeles pendant quelques années, la jeune femme originaire de la Gaspésie est rentrée au bercail et a travaillé avec son grand ami Jean Leclerc (ex-Leloup) sur cet album qui ébranle dès la première écoute.

Du rock sérieux, quelques ballades folk, un brin country, des textes intéressants, la fille a une dégaine pas possible. On la sent déterminée, le regard pétillant elle fonce et fait sa place. Même si on sent l'impact de Leloup, notamment avec la reprise de Je suis parti (son premier extrait) qui faisait partie de l'album La vallée des réputations, le style est loin d'être du réchauffé, c'est du Anik Jean.

Côté réalisation de l'album, elle s'est entourée des Rick Haworth (Michel Rivard, etc), Dan Georgesco (Too many cooks), Stéphane Gaudreault et Alec McElcheran. Le résultat est impeccable, solide et rafraîchissant. Une rockeuse qui s'assume et qui a la gueule de l'emploi. Chaudement recommandé, un gros coup de coeur !

Dan Bigras - Fou

Finalement, Dan Bigras se laisse convaincre et lance son tout nouveau CD intitulé simplement Fou. Contrairement à ses habitudes passées, Dan signe 10 des 12 textes et musiques de ce nouvel opus. Trois des chansons avaient été créées pour le film La rage de l'ange dont il était le réalisateur (L'astronaute, Regarde le ciel et La rivière perdue). Pour les deux dernières tounes, il reprend l'Ave Maria de Charles Gounod et le O Fortuna de Karl Orff.

L'année dernière, Dan s'est retrouvé en Bosnie, histoire de remonter le moral des troupes canadiennes. Il en est revenu fortement troublé, ce qui nous a valu la magnifique chanson Sarajevo dans laquelle il n'hésite pas à dénoncer les "power freaks" qui violent et tuent pour le plaisir, souvent sous le couvert de la religion. Il s'agit ici d'une chanson majeure de l'oeuvre de Bigras et où on le sent très très près de ses émotions.

Bien que la majorité des textes soient plutôt sérieux, Dan arrive quand même à faire sourire avec une chanson dans la continuité des Trois petits cochons, soit celle intitulée Pas fort dans laquelle il fait le constat des imbécillités de l'homme moderne.. très fort !

Guy-Philippe Wells - Futur antérieur

Après un bout de chemin dans le métier, l'auteur compositeur et interprète offre enfin un premier album sous l'étiquette des Productions de l'Onde, la boite d'Edgar Bori. A la fois poétique et musical, l'univers de Wells fait place à des textes mi-sérieux, mi-cyniques, permettant à l'auteur d'amener l'auditeur dans des sentiers peu fréquentés.

J'ai entendu quelqu'un faire une comparaison avec Plume Latraverse ce soir et c'est un fait que certaines phrases très directes font penser à son illustre aîné mais la comparaison s'arrête là. Wells peut être drôle, cinglant même, mais l'angle poétique est toujours présent alors que le support musical est bien d'aujourd'hui.

Pour cet album, Guy-Philippe s'est entouré du bassiste et réalisateur Frédéric Boudreault, du batteur Alexis Martin, du guitariste Simon Godin et de Geneviève Jodoin pour les choeurs.


Pour en savoir plus sur l'artiste, visitez le www.gpwells.com

Alain Morisod et Sweet People - La Compil'

Cela fait 27 ans qu'ils viennent régulièrement sillonner les routes du Québec. L'histoire a débuté avec Et les oiseaux chantaient au Lac de Côme en 1978 et la source ne s'est pas tarie depuis... 39 disques d’or ou platine, 1,450 spectacles, un Félix et surtout, un grand attachement du public québécois à leur égard.

Après un nouvel album de chansons originales lancé en avril dernier, intitulé Pour tous ceux qui vont s'aimer, ils récidivaient en août dernier avec un album compilation qui reprend leurs grands succès des 27 dernières années tout en incluant deux titres inédits, notamment Monia et Coeur blessé. Intitulé justement La Compil', cet album est lancé juste à temps pour accompagner leur tournée chez nous pendant le mois de septembre.

Les nouveautés du mois d'août


Jamil - Pitié pour les bums

Il y a tout au plus un an, Jamil ravissait les amateurs de bonnes chansons avec ses textes directs, crûs, drôles et, finalement, une belle touche de dérésie en lançant Pitié pour les femmes, son premier album officiel (après celui de Pépé Inc mais où son nom n'était pas mentionné). Il récidive donc en donnant la parole à l'autre sexe dans Pitié pour les bums, son plus récent opus lancé ce soir.

Il y signe la majorité des textes alors que l'un est de Martin Lavoie (Curriculum vitae) et un autre est de Micheline Goulet (La fille ben correct). Sa plume est toujours aussi incisive avec des chansons comme Irons-nous tous au combat (ciblant notre voisin américain et sa soif de conquête), Internet c'est pas net (sur les relations virtuelles pas toujours sincères), alors qu'il se fait plus tendre sur Lettre morte (un amour avorté), Y'en a plus de d'ça (reprise de C'est pas moi ça au féminin) et quelques autres. On peut noter la présence d'une certaine Virgo avec qui il partage les voix sur le duo de Des bébés partout.

Son premier album s'est écoulé à plus de 17,000 exemplaires, ce qui est pas mal considérant le peu de support qu'il a obtenu du côté radiophonique. Le bouche à oreilles a fait un bout de chemin, à vous de faire le reste et de découvrir l'univers de cet artiste plus humain que nature.

Richard Abel - Elegancia

Avec ce nouvel album, le prolifique Richard Abel se lance dans la valse, qu'elle soit allemande, polonaise ou autrichienne. Entouré de ses violonistes toutes habillées à la Marie-Antoinette, l'habile pianiste a donné un avant goût du contenu de l'album pendant une chaleureuse prestation.

Richard est toujours généreux avec ses fans comme avec les médias, il a gravé 13 grandes pièces instrumentales sur ce CD, incluant notamment O mio babbino caro, Romance à trois temps, Valses en robe de bal, Elegancia, Clin d'oeil à Mozart, La mélodie du bonheur et beaucoup plus.

Notons que Richard a monté un spectacle basé sur cet album. Intitulé La grande soirée Viennoise, le spectacle à grand déploiement compte plus de 40 musiciens dans un décor enchanteur représentant l'époque révolue des grands bals de danse. Après 20 ans de carrière et 13 albums, Richard a toujours le feu sacré.

Thomas Hellman - L'appartement

Thomas Hellman lance finalement un premier album francophone après un beau succès critique pour son précédent CD en anglais. Lors du lancement, Thomas est monté sur la scène pour présenter quelques extraits de cet album qui se veut éclectique et rythmé. Accompagné de ses musiciens de tournée et de quelques amis venus lui offrir leurs services le temps de quelques chansons, notamment Jordan Officer (guitare), Yves Desrosiers (lap steel) et Francis Covan (violon).

Né au Québec d'un père texan et d'un mère française, il a baigné dans plusieurs cultures, incluant un petit côté tzigane qui donne à sa musique des couleurs particulières. Acclamé par la critique pour son album anglophone précédent, Thomas a été titulaire du prix OFQJ-Rideau en 2003 et nominé pour le prix Félix Leclerc en 2004.

Un album bien ficelé, des musiciens de fort calibre et une production impeccable.

Melodium - Le gardien de la mémoire

Le duo d'auteurs compositeurs originaires d'Hawkesbury (Ontario) nous offrent un premier album digne de mention. Martin Massé (voix) et Mitchell Pilon (saxophones, congas et percussions) ont intitulé cet album Le gardien de la mémoire, cherchant à amener l'auditeur au coeur du voyage de la vie: la naissance, l'éveil des sens, l'amour, l'engagement envers l'autre, la prise de conscience, le vieillissement et l'au delà.

Sur une musique fortement teintée de guitare acoustique (merci à Yves Savard) et de magnifiques cuivres, l'ambitieux projet ne laisse pas indifférent. Selon les auteurs, le gardien de la mémoire est un être mystérieux qui veille sur nos expériences du passé pour nous donner une meilleure idée du futur. L'album concept réussit magnifiquement bien à amener l'auditeur dans cet univers à la fois nostalgique et lumineux. Une belle réussite qui leur a valu une nomination de MELODIUM au Gala des prix Trille-Or 2005 pour la catégorie meilleur groupe.


Pour en savoir plus...

Senaya - Garde la tête haute

Je l'ai entendue pour la première fois alors qu'elle faisait la tournée des lauréats de Granby au début de l'année 2004 (elle avait gagné le concours dans la catégorie interprète en 2003). Je l'ai revue lors de la finale du même concours en 2004 et j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec elle sur la direction qu'allait prendre sa carrière après cette première année sous les feux de la rampe.

J'y ai découvert une jeune femme chaleureuse, directe, passionnée, positive et qui mettait définitivement en branle son projet de premier disque solo. Moins d'un an après, le voici ce fameux CD sur étiquette Audiogram, l'une des plus importantes au Québec. Les chansons portent toutes le sceau de Senaya, paroles et musique, aidée de son fidèle collaborateur et guitariste haïtien, Wesley Louissaint. Pour la réalisation, on retrouve le réputé Sonny Black en collaboration avec Senaya et Wesley.

Entre le funk, le soul, le R&B et le rock, Senaya s'imbibe des différentes cultures qu'elles a côtoyées, ce qui donne à ses musiques beaucoup de couleurs et de rythmes. Ses textes sont riches et teintés de positivisme, puisant dans ses expériences personnelles et sa force de caractère. Que ce soit avec des titres comme Garder la tête haute, Un jour ça doit changer, Seule... j'avance encore et Vivre en équilibre qui incitent à aller de l'avant, ou avec d'autres comme Danser, Soul Créole et Tu rêves encore qui sont plus près de l'âme, Senaya déploie son talent en toute sincérité et avec beaucoup de sensibilité.

A consommer sans aucune modération !

Pauline Croze

L'auteure compositrice et interprète d'origine française est venue présenter cet album lors des dernières Francofolies de Montréal. Les premiers extraits de l'album, Mise à nu et Larmes connaissent un succès valable sur les radios du vieux continent et la jeune femme de 26 ans le mérite bien.

Celle qui a notamment fait les premières parties de Cali, Miossec et Tryo (ainsi que de notre magnifique Lhasa à Genève) nous offre un album à la fois personnel et dépouillé mais très accrocheur avec un petit soupçon de rythmes latins. Je l'ai écouté plusieurs fois et à chaque occasion j'y découvrais un petit quelque chose de nouveau, ce qui est en général très bon signe.

Site Web Officiel

Fred Belley - Dix cordes et désaccords

Auteur, compositeur et interprète originaire du Saguenay, maintenant établi en banlieue de Montréal, Fred Belley attendait ce jour depuis un bout de temps déjà. Il a travaillé très fort à la conception, l'écriture et la production de son nouvel album, mais il a aussi vu à la préparation du lancement et du matériel promotionnel pour l'événement.

Sur son album, Fred nous offre un rock tout à fait abordable, un mélange solide de sonorités mettant en vedette la basse et la guitare, et des textes modernes révélant les préoccupations d'un jeune homme de son âge.

Le matériel de Fred s'écoute sans longueur et on se retrouve trop vite à la fin de l'album de neuf chansons qui regroupe entre autres l'excellente instrumentale Ciel bleu suivie de Sur l'oreiller, Sourire, Hors de Contrôle, Gloria, etc... L'album est intitulé Dix cordes et désaccords, un beau jeu de mots faisant probablement référence à la somme des cordes sur une guitare et une basse (6 + 4) et tous les accords (ou désaccords) qu'elles peuvent créer.

A découvrir sans retenue !

Nouveau disque
?Alice! - Ce soir on mange les restes


Après avoir annoncé leur retrait de la scène après leur spectacle aux Francofolies de Montréal 2005, les membres du groupe ?Alice! offrent à leurs fans un dernier mini-album, espèce de testament musical, intitulé Ce soir on mange les restes. Espèce de clin d'oeil mettant en vedette leurs dernières compositions dont une juteuse adaptation d'Alice au Pays des Merveilles avec l'aide de Karlof Galovsky et d'Annie Chartrand (Lewis Karlof) et leur dernier Délire VII (en fait, le septième BIS), l'album est disponible au télé-chargement sur leur site Internet au www.alice.ws. Vous y trouverez les six pièces ainsi que les images pour le disque et la pochette. Du beau travail comme toute la production d'?Alice!

Bye Esther, Vlad et la gang, vous allez nous manquer !

Nouveau disque
Dominique Maître - Invitation

Auteur, compositeur et interprète français d'origine parisienne mais habitant Presles en Brie (Seine et Marne), Dominique m'envoie régulièrement les albums qu'il produit. Cette fois-ci, il nous lance une Invitation, celle d'écouter ses mélodies

Dominique est directeur de l'école de musique de Presles, il s'est entouré des poètes Guy Touitou, Maurice Pasty et Martine Muller pour peaufiner les textes de cet album. Il a probablement joué tous les instruments de musique puisqu'il n'y a aucun crédit pour d'autres musiciens sur l'album.

On sent bien que Dominique a une belle formation musicale, les musiques sont très mélodiques et les textes s'abreuvent dans le style typique de la chanson française. Les arrangements ne cassent rien mais c'est un peu là la beauté de cette musique sans âge qui devrait être aussi ludique dans plusieurs années qu'aujourd'hui.

Pour en savoir plus sur la carrière de Dominique, visitez son site Internet au www.lamusicadomi.net.

Nouveau disque
Françoiz Breut - Une saison volée


Françoiz a fait partie de la programmation des Francofolies de Montréal cette année (le 3 août avec Jérôme Minière) et la jeune femme originaire de Nantes (France) habite maintenant la Belgique (Bruxelles). Elle a beaucoup travaillé avec Dominique A. (c'est elle la voix féminine dans la chanson Le twenty-two bar) dans le passé et vola ensuite de ses propres ailes. Autant le premier album était entièrement consacré aux chansons de Dominique, autant l'album suivant multipliait les collaborations.

Son troisième album arrive chez nous et l'interprète nous offre 15 chansons issues de plusieurs plumes et compositeurs tels les Jérôme Minière, Philippe Poirier, André Herman Düne, Jaime Cristobal Urbican, Frank Gérald, Jean Renard, etc. Elle nous offre donc des chansons originales en français, en anglais et en italien, de même qu'une reprise de Françoise Hardy (Le premier bonheur du jour). Une sensibilité à découvrir !

Nouveau disque
La Balconade - On n'arrête pas le pantin


Groupe québécois de musique du monde, formé de Andrew (voix, guitare, ud, saz, percussion, cornemuse), Amélie (clarinette basse, clarinette si bémol, voix), Jean-Simon (batterie, percussion, voix) et Martin (contrebasse). Après plusieurs concours où ils ont avantageusement figuré et plus de 100 représentations, ils nous offrent finalement un premier album complet qui mélange les influences tziganes, arabes, jazz et acoustiques.

Intitulé On n'arrête pas le pantin, le disque souligne le fait que nous sommes à l'occasion les pantins de quelqu'un ou que nous traitons les autres de la sorte. Dans la lignée des Polémil Bazar ou des Ogres de Barback, l'album se laisse écouter sans restrictions.

Pour en savoir plus, visitez www.labalconade.com

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Pollen


Enfin, voici la réédition de l’unique album de POLLEN, groupe québécois de rock progressif des années 70. Jazz progressif à saveur symphonique, le groupe comptait sur la présence du chanteur compositeur et bassiste (Jacques) Tom Rivest, du claviériste Claude “Mégo” Lemay (aujourd’hui directeur musical de Céline Dion), du guitariste Richard Lemoyne et du batteur Serge Courchesne, remplacé plus tard par Sylvain Coutu.

Regroupant à la fois des arrangements hallucinants, des mélodies hypnotiques et des performances vocales puissantes et expressives, l’album éponyme de Pollen, sorti originalement en 1976, est un bijou du rock progressif et a été remasterisé à partir des bandes originales.

Les chansons sont typique de cette époque, Vieux corps de vie d'ange fait plus de 7 minutes, L'étoile plus de 6 minutes et la pièce de résistance, La femme ailée culmine à 10 minutes 35 secondes. Des souvenirs magiques et une musique qui a peu vieilli. Merci encore une fois à la maison ProgresSon pour leurs efforts à remettre sur le marché des oeuvres oubliées du patrimoine Québécois.

Nouveau disque
Konflit dramatiK - Morgue


Le groupe ontarien a pondu son dernier album en pensant à leur ancien local qui était à l'origine une morgue de Sudbury. Maintenant formé de Christian Berthiaume (voix, claviers), Cory Lalonde (batterie), Josée Poulin (guitare, violon) et Jason Richer (basse), leur troisième album se veut très raffiné musicalement avec une touche de progressif (synthétiseurs / violon).

J'accroche beaucoup sur Tranquillité (près de 7 minutes), Ghost train, Words fail et Renaissance. Des pièces dignes d'une époque révolue mais avec des arrangements et un son bien récent. On ne s'en lasse pas.

Nouveau disque
Gavrosh - Le blues à Marguerite


Le groupe formé autour de l'auteure, compositrice et interprète Diane Fafard nous présente un premier mini-album afin de faire connaître leur matériel. On y retrouve aussi Jean Desrochers (guitare, compositions), Manuel Klein (guitare), Philippe Latour (contrebasse) et Arianne Gruet Pelchat (violon).

Dans un style qu'on pourrait traiter de chanson française (avec des relents de musiques du monde), Diane et son groupe nous offre ici Le blues à Marguerite (excellent), Blanco sobre negro (en espagnol), Tous les quais de gare, L'île et Almodovar. Un excellent début et de belles promesses.

Les nouveautés du mois de juillet


Stephend - Live sur terre

Après plusieurs spectacles au Québec, Stephend, l'auteure compositrice et interprète, se rend aux demandes de ses admirateurs et leur offre un premier album de ses chansons originales. En tout, neuf pièces toutes plus belles les unes que les autres, certaines ayant été enregistrées en spectacle, ce qui leur confère un côté direct authentique au charme unique.

Ses textes sont poignants, sa musique lyrique est digne de la chanson en langue française. La sensibilité fort palpable. Être proche des autres, son désir d'avancer malgré les épreuves sont autant de points qui l'animent.

Gitane d'origine tunisienne et de nationalité française, Stephend fait de la scène son exutoire. Elle a chanté à l'Olympia de Paris en première partie de Michel Sardou en 1995, elle a aussi remporté une Victoire de la musique en 1996 pour l'espoir féminin de la chanson française et s'est promenée de scène en scène, de cabarets en cabarets parisiens. Arrivée au Québec en 2003, elle ouvre régulièrement les spectacles de Michel Pagliaro, PAG qui a encadré la sortie de son album Live Sur terre. Elle a récemment fait plusieurs soirs au Studio Théâtre de la Place des Arts.

Parmi les chansons que l'on retrouve sur cet album, on retient l'intensité et l'émotion dégagée par Donne-moi, Je ne veux pas te dire adieu, Comme une absence, Mes nuits mes rêves, Emmène-moi et Je veux m'oublier. Difficile de résister à cette femme de tête qui combat la solitude, le temps qui passe.

Elle chante, elle danse, virevoltante et intrépide, Stephend nous transporte dans son univers où l'enfance est omniprésente en nous transmettant l'importance de faire face et l'urgence d'aller de l'avant. Elle nous dit encore: "Sans authenticité, il n'y a pas d'espoir". Pour mieux la connaître ne surtout pas hésitez à voir son site: www.stephendmusic.com. Bonne visite!

Les nouveautés du mois de juin


Catessim

Telle la bonne odeur du large, le premier album de Catessim vient nous chatouiller les sens. Leur musique s'entend et se sent, je sais c'est drôle mais on a vraiment l'impression que cela dépasse le simple fait de faire vibrer nos oreilles. On a l'impression de respirer le grand air et de voguer dans les grands espaces de la Gaspésie natale de Simon Poirier (voix, guitare), originaire de Bonaventure et de sa comparse Catherine Planet (violon et voix). Le nom du groupe prend justement son origine dans les prénoms du duo alors que "Cat et Sim" est devenu Catessim. Au sein du groupe "officiel", on retrouve aussi Alexandre Gauthier (basse) et Pascal Lepage (batterie).

Pour la production de leur premier album éponyme, le groupe a aussi compté sur Félix Leroux (percussions), Gabriel Bourque (claviers), Benoît Rocheleau (électro acoustique), Marc-André Jeaurond (trompette) et Julie Fontaine (flûte traversière). La réalisation du CD a été faite conjointement par Catherine, Simon et Donald Fleurent.

En fait, à la première écoute du disque, j'ai fait le lien avec un album paru il y a plus de 25 ans, celui du groupe Parallèle (qui venait aussi de la Gaspésie) où on pouvait aussi faire le lien entre les grands espaces de la région et la musique du groupe. J'ai l'impression qu'ils ont trouvé la bonne combinaison musicale en mariant guitare et violon sur un fond de musique folk tout en se démarquant avec de petits arrangements musicaux incluant la flûte et la trompette.

Parmi les bonnes pièces (difficile de choisir), je retiens Sourire, Mando, La conscience en guerre (magnifique, la pièce de résistance), Berger (avec un petit son de synthétiseur bien accrocheur), Coyote, La maudite guerre (sur fond folklorique), etc.

Jean-François Fortier - Variations sur le vide

Après un premier album prometteur en 1999, Jean-François nous revient à la fin 2004 avec un nouvel album pour lequel il a fait appel à l'expérience d'Éric Goulet (Les Chiens), qui a réalisé de nombreux albums ces dernières années.

Intitulé Variations sur le vide, le titre lui a été inspiré par une pièce de théâtre de Stéphane Roy (qui portait ce titre justement). La production est soignée et souligne bien les ambiances musicales créées J-F. Sur l'album précédent, j'avais déjà remarqué la grande qualité musicale de ses compositions, et ce n'est certainement pas ce deuxième album qui va me faire changer d'idée.

Chaque chanson est une pièce d'orfèvrerie, un petit univers unique, différente de celle qui la précède et de celle qui la suit. Un piano lancinant ici, une guitare folk là, j'ai de la difficulté à choisir des pièces que j'aime plus que d'autres, il faudrait toutes les nommer. Je vais quand même essayer: Space cadet, Une fille pour l'été, Personne sait, Attends-moi (magnifique), Sur mon île, la pièce-titre Variations sur le vide, etc...

Jean-Philippe Bergeron - L'amour adolescent

Auteur interprète de la belle région de Charlevoix (St-Aimé des Lacs), il n'a que dix ans quand ses parents lui construisent un petit théâtre (La musiquette à Jean-Philippe) afin qu'il puisse donner des spectacles, lui qui a la passion de la chanson depuis aussi longtemps qu'il se souvienne.

Vers l'âge de 15 ans, sa passion s'accentue et il commence à écrire ses propres textes en plus de découvrir l'univers des auteurs compositeurs et interprètes. En 2002, à l'âge de 16 ans, il participe à l'édition 2002 de la ChantEauFête de Charlevoix et l'année suivante, il est du Café des Retrouvailles au même endroit. C'est en 2004 qu'il décide d'enregistrer un premier album, ce qu'il fait avec l'aide de l'auteur compositeur Denis Champoux dont il interprète 10 chansons plus ou moins connues, mais toutes très belles.

Mélange de chansons à texte et de country folk, l'univers de Jean-Philippe est bourré de ballades poétiques qui tournent autour de ses propres préoccupations d'adolescent. L'amour adolescent (chanson titre de l'album), Si tu t'appelais Julie, Comme ton sourire, et L'arbre et l'homme sont quelques exemples des sujets de l'album, la nature et l'amour.

La voix est agréable, le style musical laisse la place aux textes et le tout est empreint de nostalgie et d'amour. Jean-Philippe souhaite passer sa vie à chanter. «Ce n’est pas un rêve, je n’ai pas le choix. C’est presque maladif. Tout ce que je veux c’est chanter!». C'est la grâce qu'on lui souhaite !

Gaïa - Éponyme

Un premier album pour ce quatuor montréalais qui représente qui représente à lui seul la multiplicité des courants musicaux de la métropole. On y retrouve le chanteur et guitariste Élie Haroun, le bassiste André Faleiros, le batteur Sacha Daoud et le percussionniste Kullak Viger Rojas. Bien entourés, on retrouve Ramachandra Borcar (DJ Ram, alias Ramasutra) à la réalisation ainsi que Yann Errera à la direction artistique.

On retrouve aussi parmi les artistes invités, le québécois d'origine brésilienne Paulo Ramos ainsi que la grande chanteuse brésilienne Elza Soares. Gaïa se veut un rassemblement de musiques du monde, en particulier tout le courant sud américain (du Brésil au Pérou) avec des influences jazz, rock, pop et techno.

La formation existe depuis 1997 et a eu l'occasion d'offrir des prestations au Festival de Jazz de Montréal, su festival Divers-Cité en plus de se produire a Brasilia et Belo Horizonte (Brésil). Ce premier album ne fait que concrétiser ce que plusieurs fans savaient déjà, les rythmes imprégnés de soleil originaires de cette partie du monde prennent de plus en plus de place sur le marché québécois, canadien et mondial

L'Orchestre Sympathique
"En concert à la grande passe
"

Dans un style qui pourrait être comparé au défunt groupe Maneige, les membres de l'orchestre sympathique (Mathieu Léger à la batterie, François Richard au piano et à la flûte, Jean Vanasse au vibraphone et plusieurs différents bassistes dont Warren Stolow) ont enregistré trois albums au cours de leur carrière (entre 1976 et 1985), tous trois en spectacle ce qui coûtait moins cher que de les faire en studio, surtout à une époque de difficultés financières pour l'industrie du disque québécois.

De ces trois albums, le groupe ProgresSon vient tout juste de ré-éditer le premier enregistré en 1979 à la Grande Passe, haut lieu de découvertes musicales à cette époque. Le deuxième a été capté lors des Festivals de Jazz de Détroit et de Montreux en 1980 alors que le dernier l'a été pendant le Festival de Jazz de Montréal en 1981.

Pour revivre cette époque où la créativité musicale québécoise, surtout dans le domaine du jazz, vivait un âge d'or (Maneige, UZEB, etc), la ré-édition de cet album très difficile à trouver tombe magnifiquement bien, en plein milieu du Festival de jazz 2005.


Les nouveautés du mois de mai


Bazou - Baby Boomers

Un premier album pour le groupe Bazou, CD qui se veut en fait un clin d'oeil à leurs pères respectifs qui font partie du groupe d'âge qu'on appelle les Baby Boomers. C'est pourquoi ils ont choisi de présenter des photos de leurs paternels sur la pochette du CD ainsi qu'avec leurs propres instruments, à l'intérieur du livret.

La musique du groupe se veut rock tout en gardant un petit côté pop plutôt accrocheur. Naturellement, sur scène, la prestation se fait plus lourde alors que sur le disque c'est un peu plus smooth. Après une première écoute, on retient rapidement le texte direct de Être cé hautes cé in, posé sur un rock solide, Mentor menteur et ses guitares acérées, Fond d'ruel et son côté acoustique, Squeegee man, lancinante à souhait et Baby Boomers avec un repiquage du discours de Trudeau lors du référendum de 1980... du bonbon pour baby boomers !

Le groupe réussit agréablement à mettre en musique des situations diverses ainsi que certaines de leurs préoccupations sociales, s'assurant de préserver l'ambiance des textes de Jimmy Perron. Prometteur !

Laloux - Bleu de mémoire

L'auteur, compositeur, interprète et cuisinier Philippe Laloux lance un deuxième album, intitulé Bleu de mémoire et fait référence à la beauté de la couleur bleu, celle du ciel, des vacances, des mers du sud et du soleil.

Il tisse les mots avec créativité et sensibilité, les couche sur des musiques à saveur sud-américaines, notamment de la bossa nova brésilienne et autres rythmes ensoleillés que ses voyages lui ont inspirés. Justement, parlant de voyage, Philippe en a rapporté de magnifiques photos (Inde et Amérique du Sud) qui ornent son album dont la pochette est signée Jean-Charles Labarre et Mariane Cogez.

L'album a été réalisé par l'arrangeur violoniste Francis Covan qui y a aussi joué de multiples instruments. Parmi les musiciens invités, on note Anthony Rozankovik au trombone, Jean-Pierre Zanella au saxophone, Alain Picotte (basse et contrebasse), Paulo Ramos (guitare), Joseph Marchand (guitare) et plusieurs autres.

Voguant entre les musiques du monde à saveur latines et orientales, Laloux a su créer des atmosphères douces et intimes où les mots peuvent prendre tout leur sens. Il y reprend deux pièces du montréalais d'origine brésilienne Paulo Ramos qu'il a traduites en français, soient Amour-Zone et Isadora. Entre la beauté de la nature et de l'être humain, Laloux se montre ouvert aux fragilités de notre terre. En quelques mots, un album suave et ensoleillé ancré dans l'écoute du monde !

Chantal Hamel - Danser danser danser

La petite québécoise, comme les français l'appellent, est déjà rendue à un neuvième album de chansons country, celui-ci cherchant surtout à faire le lien entre ce style musical et la danse. Les amateurs de rock and roll country y trouveront une vingtaine de compositions (paroles et musiques) originales, créées par l'auteure, compositrice et interprète. Pour ceux qui veulent entendre quelques chansons et se faire une idée par eux mêmes, je suggère de visiter son site Internet au http://www.country-junction-production.com/hamel

Aquaplane

Nouveau groupe rock formé de Maxime Moranville (voix, guitare), Bruno Moranville (guitare), Daniel Moranville (basse) et Nicolas Jarret (batterie), ils lancent un premier album francophone après avoir oeuvré sous les noms successifs de Big Empty, No Code, Overview et Soulsquare.

Après avoir joué en première partie d'Andrée Watters, ils attirent l'attention de la maison de disques Tacca qui les fait travailler en studio avec Dany Legendre (La Chicane) pour enregistrer leur premier album, un éponyme sorti le mois dernier. Le premier extrait, intitulé Le vent dans les voiles, connaît un intéressant succès radio. Le reste de l'album est excellent, notamment les chansons Où on est libre, Bruit, Fragile, Ce soir, etc. Les guitares sont omniprésentes et bien appuyées par la section rythmique (basse, batterie).

La ligne directrice de l'album tourne autour de liberté, de voyage et d'aventure, les textes touchant les sujets de la paix, la joie de vivre, la fragilité de la vie et le respect. Des jeunes bien ancrés dans le quotidien et qui produisent une musique qui l'est tout autant. Un excellent départ !

Aut'Chose - Chansons d'épouvante

Quand Aut'Chose a fait son apparition au milieu des années 70, j'ai certainement été l'un des premiers à acheter l'album Prends une chance avec moé. J'ai pris une chance et j'ai gagné.. en fait, tous les amateurs de rock y ont gagné, finalement on pouvait entendre notre style musical préféré et en français en plus. Au fil des années, il en est passé des groupes de rock au Québec, allant du pop au hard, on a testé toutes les facettes du genre.

Quatre ans après un premier retour mitigé, le groupe tangue cette fois du côté hard et Lucien Francoeur a recruté un groupe de musiciens parmi ce qui se fait de plus rock au Québec, Jacques Racine (guitare), Denis D'Amour (guitare), Vincent Peake (basse et percussions), Joe Evil (claviers) et Michel Langevin (batterie et percussions). Deux membres de Voïvod, un de Groovy Aardvark et un autre de Grimskunk, Francoeur a choisi un dream team du rock québécois. A noter aussi la présence de Stéphane Papillon et Xavier Caféine sur la pièce Les pays d'en haut.

Ils reprennent une grande partie des tubes du groupe tels qu'on les a connus dans les années 70, les musiques et arrangements ayant été actualisés, les textes sont restés les mêmes et il est surprenant de constater que la poésie urbaine de Francoeur est toujours d'actualité. Selon le dossier de presse de l'album, on parle de rock pur, de métal progressif et d'acid texte pour créer un nouveau bréviaire du "stoner rock" québécois.

De Nancy Beaudoin à Bar-B-Q Lady, de Ch't'aime pis ch't'en veux à Beau bummage, de Comme à radio au Freak de Montréal, le son de l'album est direct, explosif, jouissif. Rien à envier à ce qui se fait aujourd'hui, tout était déjà là en 1975, il suffisait de l'actualiser pour défoncer à nouveau les clôtures comme à l'époque.

L'album fait suite à une prestation hautement relevée qui a eu lieu au Café Campus le 7 avril 2005. Toute la bande s'est ensuite retrouvée en studio pour enregistrer un album pratiquement live, fait en quelques prises seulement, tout était déjà réglé au quart de tour.

S.K.O.D.

Un album attendu par les fans de rock lourd, voici le groupe S.K.O.D., originaire de la région de Drummondville, sur l'étiquette des Productions Nouvelle-France.

C'est en 2001 que le groupe s'est formé alors que Claude Tremblay (guitares) et Luc Saucier (batterie) ont convaincu François Savard (voix) et Philippe Legault (basse) de se joindre à eux pour former un groupe de "métal francophone intense" selon leurs propres termes. Leur musique est effectivement un ensemble de rythmes puissants avec des influences venant de tous les coins de la planète rock, du métal au trash, de l'alternatif au punk, du chansonnier au "death", etc.

Les textes de François et Claude frappent en direct, pas de fioritures ni de figures de style, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont simples. On y retrouve un brin de poésie urbaine tout en identifiant les hauts et les bas d'un quotidien très réaliste. Ils sont directs et percutants, ce qui devrait leur permettre de faire un bout de chemin auprès des jeunes avides de guitares stridentes, de basses échevelées et de chansons coup de poing !

Paule Magnan - Les machines

Elle a un physique de jeune première mais il faut se méfier puisqu'elle manie la guitare comme une virtuose du rock, solide et sans compromis. Après avoir fait partie du groupe (presque métal) TSPC dans les années 90, Paule avait pris un tournant plus pop-rock notamment lors des spectacles où elle accompagnait Dan Bigras ou les émission de télé qu'elle a fait avec Normand Brathwaite.

Cette fois, elle se lance en solo et prend l'avant scène, munie de ses nombreuses guitares et avec l'aide de plusieurs amis musiciens qu'elle a enrôlés pour jouer sur son album. On y retrouve Jean-François Lemieux (aussi un ex de TSPC), Rémy Malo et Patrick Lavergne aux basses, Francis Filion et Alain Bergé à la batterie, Guy Dubuc aux claviers ainsi que Marie-Josée Frigon au saxophone, L'album est composé de 10 pièces, toutes des créations paroles et musique de Paule Magnan sauf Big in temper (avec l'aide de Anouk Bélanger) et Frankiecan (avec l'aide de Jean-François Lemieux).

Outre les pièces déjà nommées, on retrouve Les machines, la chanson-titre, qui est une dénonciation du conformisme et des "machines" à profit, Les décorettes (sur la liberté d'expression), Coalition (pour un monde plus libre), Pride and madness (un rock d'influence punk) et plusieurs autres.

Paule s'en donne à coeur joie à la guitare, cet album est son bébé et elle n'y a fait aucun compromis, divers styles s'y confondent et c'est voulu comme ça. Du rock pur et dur aux ambiances psychédéliques et même envoûtantes, elle tire toujours son épingle du jeu à la guitare et la voix est, ma foi, fort agréable pour appuyer des textes accrocheurs et intéressants.

Patsy Gallant - Tout va trop vite

Depuis quarante ans elle chante (elle a commencé très jeune il va sans dire), des Soeurs Gallant en Acadie aux plus grandes scènes du monde, notamment les 11 dernières années à Paris dans la peau de Stella Spotlight de Starmania et dans celui de la belle-mère disco queen de Cindy 2002.

Elle est rentrée au bercail depuis peu et MusiMax en a profité pour concocter une très belle Musicographie sur sa carrière, alors que Trilogie Musique a choisi de mettre sur le marché une compilation de ses chansons les plus connues, de Les hommes de 40 ans (Les Soeurs Gallant) aux Adieux d'un Sex Symbol (Starmania), en passant par la vague disco dont elle fût une des figures de proue au Québec, incorporant des titres comme Mon pays, Besoin d'amour et Sugar Daddy qui figure aussi en reprise avec des arrangements version 2005.

C'est Luc Plamondon lui-même qui est venu présenter Patsy à la foule, peu avant une agréable prestation de la magnifique femme sur qui l'âge ne semble pas avoir de prise. Il nous explique comment le rôle de Stella Spotlight avait premièrement été offert à Patsy avant de se tourner vers Diane Dufresne pour la version originale en 1978. Patsy menait alors une carrière internationale dans le monde disco et sa gérance avait alors dû décliner le rôle. Elle le reprit avec brio dans la version 1993 au théâtre Mogador, dans une mise en scène de Lewis Furey. Luc ne tarit pas d'éloges pour Patsy et c'est pourquoi il lui a aussi offert un rôle dans sa version de Cendrillon intitulée Cindy 2002. Le rôle avait été écrit pour elle et était donc taillé sur mesure pour l'ancienne reine du disco.

Une belle compilation et une Musicographie fort intéressante sur cette grande interprète !

Stéréotaxie

Voici un nouveau groupe de pop, rock, funk, jazz (et j'en passe) qui n'est pas sans nous faire penser aux Colocs. Le lien est assez évident quand on sait que Joël Poliquin faisait partie d'un spectacle "Hommage aux Colocs" le jour ou Mike Sawatzky (un des fondateurs des Colocs) l'a entendu pour la première fois. Impressionné, il est monté sur scène et s'est joint à lui le temps de quelques tounes.

De là devait naître une amitié qui s'est soldée par la naissance d'un nouveau groupe qui reprend le flambeau et vise à pousser plus loin l'enveloppe musicale qu'avait créée le groupe original. Plus d'une dizaine d'artistes sur scène, dont une section de trois cuivres (on doit les arrangements à Benoit Gagné lui aussi des Colocs) et deux choristes. Pour le reste, on retrouve les instruments habituels dont deux guitares, une basse et une batterie. Parmi les membres du groupe on retrouve, outre les Poliquin, Sawatzky et Gagné, Charles Papasoff, Jean Cyr, Jocelyn Couture, Michel Dufour et Yves Dubois.

Nous avons droit à une musique festive, non conventionnelle et même difficile à classer. Les influences sont multiples et le disque sera à consommer sans modération au cours de l'été qui vient !

Tommy Boivin - Les hublots de l'accalmie

Les chansons de Tommy sont faites de petites histoires tirées de son enfance. Il y parle de ses amis, de sa famille, de ses craintes et de ses espoirs de petit garçon. On sent qu'il a conservé cette fraîcheur malgré qu'il ait vieilli un peu. Il chante son coin de pays, il nomme des gens, des rues, des endroits, on pourrait le comparer au Beau Dommage de Baie St-Paul.

Sa voix possède ce petit accent du terroir qui lui permet de se différencier de la masse un peu comme l'avait fait un Kevin Parent. Ses chansons possèdent des couleurs qui sont bien à lui, comme le prouve si bien la pièce qui lui avait valu le titre de la chanson de l'année à la PDA, intitulé simplement Jack. Profonde, poétique et nostalgique, elle arrive à nous faire voyager dans le temps en quelques minutes seulement. Il y a plusieurs bonnes chansons sur cet album, notamment Ensemble, Les paparmannes, Le train de la vie (qu'il cherche à faire dérailler), Capitaine Bazou et Grande Ourse.

Lancé sur l'étiquette des disques Milagro et distribué par Fusion 3, l'album a été enregistré avec l'aide du réalisateur Jay Lefevbre (Simple Plan) et toutes les chansons sont signées Tommy Boivin (paroles et musique), certaines avec la collaboration de Jay Lefevbre ou de Gilles Tremblay.

Louphi - Prophète en mon pays

Après plusieurs années à trimballer ses chansons dans différents festivals et de multiples scènes à travers le monde, l'auteur compositeur et interprète Louis-Philippe Hébert a finalement décidé de graver un premier CD sous le nom de Louphi. L'album a été produit de façon indépendante sous l'étiquette des productions Conquistador et est distribué par LOCAL distribution. C'est avec intérêt que j'ai écouté le matériel présenté par cet ancien lauréat du Festival de Petite-Vallée (interprète), du Festival de St-Ambroise (interprète) ainsi que du Festival de la chanson de Granby (meilleure présence scénique).

En partant, sa voix et le sens d'urgence qu'il donne à ses interprétations me fait penser au Jacques Michel du début des années 70. La comparaison s'arrête là, les musiques et les arrangements de facture pop-rock étant bien des années 2000, de même que les sujets des chansons qui gravitent autour de l'affirmation et de la quête intérieure. Louphi a écrit la majorité des chansons en collaboration avec d'autres auteurs et compositeurs, d'Europe ou du Québec, ce qui donne à son matériel une universalité dans le genre et dans la forme.

Influencé par les Zazie, David Bowie et Diane Dufresne de ce monde, il donne une dimension théâtrale à ses interprétations comme en témoigne la pochette de son disque. Une première écoute fait ressortir les arrangements arabisants de Conquistador, la guitare plus solide d'Arsenal, le texte doux-amer de Dérapage, l'intéressant jeu de mots de Mayday (M'aider), le doux violon de Grande amor, le rock accrocheur d'On ne trouve pas ailleurs, l'approche positive prônée par Le fou, etc.

En bref, Louphi semble avoir trouvé le juste milieu entre la créativité musicale et l'éclectisme des arrangements pour entourer et faire ressortir des textes intelligents et même parfois poétiques. Un album qui se laisse écouter sans longueur et qui possède des qualités évidentes. On lui souhaite de se faire entendre parmi la multitude de nouveaux albums qui sont lancés ces jours-ci. Il le mérite bien !

Longue Distance - Le silence des kilomètres

Le groupe Longue Distance a mis beaucoup d'énergie et une bonne dose de détermination pour produire cette excellente galette, eux qui se sont retrouvés sans contrat de disque suite aux déboires de la compagnie Atlantis qui avait produit leur premier album. Malgré un succès enviable obtenu avec des chansons comme Abitibi, Mes 18 ans et Eh le bum, il fallait repartir à zéro, ce qu'ils ont fait avec leurs propres moyens en fondant la compagnie de disques appelée Belzébuth.

Pour parler du contenu musical de l'album, il est un excellent mélange de ballades et de pièces plus rock. On pourrait le cataloguer dans la catégorie pop rock avec des guitares bien accrocheuses et des textes intéressants, notamment la dualité entre la pièce Maudit qu't'es belle et celle qui la suit intitulée L'orage. La première est une jolie chanson d'amour alors que la deuxième en est une de rupture. L'enchaînement est bien choisi et permet de mettre l'emphase sur une loi non écrite mais combien évidente, "Plus on aime, plus ça fait mal quand on se quitte".

Le groupe nous offre aussi un beau clin d'oeil à la musique traditionnelle avec la pièce La Ziguezon faite de façon bien rock, façon Longue Distance. Bien que cela ne soit pas leur créneau habituel, ils ne pouvaient s'empêcher un petit détour par la politique (qui est omniprésente ces jours-ci) avec La classe moyenne, une chanson qui parle de l'étranglement de la classe moyenne, la ligne étant de plus en plus mince entre la richesse et la pauvreté.

Un excellent album du début à la fin, ils ont travaillé très fort, ils en sont fiers et cela parait. Chapeau !

Les nouveautés du mois d'avril


Contraction - Éponyme

Voici une ré-édition fort attendue du premier album que le groupe Contraction avait lancé en 1972. C'est grâce à Musique ProgresSon, un organisme sans but lucratif dédié à la préservation du patrimoine de musique progressive québécoise que l'album a été re-maternisé et mis sur le marché en même temps que le deuxième album du groupe, intitulé La bourse ou la vie.

Le groupe, qui été fondé en 1972 par le bassiste/compositeur Yves Laferrière et la chanteuse Christiane Robichaud, figure parmi les plus importants groupes de rock progressif au Québec. Les œuvres de Contraction démontrent parfaitement la beauté, l’originalité et l’esprit aventureux des musiciens québécois de cette époque. Le premier album contient une suite de magnifiques chansons, avec paroles de Georges-Hébert Germain, entremêlées de pièces instrumentales, et comprend la célèbre pièce Ste-Mélanie Blues qui avait alors été lancée en simple. En 1973 et 1974, Contraction était une cellule à part entière du Ville Emard Blues Band, ayant participé à plusieurs spectacles avec cet ensemble mythique.

Contraction - La bourse ou la vie

Deuxième album du groupe, originalement paru en 1974, cet album avait été lancé en hommage à Franck Dervieux décédé du cancer et avec qui les musiciens de Contraction avaient travaillé. La chanson titre de l'album, La bourse ou la vie, dure près de 18 minutes et contient une suite de trois mouvements intitulés Au commencement, Tout seul comme un grand piano et La bourse ou la vie. Encore une fois, Contraction agit comme figure de proue au niveau du rock progressif québécois, dirigés par Christiane Robichaud et Yves Laferrière au niveau musical et mettant de l'avant deux textes de Georges Hébert Germain.

Outre les noms mentionnés plus haut, on retrouve aussi les Robert Lachapelle, Robert Stanley, Richard Perrotte, Jimmy Tanaka, Marcel Beauchamp, Denis Farmer, Jean-Jacques Robichaud, Carlyle Miller et Joey Armando. Plusieurs de ces musiciens font aussi partie du VEBB et auront une influence importante au sein de plusieurs groupes des années 70 dont Harmonium entre autres.

Il fait bon ré-entendre les élucubrations vocales de Christianne Robichaud et les rythmes débridés de type jazz rock progressif que le groupe nous a fait découvrir au départ avec Franck Dervieux sur l'album Dimension M et qui est devenu leur cheval de bataille contre la conservatrice industrie du disque de l'époque.

Les CDs sont disponibles en magasin et, tout comme les albums du VEBB et de Toubabou, ils peuvent être commandés directement sur le site Internet au www.progquebec.com.

Groovy Aardvark - Sévices rendus

Le groupe de rock formé en 1986 a lancé cet album en laissant savoir qu'ils allaient maintenant saborder la formation après 19 années de vie. La formation tournant autour de Vincent Peake (basse voix) comprend maintenant Martin Dupuis (guitares, choeurs), Pierre Koch (batterie) et François Legendre (guitares).

Au fil de toutes ces années, le groupe aura eu l'occasion de se faire entendre un peu partout, de bar en bar, de tournée en tournée, jusqu'en Allemagne de l'est... ainsi qu'aux Francofolies de Montréal.

Sur ce dernier album, ils font l'anthologie de leur carrière, de The great race to zero et Ants have no chance (1989) à Espace tant... (2002), ils reprennent 13 chansons de leurs 6 premiers albums tout en ajoutant 6 nouvelles chansons qui n'avaient jamais été enregistrées mais qui datent de 1994 à 2004.

Leur musique est définitivement dans le créneau du hard rock sans tomber dans l'excès. On sent certaines influences progressives et à l'occasion, ils donnent carrément dans le folklore lourd, faut l'entendre pour comprendre.

Les Respectables - Le monde à l'envers

Cinquième album du groupe, le troisième en français après $ = Bonheur et Quadrosonic, il se veut résolument rock et laisse tomber les ambiances musiques du monde et électroniques qu'on pouvait retrouver sur les deux premiers disques francophones.

Dès la première chanson, les Respect' lancent le mot d'ordre de l'album.. "A quoi ça sert d'être sur la terre si on peut même pas virer l'monde à l'envers..." qui fait référence au titre de l'album mais aussi de la cause qui les anime depuis quelques années déjà, la préservation de notre planète. Chaque année justement, le groupe se prête gentiment à la promotion des journées sans voitures au centre-ville de Montréal.

Parmi les collaborateurs aux chansons de l'album, on note le nom de l'auteur compositeur Jamil sur quelques pièces, ainsi que Yves Laramée et Marie-Jo Morin. La réalisation et le mixage ont été confiés à Toby Gendron

Après quelques écoutes, j'avoue une certaine préférence pour Virer le monde à l'envers, Vivre, J'en ai assez, Pourquoi, Highway, A la vie a la mort et L'amour qui m'enivre. En prime, la chanson officielle des journées sans voitures a été ajoutée à l'album, Un p'tit geste pour changer le monde est peut-être le premier pas pour arriver à virer le monde à l'envers.

Excellent !

Marie-Chantal Toupin - Non négociable

Après avoir produit trois albums pour deux compagnies de disques différentes, Marie-Chantal lançait en 2004 sa propre compagnie de disques appelée La Québécoise avec l'objectif bien arrêté de percer le marché européen. C'est sur cette étiquette qu'elle lance maintenant Non négociable, son quatrième album en carrière.

Toujours aussi rock, on y note des collaborations avec Paul Daraîche, Roger Tabra, Sylvain Gagné, François Vaillant, Claude Senécal, Andrée Watters, Styve Bolduc, Guy Tourville, Rick Allison, Josée Beauchesne, Jean-Paul Dréau et Zoé Gilbert. Elle même signe deux textes dont un en collaboration avec Guy Tourville.

Parmi les pièces qui retiennent l'attention dès la première écoute, je retiens Naître, Jamais assez (avec Christian Sbrocca), l'excellente Non négociable, Dépendance, Cette mélodie et Un endroit où pleurer. En fin de disque, Marie-Chantal reprend la chanson Ayoye d'Offenbach avec beaucoup d'émotion. C'est justement cette émotion, jumelée à la voix pleine de couleurs de Marie-Chantal qui nous prend au coeur. Un excellent album déjà tout près du disque platine !

Caroline Marcoux Gendron - Éponyme

Auteure, musicienne (violon et claviers) et interprète , Caroline a la musique et la scène dans le sang en plus de faire des chroniques à l'émission Têtes@Kat (SRC). Elle se lance donc avec un intéressant premier album dont on a tiré l'extrait Une page chaque jour qui joue régulièrement à la radio québécoise. Ce premier album voit ainsi le jour sous la direction artistique de Louis St-André et le savoir faire musical (arrangements, réalisation) de Michel F. April, tous deux partenaires dans les Productions Louis Michel. Parmi les collaborateurs de l'album, on note les auteurs et compositeurs Benoit Martel (Un rendez-vous dans l'irréel, Zarzuela), Christian Morrisset, Patrick Lafleur et Béatrice Richet. Caroline a collaboré aux textes de la chanson L'horizon mais le mien et a joué du violon sur Six milliards et un, deux des belles chansons de l'album.

Les 12 textes collent bien au préoccupations d'une adolescente des années 2000, la planète, l'environnement (Recréer le monde, Six milliards et un, Mer et monde), l'avenir et le cheminement personnel (Devant, Ma nature, Une page chaque jour, L'horizon mais le mien) et le romantisme (Mon ami Pierrot, Ce moment-là). La voix est juste et puissante, les musiques à saveur pop / rock sont entraînantes et accrocheuses, la jeune femme est fort jolie et possède une belle présence sur scène. On peut difficilement lui résister.

Corneille - Live

Le populaire auteur, compositeur et interprète Corneille a choisi de faire plaisir à ses fans en leur présentant simultanément un CD double et un DVD enregistrés lors de son spectacle du 22 mars 2004 à La Cigale de Paris. Il y reprend de belle façon les chansons de son répertoire qui l'ont rendu populaire des deux côtés de l'Atlantique et un peu partout dans le monde francophone, des titres comme Parce qu'on vient de loin, Seul au monde, Rêves de star, Avec classe et plusieurs autres.

Il leur ajoute quelques classiques (RnB surtout) comme Sexual Healing et Let's get it on (Marvin Gaye), Redemption song (Bob Marley), Roxanne (The Police) et Overjoyed (Stevie Wonder).

Aux dires du chanteur, le DVD résume bien l'ambiance de la tournée acoustique dont il a été tiré. On peut y entendre les fans de Corneille chanter les chansons avec lui comme il arrive fréquemment dans l'hexagone. Il compte maintenant concentrer ses efforts sur son prochain album qui devrait voir le jour à automne prochain.

Le Kitchose Band

Après le Festival de Granby 2003 où ils remportaient 7 des 9 prix disponibles dans leur catégorie, et les Francofolies en 2004, le groupe lance finalement son premier album officiel, un éponyme, après avoir fondé leur propre compagnie de disques. Leurs chansons mélangent les styles et ne souffrent pas d'une seule étiquette musicale.

On y retrouve du swing manouche (à la Brassens), blues, jazz, country, pop et rock. Tous les genres se fondent en un style qui leur est propre et drôlement festif. De ce deuxième album, je retiens rapidement les titres: Mon âme et ma TV, Let's roll, Le bécyk à pétard (sur le star système), L'Orgueil, Le plateau (une satyre de la vie dans ce quartier de Montréal), La foire (le monde des clubs de nuit), Blues #5, Voleurs et bandits, etc. Je réalise que j'ai nommé la majorité des chansons de l'album, cela doit être un bon signe, non !


L'album a été co-réalisé par le band avec l'aide de David Champoux. Ce dernier a aussi participé aux prises de son de quelques pistes comme l'a fait Brian Hutchkiss pour les autres chansons. Les ambiances crées par le groupe créent un forte référence à la chanson française mais aussi à ce que pouvaient faire les Beatles à leur façon. Un excellent album à se mettre sous la dent.

Sylvain Lambert - Les saisons

L'auteur, compositeur et interprète Sylvain Lambert est impliqué dans la musique depuis plusieurs années. Après avoir fait les premières parties de Marjo, Karen Young, Les Parfaits Salauds, etc, il fréquente les différentes salles importantes de la région sherbrookoise: Le Vieux clocher de Magog, la salle Maurice O'Bready, le théâtre Granada, etc. On l'entend aux fêtes nationales du Québec, à la fête du Lac des Nations, La traversée internationale du lac Memphrémagog, etc.

Professeur de français au CEGEP de Granby Haute Yamaska. Il participe au Festival de la chanson, toujours à Granby. Il s'implique dans la création de l'École de la chanson située à Granby. Il crée de nombreuses chansons sous la supervision de Robert Léger (Beau Dommage, Pied de Poule) et se permet même de donner un cours à l'École de la chanson tout en continuant d'y faire son apprentissage. Il a écrit pour Marie-Ève Janvier (Don Juan) avant d'être nommé directeur artistique de l'École nationale de la chanson.

C'est maintenant que son premier album voit le jour. Intitulé Les saisons, il y présente une chanson pour chaque mois de l'année de janvier à décembre. Les chansons suivent un peu la logique de l'esprit quand pense à ces saisons, froid et déprimant en hiver, chaud et positif en été. Le souffle du nord (janvier) est un instrumental à la guitare, Collé-collé représente février, on a bien besoin de cette chaleur humaine lors des grands froids de cette saison. Sans décrire toutes les chansons, on peut noter J'habite une jolie maison (avril), Professeur de profession (juin = les longues vacances), C'est l'été (juillet), J'travaille demain (octobre) et Satan est là (novembre).

Un album concept avec de belles ballades folk un brin country et mettant à profit toutes ces années de travail et de préparation. Sylvain Lambert mérite certainement une écoute attentive.

Les nouveautés du mois de mars


Jean Viau - Il y a des nuits

C'est à Catherine Major, lauréate de plusieurs prix musicaux, que Jean Viau a confié les arrangements et la direction artistique de son premier album. Il y a quelques lunes que Jean arpente les bars de Montréal, il a été directeur artistique du Vieux Fusil, de la Butte St-Jacques et il l'est encore au P'tit bar de la rue St-Denis. Au fil des ces années, il a régulièrement présenté ses propres spectacles et c'est ainsi que les amateurs du genre ont appris à le connaître.

Avec ce premier album, Jean nous présente 11 chansons dont 9 sont ses propres créations, textes et musiques. Pour La fête et Enquête sur une histoire d'amour, il a obtenu la collaboration de Victor Frapp, un autre auteur compositeur de talent. Les textes relatent la nuit et l'amour, le ton est intimiste et personnel, bien qu'il utilise parfois l'ironie et la projection pour arriver à passer ses messages. Je pense ici à la chanson Sale toutou dont le texte peut être pris à différents degrés. La musique enrobe l'ensemble et ne prend jamais toute la place. On y retrouve des airs jazzés, un peu de blues et même une entrée reggae sur La Fête, qui nous rappelle subtilement Serge Gainsbourg.

Côté technique, le disque a été réalisé par le triumvirat formé de lui-même, Catherine Major et Jacques Laurin qui a aussi travaillé à la prise de son et au mixage. Parmi les excellents musiciens invités, on retrouve David Bussières (guitares), Jean Bertrand Carbou (contrebasse et basse électrique), Christophe Papadimitriou (contrebasse), Catherine Major (piano, claviers et choeurs), Francis Roberge (percussions, batterie et vibraphone), Francis Covan (violon et accordéon), Ivanhoe Jolicoeur (trompette et flugelhorn) et Sonia Johnson (choeurs).

Côté mélodique, je trouve que Jean et Catherine ont réussi à envelopper de belle façon l'univers onirique des chansons de Jean. Les arrangements respectent les textes et les ambiances des sujets, les petites touches d'accordéon et de trompette ajoutent une dimension "chanson française" qui est tout à fait charmant. Je trouve une certaine ressemblance avec le travail d'un Jean-Pierre Ferland, ce qui nous met très à l'aise dès la première écoute. Le disque est produit sous l'étiquette des Productions de l'Onde de l'ami Edgar Bori.

ZigZag - Eponyme

Groupe de rock formé de Martin Cloutier (voix, guitare, piano), Jeremy Walls (batterie), François Laforêt (basse, voix, tambourines, oeufs), Luc La Rochelle (guitare, voix) et Carl Ouellette (guitare, voix). Quatre des membres sont originaires de la région de Trois-Rivières et ils composent ensemble leur propre matériel.

C'est en 2004 qu'ils lancent leur premier album, un éponyme que je viens tout juste de recevoir. Le son est un amalgame du bon rock des années 70 et 80 avec des sonorités plus actuelles. Les guitares sont omniprésentes bien que le piano vienne ajouter une touche plus lyrique à gauche et à droite.

Les influences sont diverses, de Motley Crue à Led Zeppelin en passant par Metallica, The Who, Harmonium et Uzeb. Le quintette ne cherche pas à imiter qui que ce soit. Leur son est unique même s'il rappellera de bons moments aux baby boomers comme moi.

Sur ce premier album, on retrouve 14 titres majoritairement composés par Martin Cloutier assisté de tous les autres membres du groupe. Quatorze chansons en français avec des riffs de guitare solides et une base rythmique à l'avenant. On retient rapidement les bons rocks comme Lac Edouard (la première), Condamné, Fais-le moi encore, Je t'appartiens, Oubli et Visiteurs. Du côté des ballades, la jolie Emprisonné, Je t'appartiens et Histoire d'une planète devraient aussi faire leur chemin.

Le rock est bien vivant !

France D'Amour - Hors de tout doute

Après un passage dans le clan Goldman pour son précédent album éponyme, France nous revient avec un album qui se situe dans la continuité de l'album studio qui précédait l'aventure Goldman et qui était Le silence des roses. Ce n'est pas surprenant puisque pour cet album, elle a composé toutes les musiques et ajouté tous les arrangements.

Du côté des textes, elle a obtenu la collaboration de Marc-André Chabot (J'entends ta voix), de sa grande amie Lynda Lemay (Le dernier coup de fil, Love) et de Roger Tabra (Après nous deux, J'prends ma guitare, Merci, A l'envers, J'arrêterai jamais, La plus belle des histoires). Elle signe elle-même trois des textes (Libre enfin, Nous revoir, La vie est belle quand...) en plus d'avoir participé à ceux des autres.

Suite à la tournée de Notre-Dame de Paris (où elle campait le personnage d'Esméralda) et l'expérience de l'album avec Robert Goldman, elle s'est installée pendant 12 mois aux abords du Golfe du Mexique, histoire de relaxer, de se laisser imprégner de soleil et de préparer le matériel de cet album. Elle en est revenue avec 12 nouvelles pièces largement positives où elle traite avec sensibilité des relations inter-personnelles ainsi que de certains sujets plus personnels.

En pleine possession de ses moyens, on retrouve sur cet album des influences de jazz et de reggae. Elle est toujours la rockeuse perfectionniste que l'on connaît mais, comme sur Le silence des roses, elle catalyse le tout avec beaucoup de saveur et de nouveauté. Outre plusieurs pièces qui seront probablement des succès radiophoniques, je retiens les pièces Libre enfin, Le dernier coup de fil, J'prends ma guitare et la toune cachée (la treizième) dont le titre est Cache Cash, une belle satire de la vie d'artiste !

Zazie - Rodéo

L'auteure compositrice et interprète française Zazie est toujours une sorte d'énigme et elle ne fait pas exception avec ce nouvel album intitulé Rodéo. L'image de la pochette (voir à droite) est particulière de même que les photos à l'intérieur. Soutenue à la manière des cobayes dans le film Coma, les extrémités peintes en bleu, l'image dérange et on se demande si cela représente du sang ou autre chose.

Cinquième album de la chanteuse, il est aussi le plus achevé je pense. Aidée aux musiques par Jean-Pierre Pilot et Philippe Paradis, tous les textes sont d'elle-même. On y retrouve des pièces qui sentent le bonheur (J'aime j'aime pas, Oui) et d'autres qui font un constat plus sombre de la vie, de la société (La dolce vita, Toc toc toc, Sauver le monde) ou des relations amoureuses (Excuse moi, La pluie et le beau temps, Rodéo, Lola Majeure, Slow, Doolididom).

Une phrase, tirée de la chanson titre Rodéo résume bien le climat de l'album... "Rodéo...C'est la vie, pas le paradis...". En ce sens, oui la vie est un rodéo avec ses hauts et ses bas. Zazie le saisit bien dans ses textes et les musiques enrobent le tout dans des ambiances tout à fait spécifiques à Zazie. Troublante, intense, transparente, théâtrale, énigmatique... Zazie !

Anick - The brick

En fait, le disque n'est pas tout à fait nouveau puisqu'il est sorti en 2001 mais comme je viens de le recevoir et qu'il vaut la peine qu'on s'y arrête, j'ai choisi d'en parler comme d'une nouveauté. La formation Anick existe depuis 1998 et cet album, qui est leur deuxième, a été produit suite à leur victoire au concours La virée chaos phonk 2000 (Au Café Chaos de Montréal).

Le mini-album commence doucement avec l'intro de la pièce Unrealworld mais ce n'est que temporaire, au bout de 40 secondes, le band embarque dans un rock torride pour appuyer les textes acidulés d'Anick Dorais, la leader du groupe. Pour ce disque, Anick (guitare & voix) s'est entourée des musiciens Mathieu Lessard (guitare), Bruno Desnoyers (basse) et Mathieu Théberge (batterie). Les textes de cet album sont en anglais malgré qu'Anick nous promet que le prochain album sera moitié anglais et moitié français.

De ce prochain album justement, j'ai pu entendre les pièces Karaktère (une première en français) et Mary (en pré-production). On reste dans le rock lourd mais sans aller dans le son outrancier qui enterre tous les textes. Parce que les textes d'Anick, revendicateurs et directs, méritent d'être entendus... ils lancent à la face du monde l'opinion que les jeunes de sa génération ont de notre société en général.

J'ai hâte d'entendre le reste !

Festival de Petite Vallée - Où la route mène
L'année Daniel Lavoie


Pour couronner l’année Daniel Lavoie, qui a marqué sa 22e édition, le Festival en chanson de Petite Vallée, par le biais de la Société de développement culturel de l’Estran, publie un autre chapitre de sa petite histoire, sur support DC. L’élan créateur et le savoir-faire se donnent rendez-vous ici, « Où la route mène », un titre évocateur où la chanson d’hier et celle d’aujourd’hui se partagent les mêmes horizons, tout en chanson.

Voici donc un autre album, le 11e de la discographie du prestigieux Festival, qui témoigne de la richesse de cet événement et de la détermination de cette petite communauté gaspésienne, à développer son potentiel culturel et artistique marqué par l’amour de la chanson. Alan Côté signe la direction artistique qui traduit fidèlement cette profonde implication et cette tradition de continuité.

La compilation, nous livre, à travers 17 interprétations et œuvres originales, le talent, la passion et le travail assidu d’une dizaine de finalistes et lauréats du concours, sous l’œil complice et bienveillant des pionniers de la chanson que sont Daniel Lavoie (parrain de cette édition), Michel Rivard, Marie-Claire Séguin, Edgar Bori, Pierre Flynn. En somme, la mobilisation et l’implication du milieu de la chanson y sont toujours aussi palpables, année après année.

On souligne du même souffle, l’apport exceptionnel de Daniel Lavoie, un artiste attachant qui a su marquer les dernières décennies par ses mots, sa musique et son interprétation, à l’échelle de la francophonie. Lors d’un vibrant hommage, Michel Rivard et René Flageole interprètent « J’ai quitté mon île » et « Nirvana Bleu », deux chansons qui ont marqué la carrière de l’auteur-compositeur-interprète et qui se fondent admirablement bien au décor et à l’ambiance de l’événement.

Parmi les lauréats, retenons Benoit Paradis, pour ses interprétations remarquables de « Maman » (Sylvain Lelièvre) et de « L’oubli » (Michel Rivard). Dominique Bouffard, récipiendaire du prix « auteur-compositeur-interprète », s’illustre quant à elle, par ses créations originales et son authenticité. Le prix « Télé-Québec » est remis à Jean-François Poirier, auteur compositeur interprète de talent, tandis que le prix d’interprétation « Pauline-Julien Sodec » revient à Catherine LeBlanc-Fredette .

A découvrir également, l’auteure-compositrice-interprète Jenni Ferand., les interprètes Sylvie Paquette et Éric Goulet pour leur version de « Jours de plaine », de même que Thierry Romanens pour sa prestation de « Le métro n’attend pas », deux chansons re-créées en hommage à Daniel Lavoie que nous aurons plaisir à re-découvrir sous des palettes et des couleurs musicales tout aussi intimistes.

Tout au long du parcours, paroles et musiques s’animent sous la baguette de Jean-Sébastien Fournier, chef d’orchestre et claviériste, à qui l’on doit également, les arrangements musicaux.


(Texte tiré du communiqué de presse)

Alain Simard - Daniel Boum
Avec Sébastien Plante, Luce Dufault
Breen Leboeuf, Michel Gatignol


Depuis une quinzaine d'années, Alain Simard écrit des chansons pour les autres (Mitsou, Nancy Dumais, Luce Dufault), il a aussi deux albums à son actif. Il y a plusieurs mois, il a eu l'inspiration de créer un opéra rock typiquement québécois et a obtenu l'aide de plusieurs artistes de ses amis.

Il confie donc le rôle de la diabolique Angélique à Luce Dufault, celui de Bob Boum à Sébastien Plante (chanteur des Respectables), celui de Ringo Dass à Breen Leboeuf (Offenbach), Sean Lovine à Nigel Stern et René Gossier à Michel Gatignol. De son côté, il joue le rôle de Daniel Boum, jeune orphelin qui avait été trouvé dans le fond du bois par Bob Boum (son père adoptif) et qui deviendra un chanteur très populaire parce qu'il a Le Mojo (premier extrait radiophonique de l'album).

S'inscrivant comme une vision cynique du milieu artistique et de l'attrait des dollars, l'opéra rock devrait faire l'objet d'un deuxième disque en 2006 et devrait être présentée sur scène sensiblement à la même époque. Espérons que les interprètes originaux seront tous disponibles quand viendra le temps.

Je suis un fan de la musique et des ambiances rock qu'Alain nous avait offertes sur ses deux premiers albums et c'est sans surprise que je retrouve les même qualités sur cet album important. Alain nous présente des rythmes accrocheurs et pourrait signer ici une oeuvre qui s'inscrira dans les annales au même titre que des spectacles comme Circociel dans les années 70 et Pied de Poule dans les années 80. Du moins on le lui souhaite !

Crila - Humaine

Auteure, compositrice et interprète montréalaise de souche haïtienne, Crila est aussi une excellente photographe dont le travail a été publié par plusieurs magazines québécois (Elle Québec, Adorable, Le Lundi, Summum).

Cependant, quand on a du sang artistique dans les veines, c'est difficile de se limiter à une seule sphère de l'art. Elle touche donc divers métiers reliés au domaine et se risque du côté de la chanson à titre d'auteure, de musicienne et de chanteuse.

Elle travaille pendant plusieurs mois en duo avec Momo Laredo pour préparer 10 chansons qui sont présentées sur son premier album comprenant aussi un DVD relatant la conception du disque et tout le travail qui se fait en coulisses. En fait, pendant les mois qu'aura duré le travail, Crila et Momo présentaient régulièrement des extraits vidéo de ce qui se passait en studio, permettant aux fans d'en découvrir un peu plus sur tous les aspects d'une production de disque.

Parmi les chansons de l'album, la pièce Fast food waitress a connu un beau succès commercial, notamment la version vidéo qui a régulièrement tourné sur Musique Plus. Le deuxième extrait, Laissez-moi dormir, devrait suivre ses traces. Les textes tirent leur inspiration dans le quotidien des femmes de son âge, l'amour, l'espoir et le besoin d'aller au bout de soi.

Le style musical de Crila ne porte pas à confusion, c'est du rock solide avec des guitares bien présentes, influencé par les grands noms du rock américain. Crila possède une voix bien appropriée à ce style et semble tellement déborder d'énergie dans ses vidéos qu'on a hâte de la voir sur scène.

Monique Paquin - Voler

L'auteure, compositrice et interprète Monique Paquin est une grande amoureuse des mots, ceux de Jean-Roger Caussimon, Pierre Louki, Boris Vian, Pierre Barouh, Serge Gainsbourg, Jacques Higelin, Juliette Noureddine... Parmi ceux-ci, on retrouve aussi Stéphane Côté et Bernard Cimon, deux jeunes hommes de la région de Québec.

Après quelques spectacles au Studio Théâtre de la PDA, elle lance un premier album intitulé Voler, regroupant huit des plus belles chansons qu'elle fait en spectacle et qui font appel à ses talents de créatrice. Parmi les pièces de l'album, elle en a écrit 5, paroles et musiques, soient Valse en i, Ton corps est un voilier, Des cerisiers un océan, L'île lumière et Voler. Pour Marcel, elle s'est inspirée d'une musique de Marc-André Cuierrier pour y coucher ses mots, alors qu'elle a mis en musique des textes de Jean-Roger Caussimon (Reviens) et d'Emile Nelligan (Sérénade triste).

Puisqu'elle est une amoureuse des mots comme je le mentionnais plus haut, il faut aussi l'être pour apprécier à juste titre les chansons de Monique. Entourés de musiques douces, majoritairement piano et accordéon, les textes prennent toute la place et se laissent habilement bercer par la voix de l'interprète.

L'album est en vente chez Archambault (Place des Arts) et Aux anges vagabonds de la rue Mont-Royal.

Léopold Z - La joie

Nouveau groupe formé d'anciens membres des 3/4 Putains, notamment le chanteur Marc Bisaillon et le guitariste Éric Rathé (orgue, banjo,...), ils empruntent le nom du personnage d'un film de Gilles Carle, Léopold Z, premier véritable "perdant" de la cinématographie québécoise.

Le style de l'album est très éclectique, passant du jazz aux musiques du monde, tout en touchant le rock, le blues et le bluegrass. Les textes sont parfois très noirs, dotés de réalisme ou de cynisme (M'entends-tu), parfois plus tendres mais toujours réalistes, représentant la diversité des différents univers du disque.

La majorité des chansons (paroles et musiques) sont des créations du groupe cependant, parmi les textes repris d'autres auteurs, on note deux poèmes d'Arthur Rimbaud sur Première soirée et Bal des pendus, un texte de Louis Calaferte (La joie...), un autre de Brassens et Richepin (Philistins et Granolas!), ainsi qu'une adaptation en français de la chanson Hallelujah, I’m a bum de Joe Hill. Les pièces maîtresses de l'album selon moi sont La joie (chanson titre), Salaire de rien, Rupture de ton, Idées à coudre, Première soirée et M'entends-tu...

L'album au complet mérite plusieurs écoutes, la diversité des styles et des textes forment la trame de fond d'un voyage musical vivifiant dont on devient vite accroc.

Jérôme-Philippe

Auteur, compositeur et interprète, Jérôme-Philippe a fait partie du très populaire groupe Dubmatique sous le pseudonyme de DiSoul et se lance maintenant en solo avec un album éponyme. Né à Dakar, d'un père camerounais et d'une mère québécoise, il s'inspire des différentes cultures qu'il a côtoyées, africaine, européenne, américaine et québécoise.

Sans l'oublier complètement, il s'éloigne un peu du style hip hop. Il a choisi d'explorer d'autres univers comme le RnB, l'afro-soul et le ragga. Ici et là cependant, il ajoute une petite touche de rap au milieu des chansons. L'album a été réalisé par lui-même avec l'aide des réputés Sonny Black et Karl Wolf.

Pour ses chansons, Le premier extrait de l'album, Pour le ghetto, joue beaucoup à la radio ainsi qu'à Musique Plus, ce qui devrait lui servir de locomotive pour prendre sa place dans le décor. Si j'avais à catégoriser la musique de Jérôme-Philippe, je dirais qu'elle s'inscrit dans le créneau maintenant largement ouvert par Corneille.

Les nouveautés du mois de janvier


Vishten

Le quintette est maintenant un quatuor formé des soeurs jumelles Pastelle (accordéon) et Emmanuelle LeBlanc (piano, bodhran, flageolet), Rémi Arsenault (guitare, percussions) et Pascal Miousse (violon, mandoline).

Deux sont originaires de l'Île du Prince Édouard, les deux autres des Îles de la Madeleine. En plus de leurs origines insulaires, ils partagent leur appréciation de la musique traditionnelle, qu'elle prenne ses origines dans les provinces Atlantiques, ailleurs au Canada, en Écosse ou en Irlande.

Le groupe lançait récemment cet album éponyme qui est un charme à écouter du début à la fin. Chaque membre du groupe utilise ses pieds pour rythmer les chansons dont plusieurs sont très agréables à écouter comme Le Matou, Mariez-moi, Sur la chapelle de Vériné, Hariat, La tuque bleue et Fit à marier.

Vishten ont la musique traditionnelle dans la peau, leur prestation sent la joie de vivre et ils sont tous d'excellents musiciens. Chaudement recommandé pour les amateurs de ce genre musical et les autres qui sont enclins à la découverte...

Akalmi - Dur septembre

Ce nouveau groupe originaire de la région de Québec regroupe 5 membres formé aux écoles du punk, du rock, du jazz et de la musique progressive. Il est évident qu'avec ces différences influences musicales, leur musique doit concilier un nombre important de tendances pour fusionner en un style qui leur est propre. Sur leur premier intitulé Dur septembre, le groupe est assisté de Liliane Audet aux voix, ce qui donne un côté plus poétique à leur travail qui puise tout de même dans le rock lourd mais avec beaucoup de musicalité et d'arrangements. L'ensemble possède une texture éclectique et progressive qui n'est pas sans nous rappeler les bons groupes de rock des années 70.

L'album s'écoute d'un traite et chaque pièce possède sa propre entité: l'entrée en matière se fait sur Après la tempête avec un fond de guitare et la belle voix de Liliane Audet, pour ensuite exploser sur E.N.F.I.N. qui est plus lourd et nous introduit à la voix de Noël Gauthier avec toujours celle de Liliane en filigrane. S'enchaînent ensuite les différentes pièces de l'album qui mettent naturellement les guitares en vedette dont Personne n'y échappe, (Corp) Éphémère (une de mes préférées), Léthargie, La trêve, Sleep awake (une autre de mes préférées) et L'apaisement pour clore le tout.

Pour un premier album, je trouve que les membres du groupe font preuve d'une belle maturité et n'essaient pas de nous en mettre plein les tympans. J'ai été agréablement surpris par leur matériel et j'ai bien l'intention de les voir sur scène très bientôt.

Pour en savoir plus...

Michel Parent