Jamil


Jeudi le 8 octobre 2009
Lancement de disque au Lion d'or
Jamil lance un quatrième album intitulé A bas les roses !!
Exactement 366 jours se sont passés depuis son dernier album, 52 semaines qui ont vu défiler des événements importants dans la vie de notre franco-marocain d'origine. D'abord un AVC qui le force à ralentir ses activités, puis un déménagement qui l'éloigne de la ville et de tout le stress qui l'accompagne. Il en profite pour nourrir ses cochons et ses poules, puis pour fouiller dans ses tiroirs et y dénicher des chansons qu'il avait enregistrées et laissées de côté, d'autres qu'il avait envie de faire siennes et de les graver sur disque, et voilà qu'un nouveau projet prend forme. Cette fois, c'est le côté tendre de l'artiste qui ressort, une facette de sa personnalité qu'il ne montrait pas souvent mais qu'il avait quand même laissée transparaître à l'occasion.

Cette fois-ci, il nous en offre 11 sur le même album qu'il s'empresse de titrer A bas les roses !! comme s'il voulait exorciser ces chansons qu'il a pourtant fort bien enrobées. Des textes et musiques qui sont parfois de lui, parfois de collaborateurs qu'il affectionne beaucoup comme Anne-Marie & Gilbert Gélinas, de même que Martin Lavoie (Délivre-moi), Dan Georgesco & Éric Lapointe (La Bartendresse) et Carl Rage (Baby I love you). Il va jusqu'à se reprendre lui-même avec J'aurai voulu qu'il avait enregistrée à l'époque du projet Pépé Inc paru dans les années 90.

On y entend un Jamil tendre et même doux (je sais ce n'est pas sensé se dire dans la même phrase), des ambiances folk et jazzées, un style plus introspectif mais avec des grooves fort accrocheurs. Au niveau musical, on retrouve plusieurs collaborateurs incluant Eloi Painchaud, Jorane, Jacques Rochon (piano), Guy Bélanger (harmonica), Jean-Jacques Franchin (accordéon), Josée Lefebvre (voix) et Jean-Luc Thiévent (guitares).

L'album a été réalisé et mixé par Stéphane Grimm qui a fait un excellent travail pour donner une belle homogénéité à la sélection de chansons retenue par Jamil. Une première écoute nous en met plein les oreilles et on se surprendra à l'écouter encore et encore, ce qui est habituellement un excellent signe !

Mardi le 14 avril 2009
Spectacle au Petit Medley
Jamil
Un retour sur scène fort attendu pour l'ami Jamil
JamilOn se souviendra que l'artiste qui n'a pas la langue dans sa poche avait dû se contraindre au repos forcé suite à un ACV qui l'avait mis K.O. tout juste après le lancement de son troisième album à l'automne 2008. Il en fallait plus pour lui clouer le bec et il a passé les 6 derniers mois à préparer son retour sur scène. Si le doigté à la guitare n'est pas encore maîtrisé, les textes eux sont toujours aussi incisifs et débridés. C'est ce franc parlé qui fait en sorte qu'on s'attache au personnage qui dit tout haut ce qu'on n'oserait pas avouer, surtout pour les hommes qui sont en couple.

Il a mis le paquet sur scène ce soir, par moment il était accompagné de 6 musiciens, incluant un trio de cuivres qui ajoutaient beaucoup de couleur sur certaines chansons. Devant une salle bondée, Jamil a puisé dans le matériel de ses trois albums, réservant majoritairement la première partie du spectacles au p'tit dernier, Je dure.... très très dur, avec Mammaire, Lulu, Les spermatozoïdes (de Ricet Barrier), Chuis beau, Poubelle, etc. En deuxième partie, on retrouvait plusieurs pièces connues de son premier album, dont l'une de mes préférées Les moitiés, Quand on est vieux, Ça coûte cher, Je pète au lit, et j'en passe.

Tout au long du spectacle, Jamil a ironisé sur la maladie qui l'a terrassé, parlé de ses pertes de mémoire et autres désagréments, mais il a tenu à tous nous rassurer, son "Mojo" fonctionne encore.... c'est définitivement une bonne nouvelle puisqu'on a envie qu'il persiste à nous raconter ses histoires de couples où l'homme n'a pas toujours le beau rôle.

Il est en forme le Jamil, les musiciens l'appuient sans réserve, le son est excellent, on en oublie l'inoubliable et on embarque dans le jeu de l'artiste. Le pari est gagné, Jamil est lui-même et on le voudrait pas autrement !
Jamil
Jamil
Jamil
Jamil et ses musiciens

Mardi le 7 octobre 2008
Lancement d'album au Petit Medley
Le truculent personnage n'a rien perdu de son franc parler
Après Pitié pour les femmes (2004) et Pitié pour les bums (2005), cette fois pas de pitié mais des chansons tout aussi directes et évocatrices que sur les premiers albums. Je dure... très très dur puise toujours dans l'inépuisable sujet des relations hommes femmes, avec des titres comme Les pendules à l'heure, Mammaire, J'arrive, Chuis beau (dans laquelle on retrouve la phrase titre), Est-ce que tu m'aimes, Lulu etc. Il n'hésite pas non plus à écorcher la société de consommation avec Poubelles et puise dans les enregistrements de ses prestations devant public pour la onzième chanson du disque, Les boules bleues enregistrée à la boite à chansons Le Zaricot de St-Hyacinthe.

Accompagné de ses musiciens habituels qu'il appelle le "Gland Orchestre", il a aussi fait appel à de nombreux musiciens invités dont un ensemble de cuivres et quelques musiciens d'origine arabe comme lui pour donner un son plus arabisant à certaines chansons.

La plupart des textes et musiques sont signés de sa main (10 au total) alors qu'il reprend une pièce de Ricet Barrier, Les spermatozoïdes. Toujours aussi habile avec les jeux de mots et les phrases coup de poing, notre phénomène des coups de gueule (et de langue) s'est même fait refuser la vente de son album dans certains magasins trop prudes pour en accepter la pochette (reproduite plus bas). je vous laisse en juger, selon moi il n'y avait pas là de quoi choquer leurs prudes nerfs oculaires.

Le nec plus ultra dans tout cela c'est que nous avons maintenant une dizaine de nouvelles chansons à se mettre dans les oreilles et c'est la grâce que je souhaite au plus grand nombre d'amateurs possible.
Le bassiste Julien Bradette accompagne régulièrement Jamil sur scène

La scène du Petit Medley paraissait petite avec en plus une section de cuivres.

La pochette du nouvel album

Jeudi le 28 décembre 2006
Jamil et ses Potes Rebelles au Lion D'Or


Le poète rebelle a su dérider et réchauffer le Lion D'Or

Histoire de finir l'année dans la bonne humeur, tout en n'hésitant pas à tourner en ridicule certains des événements de l'année, notre québécois d'origine marocaine préféré avait convié certains de ses potes tout aussi rebelles que lui à l'accompagner pour un spectacle multi ethnique et coloré. La soirée se voulait à l’image de son maître chamelier, c’est-à-dire, inattendu, hilarant, provocant et emprunt de bonhomie!

D'abord, on a pu entendre Urbain Desbois, celui qui nous confie sans ambages que sa maison travaille plus que lui, titre de son premier album paru en l'an 2000. Fort habile avec les mots, il a mis le public dans sa petite poche avec ses interventions savoureuses et pince sans rire.

Entre chaque artiste, Jamil faisait le lien, interprétant plusieurs pièces de ses deux albums Pitié pour les femmes et Pitié pour les bums. J'ai reconnu les Quand on est vieux, Mohamed, Les glands, Je pète au lit, Les moitiés, Internet, Des bébés partout, etc.

Comme deuxième invité, il a choisi le (semble-t-il) nouveau venu Pierre-André Côté. Ce dernier a touché différentes facettes du monde artistique, à titre de danseur avec O'Vertigo et Anima, de comédien dans Carbone 14, d'acteur multimédia avec le réputé Robert Lepage, et même animateur de rue. Il n'a été là que le temps de quelques chansons, mais quelle présence, notamment sur la chanson qu'il a présentée comme portant sur la récupération. Le texte porte autant sur la récupération des gens que sur celle des biens qu'ils consomment.

Après la pause, Jamil est de retour, toujours avec ses musiciens qui en fait accompagnent aussi les autres artistes quand ils le souhaitent. On retrouvait Julien Bradette à la basse, Valérie Cormier aux claviers et à l'accordéon, ainsi que Nicolas Grégoire à la batterie.

Pour terminer la soirée, il a invité le duo Maktoub, une nouvelle formation Maroco Québécoise qui jumelle Polo (anciennement des Frères à Cheval) et Lekbir (un marocain de St-Pierre et Miquelon). Sur son album solo paru en 2002, Polo disait voulait devenir un Citoyen du monde sans succès, il semble qu'il ait trouvé chaussure à son pied cette fois-ci. Il prend résolument la voie de la musique du monde avec Lekbir Halili, et nous surprend un peu avec une musique qui est un amalgame entre les rythmes arabes et la chanson du terroir québécois.

On en aurait voulu plus mais après plus de 3 heures de spectacle, c'était le temps de mettre fin à ce party qui, on avait l'impression, venait à peine de commencer. Jamil et ses potes rebelles se reprennent ce soir (le 29) et demain (le 30), toujours au Lion D'Or. Une sortie qui aidera à faire digérer la tourtière et toutes les sucreries du temps des fêtes !
Urbain Desbois Jamil Pierre-André Côté
Julien Bradette à la basse Valérie Cormier (claviers, accordéon) Nicolas Grégoire (batterie)

Maktoub avec Polo et Lekbir, accompagnés de Jean-François à la clarinette

Toute la gang pour la dernière chansons de la soirée, courtoisie de Maktoub

Le 12 septembre 2005
Lancement de disque au Petit Medley
Pitié pour les bums



Il y a tout au plus un an, Jamil ravissait les amateurs de bonnes chansons avec ses textes directs, crûs, drôles et, finalement, une belle touche de dérésie en lançant Pitié pour les femmes, son premier album officiel (après celui de Pépé Inc mais où son nom n'était pas mentionné). Il récidive donc en donnant la parole à l'autre sexe dans Pitié pour les bums, son plus récent opus lancé ce soir.

Il y signe la majorité des textes alors que l'un est de Martin Lavoie (Curriculum vitae) et un autre est de Micheline Goulet (La fille ben correct). Sa plume est toujours aussi incisive avec des chansons comme Irons-nous tous au combat (ciblant notre voisin américain et sa soif de conquête), Internet c'est pas net (sur les relations virtuelles pas toujours sincères), alors qu'il se fait plus tendre sur Lettre morte (un amour avorté), Y'en a plus de d'ça (reprise de C'est pas moi ça au féminin) et quelques autres. On peut noter la présence d'une certaine Virgo avec qui il partage les voix sur le duo de Des bébés partout.

J'ai cru noter une certaine douleur dans les yeux de Jamil quand il a interprété Irons-nous tous au combat ce soir, la pièce semble toucher une corde sensible chez le français d'origine marocaine. Il est à souhaiter que son cri du coeur soit entendu...

Jamil est accompagné de ses complices de scène habituels, Jean-Luc Thievent (percussions) et Julien Bradette (basse), lui-même s'occupant de la portion guitares. Sur l'album, on retrouve les cuivres de Claude St-Jean (trombone), Jean Sabourin (sousaphone), Ron Di Lauro (trompette) ainsi que l'accordéon de Nadine Turbide.

Son premier album s'est écoulé à plus de 17,000 exemplaires, ce qui est pas mal considérant le peu de support qu'il a obtenu du côté radiophonique. Le bouche à oreilles a fait un bout de chemin, à vous de faire le reste et de découvrir l'univers de cet artiste plus humain que nature.
Julien Bradette (basse) Jean-Luc Thievent (percussions)

Jeudi le 27 octobre 2005
Jamil au Lion D'Or

Un Franco-Marocain devenu Québécois, ça déménage. Avec son humour particulier, où il rit suffisamment de lui même pour se permettre de rire des autres sans que l'on se formalise, Jamil enchaîne les textes et les enrobe de musiques particulièrement rythmées et accrocheuses. Il en a du métier, celui qui fût pendant de longues années agent et producteur d'artistes, il sait comment réchauffer une salle et celle du Lion D'Or ne lui a pas fait faux bond.

Lors de cette série de 4 spectacles (les 20-21 ainsi que les 27 et 28 octobre), que Jamil a intitulée Pitié pour les femmes (du titre de son premier album sous le nom de Jamil), il en a profité pour reprendre des chansons maintenant devenues des classiques comme Les moitiés, Pitié pour les femmes, Je pète au lit, Quand on est vieux, Mohamed, C'est pas moi ça, Ça coûte cher, etc, tout en ajoutant les pièces de son plus récent album Pitié pour les bums, notamment Internet, Des bébés partout, Irons-nous tous au combat et autres.

L'un de ses plus belles chansons, dont l'auteur était méconnu jusqu'à ce qu'il sorte du placard, s'intitule Un signe de toi et avait été enregistrée sur l'album Pépé Inc qui, on le sait maintenant, était un prête-nom pour notre ami Jamil. Voulant éviter de mettre l'emphase sur lui-même alors qu'il gérait la carrière d'autres artistes, il avait enregistré cet album incognito. Quelle pièce ! Ce fût certainement l'un des grands moments de la soirée.

Au cours de cette série de spectacles, l'ami Jamil a rempli la salle du Lion D'Or à capacité et a su démontrer à quel point il est une bête de scène, alliant l'humour, la dérision, les textes puissants et un zeste de poésie. Une soirée magique et combien énergisante !


Sur scène comme sur disque, Jamil est accompagné de ses complices Jean-Luc Thievent (percussions) et Julien Bradette (basse), lui-même s'occupant de la portion guitares. Ce soir, il a aussi fait place à un claviériste du nom de Francis Arnoldo. Notons aussi le fait que Jean-Luc Thievent est aussi un excellent guitariste et qu'il s'est fait un plaisir (et à nous aussi) en partageant quelques-unes de ses compositions ainsi que certaines interprétations de pièces connues en première partie de Jamil. Lauréat de Petite Vallée en 1994, Jean-Luc est lui aussi doté d'un sens de l'humour particulièrement aiguisé, il s'est acquitté de sa tâche avec brio.
Jamil (qui en douterait) Jean-Luc Thievent


Michel Parent