Comme à chaque année, voici venu le temps de faire un peu le décompte de
tous les albums de 2009 et de partager la liste de mes 10 principaux coups
de coeur. Ces albums ont été choisis sans aucune pression commerciale ou
autre. Ils sont là simplement parce que le matériel qu'ils contiennent
a fait mon bonheur pendant plusieurs écoutes et que chacun a su se démarquer
à mes oreilles. Il faut prendre le tout avec un grain de sel puisque je
n'ai pas eu le temps (ou les moyens) d'écouter tous les albums produits
cette année. On y va donc en partant de la dixième à la première place
!
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Numéro 10
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Chinatown - Cité d'or
Il s'agissait d'un premier album fort attendu pour le groupe dont les 5
musiciens ont joué avec de multiples groupes. Ils ont choisi le nom de
leur groupe dans le film du même nom, réalisé par Roman Polanski dans les
années 70. Il est fort agréable de découvrir leur propre matériel gravé
sur ce CD intitulé Cité d'or, des chansons bien rythmées, aux percussions claires et aux arrangements
accrocheurs. Ce premier album est l'aboutissement d'un travail de longue
haleine, créant un son particulier pour le groupe, un rock mélodique un
peu jazzé, faisant un peu penser à la musique d'Indochine. On retrouve
plusieurs pièces qui devraient faire un bon bout de chemin sur Cité d'or, notamment les Apprendre à danser, Pénélope, Bateau de querelle, Secousses et Perdre son temps, pour ne nommer que celles-là. |
Numéro 9
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Paul Piché - Sur ce côté de la terre
Un retour de Paul Piché sur disque, faut fêter cela en grande. Sur ce premier album original en presque 10 ans, M. Piché est toujours en verve, notamment sur la chanson qui ouvre le CD. Il nous avait fait connaître la pièce Arrêtez lors du Festival de Petite Vallée à l'été 2009 lors duquel il avait accepté
le rôle du "passeur" auprès des jeunes artistes de la relève.
Les textes sont à la fois directs et imagés, une force que Paul Piché démontre
depuis 30 ans. L'engagement chez lui c'est une seconde nature et il sait
mieux que quiconque nous faire passer son message, parfois sans qu'on s'en
rendre compte. Un album plus doux que ceux du début de sa carrière mais
dont la richesse musicale va de pair avec la profondeur du propos. |
Numéro 8
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Edgar Bori - Fous les canards
Cet album est possiblement celui dans lequel les textes de Bori se veulent
les plus revendicateurs tout en constituant une sorte de puzzle que l'auditeur
doit solutionner pour bien saisir l'objet de son propos. Bori a cette capacité
de nous suggérer des images à la fois fortes et surréalistes avec le choix
des mots qu'il a mis en chansons. J'oserais dire qu'il nous fait travailler
pour bien saisir chaque tournure de phrase, chaque idée que sa plume a
mise sur papier. Côté musical, on a droit à un beau mélange de styles,
du rock au trad, du jazz au surf, Bori utilise tous les outils à sa disposition
pour nous rendre la tâche agréable (celle de déchiffrer toutes les subtilités
de ses textes). Lors de la première de cet album sur scène, Bori a non
seulement dévoilé son visage mais aussi réussi le pari de véhiculer toute
l'intensité de ses textes. A vous de découvrir toutes les petites perles
qu'il nous offre ce cet excellent album, Fous les canards ! |
Numéro 7
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Stéphane Côté - Des nouvelles
Cet album a été produit avec l'aide du compositeur, réalisateur, chef d'orchestre
et multi instrumentiste Alain Leblanc, fort connu pour son travail avec
Jean-Pierre Ferland. Pendant près d'un an, ils ont tourné ensemble le spectacle
du Cirque du Temps, histoire de s'apprivoiser et de jeter les jalons d'un travail de création qui allait devenir Des Nouvelles, le dernier opus encore chaud de Stéphane. Une excellente idée que de
présenter ses chansons sous la forme de nouvelles issues d'un journal quotidien.
Treize textes qui parlent de nous, de lui, de l'humain en général. Que
ce soit de façon sérieuse ou avec un regard amusé, Stéphane pèse ses mots,
pas qu'il les compte, mais bien pour qu'ils comptent ! L'apport d'Alain
Leblanc au niveau des arrangements est tout à fait remarquable, non seulement
il a saisi l'essence de ce qu'est le style Stéphane Côté, mais il a réussi
à l'enrober de façon moderne et contemporaine sans le défigurer. J'appelle
cela de la poésie qui sonne ! |
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Numéro 6
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Mara Tremblay - Tu m'intimides
Mara nous a présenté son quatrième album en carrière, continuant sa démarche
unique entreprise il y a maintenant 10 ans alors qu'elle se lançait en
solo. Le nouveau CD s'intitule Tu M'intimides et nous fait découvrir une facette nouvelle de l'artiste, notamment sur la chanson Tu n'es pas libre qui est aussi le premier vidéoclip extrait de l'album. La voix a évolué,
se fait plus intimiste et on sent moins les influences country bien qu'elles
n'aient pas tout à fait disparu (par exemple sur la pièce titre Tu m'intimides). Un album de maturité pour Mara qui a accepté qu'on voit sa figure pour
la première sur une pochette d'album et qui s'est mise presque à nu pour
le faire. Une évolution évidente quand on pense qu'elle tournait le dos
au public au début de sa carrière, la gêne et le trac faisant leur effet. |
Numéro 5
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Luc de Larochellière - Un toi dans ma tête
Pour ce huitième album en carrière, Luc a produit une oeuvre qui tranche
beaucoup avec ses premiers disques. L'animal se fait tendre, exorcise ses
peines d'amour. C'est, dit-il, l'album le plus près de lui qu'il ait écrit,
le plus près des gens aussi. Intitulé Un toi dans ma tête, les arrangements puisent beaucoup dans les cordes (violon, alto, violoncelle,
etc) et les textes se veulent intimistes quoique universels. Dès la première
écoute, on apprécie le ton fort approprié de l'album, l'amour (ou l'absence
de) est chanté avec des mots justes, poétiques et différents. Je pense
à Beauté perdue (et ses larmes à s'en laver les yeux), à Non-amour, mon amour (la passion qui ne pourra pas être perdue si on ne lui donne pas la chance d'exister) et la magnifique chanson-titre Un toi dans ma tête sur la vie après l'amour. Fait intéressant, tous les dessins de la pochette
de l'album sont aussi de la main de Luc, lui pour qui le dessin aurait
pu devenir une carrière avant de bifurquer vers la chanson. Un album qui
séduit par sa beauté, son lyrisme et tout l'amour qui s'en dégage ! |
Numéro 4
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Osmosaïc - Éponyme
Pour leur deuxième album, Osmosaïc ont choisi d'étoffer leur matériel avec
des arrangements plus modernes, histoire de rejoindre un public encore
plus large. Les qualités du matériel en ressortent grandies avec l'apport
de François Lalonde (Lhasa, Dobacaracol, Jean Leloup, Marco Calliari, etc)
qui y joue de nombreux instruments et qui a réalisé l'album pour le duo,
y insufflant toute son expérience, enrobant les musiques de percussions,
de cordes et de cuivres pour en faire ressortir toute la saveur. Sans perdre
la beauté des harmonies vocales de Viviane et Mario, ni leur penchant pour
les musiques progressives, folk et celtiques, la nouvelle production nous
permet de découvrir leur matériel sous un nouveau jour, notamment (pour
moi ) les excellentes chansons que sont Courons dans les bois et Adèle que j'avais déjà appréciées en spectacle. Un bel exemple de l'évolution musicale du duo se retrouve sur la chanson Aube Claire qui est désormais l'une de mes préférées, un rythme accéléré, des harmonies
accrocheuses, des cuivres qui frappent dans le mille, un violon virevoltant,
une des plus belles pièces que j'ai entendues cette année. |
Numéro 3
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Geneviève Toupin - Éponyme
Définitivement l'un des meilleurs albums de l'année, Geneviève a su enrober ses chansons avec des arrangements qui les mettent en valeur tout en préservant l'essentiel et l'intimité dans lequel elles ont été créées. Certaines en profitent pour prendre pas mal d'ampleur comme Plus les années passent qui est un véritable bijou... le texte, la musique, l'ambiance, une de mes deux meilleures chansons de l'année (avec Aube claire d'Osmosaïc). Après l'avoir entendue à maintes reprises, que ce soit sur
la scène locale montréalaise où lors de festivals comme Petite Vallée ou
Granby, elle trouve encore le moyen d'élever la qualité de son matériel
d'un cran. Profitons-en pour saluer le multi instrumentiste et réalisateur
Benoît Morier qui a su mettre en valeur l'énorme talent de Geneviève. Chapeau
! |
Numéro 2
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Suzanne Parayre - La blonde du poète
Quand j'ai entendu une des chansons de Suzanne pour la première fois, c'était
son interprétation de Soliloque qu'elle faisait dans le cadre des Cabarets Libre Influence. J'ai eu un
vrai coup de coeur pour cette chanson mélancolique qui me permettait de
découvrir l'univers de cette auteure compositrice interprète digne de mention.
La chanson, tout comme le reste du disque, bénéficie d'arrangements forts
éloquents qui savent mettre en valeur les sujets et les textes de l'artiste.
En fait l'album est nappé de mélancolie, faisant une grande place aux peines
d'amour et aux questionnements qui s'ensuivent. Dans ce courant de pensée,
outre Soliloque, on retrouve des textes comme Mon éternel, Drôle d'animal, L'autrement (ou l'autre ment), J'te veux, La blonde du poète, etc. C'est justement cette dernière pièce qui a donné le titre à l'album,
et Suzanne en profite pour la dédier à Serge Fiori, celui qu'elle qualifie
de son "poète pour toujours". Premier album officiel en plus
de 20 ans de carrière, l'attente en valait la peine, les émotions que son
oeuvre dégagent arrivent immanquablement à se frayer un chemin direct au
coeur de l'auditeur. |
Numéro 1
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Bernard Adamus - Brun
Difficile de passer à côté de la grande découverte qu'on a faite au Festival
de Petite Vallée l'été dernier avec ce poète des ruelles qu'est Bernard
Adamus. Avec sa langue bien pendue, il dit tout haut ce que plusieurs pensent
tout bas, trouvant toujours une façon d'exorciser ses travers en tapant
dans le mille. Les arrangements sont dépouillés ce qui laisse une grande
place à la poésie de l'artiste. Son hymne à la bière (Brun la couleur de l'amour) est un blues qui reste dans la tête pour longtemps. On a peut-être trouvé
un digne successeur à Plume Latraverse même si on va essayer d'éviter le
jeu des comparaisons. Tout l'album est du vrai bonbon à écouter en boucle
!
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