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David Gaudreau |
Groupe musical qui se spécialise dans les musiques originaires des Balkans
et des régions environnantes, ils se sont bâtis une feuille de route assez
impressionnante au cours des cinq dernières années: plus de 160 spectacles,
des prestations remarquées au Festival de Jazz de Montréal, dans les Maisons
de la Culture, au Festival Mémoire et Racines de Lanaudière, ainsi qu'aux
Les Folkloriques de Tadoussac. Leur performance au Festival de Jazz a même
été soulignée dans un journal bulgare, patrie d'origine de plusieurs des
musiques traditionnelles qu'ils nous offrent.
Le groupe compte sur les habilités musicales de Marie-Hélène Dion (violon),
Pierre-Olivier Ouellet (accordéon, voix), Maxime Éthier (percussion, batterie,
voix), Guillaume Morin (banjo, guitare, mandoline, voix) et David Gaudreau
(basse). Pour les compositions originales, le noyau créatif se compose
surtout de Marie-Hélène, Pierre-Olivier et Maxime, alors que tous participent
aux arrangements, histoire de donner au matériel une couleur bien particulière,
mélange de "drum and bass" et musiques du monde.
Pour le spectacle de ce soir, nous avons eu droit à un menu fort éloquent
de leurs bagage musical, des pièces traditionnelles comme Slunze (Soleil), Sat, Mangeur de lune (Bratsch), Tsygansko Horo et plusieurs autres, en plus de compositions comme Neuf=Huit (une magnifique démonstration de violon), Poti, Rabbi (un ragtime original) et Koce K. L'endroit choisi (Les Bobards) se prêtant très bien aux ambiances musicales
du groupe puisqu'un espace est disponible pour les gens qui ne peuvent
rester assis sur leurs chaises et qui dansent au rythme de ces musiques
particulièrement entraînantes.
Ce qui frappe justement lors d'un spectacle de Jtadi, c'est la façon qu'ils ont de s'approprier les pièces d'un répertoire séculaire et de les remettre au goût du moment, avec une intro basée sur la basse par exemple sur Sat, une pièce traditionnelle fort éloquente, sans jamais perdre l'essence
festive inhérente à la musique.
Leur prestation se veut un fort mélange de ces musiques glanées à travers le monde, de l'Europe de l'est aux Balkans, en passant par la Russie et la Bulgarie, jumelées à des créations originales de Marie-Hélène (Neuf=Huit, Rabbi, etc) et Pierre-Olivier (Kocek, etc) appuyés par Maxime pour leur apporter ce côté plus moderne aux musiques
originales. Aux instruments plus classiques que sont le violon et l'accordéon,
ils ajoutent leur touche particulière soit par des percussions originales
(conga, bongo, etc), de la guitare électrique et du banjo, ou en leur ajoutant
des instruments traditionnels moins présents ici comme la darbouka. |
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Pierre-Olivier Ouellet à l'accordéon |
Ils sont jeunes, beaux, pleins de talent, ils se sont laissés gagner par
les rythmes et les couleurs de la musique gitane prenant ses sources dans
différents recoins de l'Europe de l'est, la Grèce, les Balkans, la Russie,
la Bulgarie, etc.
On a pu les entendre dans quelques bastions des musiques émergentes de
Montréal comme la Place à Côté et l'Escogriffe, les voici maintenant au
Café Sarajevo, endroit par excellence pour ce genre musical dans la métropole.
L'endroit était bondé en ce beau vendredi soir d'automne et les musiciens
s'en sont donnés à coeur joie en interprétant quelques classiques du genre
mais aussi des pièces moins connues afin de les faire découvrir du public.
Excellents instrumentistes, ils peuvent ainsi puiser dans un bassin de
jazz et de musiques du monde qui semble sans limites, ce qui leur permet
un répertoire vaste qui ne donne pas l'impression de se répéter.
Je pourrais ajouter que Marie-Hélène et Pierre-Olivier accompagnent régulièrement Louis Royer lors de ses récitals intitulés Prisonniers de la Voie Lactée. |