Lucidité 101


Reportage: Samedi le 26 novembre 2005
Lucidité 101 au Petit Medley


Grand Marquis se veut dénonciateur et engagé

Suite à la parution il y a quelques semaines du manifeste pour un Québec lucide, plusieurs artistes engagés de la scène locale montréalaise ont choisi d'unir leurs forces pour tenir cette soirée intitulée Lucidité 101. L'objectif était de remettre les pendules à l'heure et de se demander qu'est-ce que la lucidité ? Est-ce vraiment de hausser les frais de scolarité et de faire en sorte que le québécois moyen doive faire de plus en plus d'enfant qui lui coûteront plus cher à éduquer et ainsi il devra travailler encore plus fort seulement pour arriver à joindre les deux bouts ?

Le manifeste a au moins le mérite de faire réfléchir plusieurs intervenants québécois et c'était donc aux artistes de participer à cette réflexion ce soir. Pour démarrer le tout, Landriault, anarchiste devant l'éternel qui monte aux barricades depuis des dizaines d'années et qui, de plus en plus, se rend compte que c'est à l'individu de faire sa part pour changer le monde et aider son voisin. Une réflexion allumée s'il en est une: si chacun faisait sa part pour aider une autre personne dans le besoin, tous auraient un toit et quelque chose à bouffer devant eux. En voie de devenir le poète de l'âme humaine, il nous a donc interprété La ballade des froussards, Celle qui fait sourire le coeur de l'anarchiste, La liberté ou la mort et quelques autres chansons de son plus récent spectacle.

Lui faisant suite, un chanteur de la communauté hip hop, Grand Marquis qui lui aussi est engagé à sa façon. On le sait, le rap en général se veut dénonciateur mais c'est encore plus efficace quand on peut comprendre les paroles et ainsi se laisser sensibiliser aux problèmes qui nous entourent. Grand Marquis était accompagné sur scène de son partenaire Wiser et en a profité pour laisser la place le temps de quelques pièces à un autre de ses confrères, Clermont. On peut trouver de l'information sur les trois rappeurs en visitant le site des disques NSC au www.nscrecords.com.
Wiser accompagnait Grand Marquis De même que Clermont Yves-Marie Abraham
Après une petite pause, le professeur Yves-Marie Abraham (des Hautes Études Commerciales) est venu expliquer sa position sur le sujet, tout en nous livrant des extraits de son propre texte, le Manifeste pour un Québec imaginatif. On peut trouver le texte en intégrale sur le site de Jean-Hugues Labrecque au www.jhlabrecque.com, dans la rubrique Montée de lait Vol 1 No 2.Justement, parlant de Jean-Hugues, il a suivi son confrère des HEC en interprétant plusieurs des chansons de son dernier disque qui se veut lui aussi passablement engagé.

Y allant d'introductions qui permettent de comprendre la démarche qu'il a entreprise avec ce disque (intitulé Faut changer le poste), il nous a offert Bulletin de nouvelles, Le règne du rat, Un homme d'affaires, Juin deux mille huit, C'est pas grave, Ti-Paul le moron, Mon devoir ma pelle, Une société matriarcale et Les pauvres (de Plume Latraverse).

Je suis bien heureux, au nom de QuébecPop, d'être associé à ces artistes qui ont quelque chose à dire et qui le font sans adopter une ligne politique particulière. Le Québec imaginatif me semble bien plus intéressant que le lucide, et drôlement plus poétique !
L'organisateur de la soirée, Jean-Hugues Labrecque accompagné de
Jean-François Langevin (basse) et Yvon Bouchard (guitare électrique)

Heureux du succès de la soirée, on se promet de recommencer


Michel Parent