Coup de Coeur Francophone 2008


Samedi le 15 novembre 2008
Josianne Paradis au Lion d'Or
Josianne Paradis
Elle nous présente son univers sans fond de teint
Josianne Paradis
Parmi les nombreux artistes de la relève présents au Coup de Coeur francophone cette année, il me faisait plaisir d'y retrouver à la fois la candeur et la force intérieure de Josianne Paradis qui avait notamment remporté le prix d'artiste collaborateur au Festival en chanson de Petite Vallée en 2006. Ce soir, elle nous présentait la majorité des pièces de son premier album, un éponyme, paru il y a quelques mois à peine, débutant sa prestation avec la chanson Ces yeux-là qui allaient donner le ton à la soirée.

D'un côté, Josianne nous livre ses textes sans prétention, sans fond de teint comme elle aime le dire, et de l'autre on sent la profondeur d'une jeune femme ouverte sur le monde et sur les autres. Bien sûr, l'amour fait partie de ses sujets de prédilection, pas dans un enrobage de quête ultime mais plutôt dans les défis du quotidien, comme elle le fait si bien avec la question Qui t'aime ?

Alternant elle-même entre un piano électrique et un de style Wurlitzer, elle était accompagnée de trois musiciens, compagnons de longue date, le batteur Yannick Parent, le bassiste Maxime Rouleau et son frère Benoît aux cuivres. Entre chansons douces à saveur personnelle et pièces plus rythmées ajoutant un brin de soleil reggae, Josianne prend sa place dans le renouveau de la chanson québécoise. On y découvre toute une génération d'auteurs compositeurs qui savent ouvrir de nouvelles voies, à mi-chemin entre la chanson d'auteur et la chanson populaire, un peu comme l'avaient fait les chansonniers au tournant des années 70. Cela augure bien pour les années 2000+ !
Josianne Paradis
Josianne Paradis
Josianne Paradis
Yannick Parent Maxime Rouleau Benoît Paradis
Yannick Parent Maxime Rouleau Benoît Paradis
Josianne Paradis

Vendredi le 14 novembre 2008
Les chansonneurs au Studio Théâtre de la PDA
Les chansonneurs
Le plaisir de se retrouver à nouveau sur une même scène
Dominic Lavoie et Bujo
Des collaborations qui savent
faire sourire ou émouvoir
Dominic Lavoie et Stéphanie Boulay
Lors de la 21ème édition du Festival en Chanson de Petite Vallée, 8 artistes ont été sélectionnés pour participer aux différents spectacles à titre de chansonneurs, nouveau terme faisant référence à leur processus de création. Plus de distinction entre auteur, compositeur ou interprète, ce sont maintenant des créateurs de chansons, avec ou sans collaborateurs, mais avec un point commun: le talent.

Séparés en deux finales distinctes, le sort a voulu que nous ayons une soirée masculine avec la vague des gars (Patrice Michaud, Dominic Lavoie et Bujo) et une autre féminine sous le titre de la vague des filles (Mélanie Guay, Geneviève Morissette, Duo Contradiction & Stéphanie Boulay). Au sein de la vague des filles, le duo Contradiction est formé de Sonia Johnson et de Frédéric Alarie, issus du monde du jazz mais qui fusionnent les styles et créent ainsi des ambiances originales fort appréciées. Contrebassiste de talent, Frédéric a aussi eu l'occasion de jouer avec les autres chansonneurs, ajoutant une touche de profondeur à leur matériel souvent porté seulement par la guitare ou le piano.

Ces collaborations entre eux nous ont donné de nombreux tableaux chaleureux à souhait où la bonne humeur était de mise. Même l'absence de Félix-Antoine Couturier a été soulignée avec humour et une bonne dose d'amitié. L'une des chansonneures me mentionnait à quel point pour elle il y avait eu l'avant Petite Vallée et l'après Petite Vallée. Outre les prix et la reconnaissance auprès d'un public amateur de découvertes, il y a là l'occasion de parfaire son art avec l'aide de gens de métier, mais aussi de faire des rencontres musicales étonnantes donnant sur des collaborations privilégiées.

Entre l'électronique originale et très facile d'approche d'un Bujo et le style très folk d'un Patrice Michaud, on retrouve l'intensité d'une Stéphanie Boulay, la puissance vocale et évocatrice de Contradiction, les mélodies sinueuses d'une Mélanie Guay, la création toute personnelle d'un Dominic Lavoie et l'énergie brute d'une Geneviève Morissette. Lorsque mixées ensemble, toutes ces qualités se fondent au diapason pour créer des moments magiques comme les deux interprétations de classiques de Michel Rivard qu'ils avaient créées pour la soirée hommage à ce dernier et que nous avons réentendues avec bonheur ce soir. Une autre belle collaboration entre les gens de Petite Vallée et du Coup de Coeur Francophone.
Mélanie Guay Dominic Lavoie Stéphanie Boulay
Mélanie Guay Dominic Lavoie Stéphanie Boulay
Bujo Geneviève Morissette Patrice Michaud
Bujo Geneviève Morissette Patrice Michaud
Contradiction (Frédéric Alarie) Contradiction (Sonia Johnson)
Contradiction (Frédéric Alarie & Sonia Johnson)
La vague des gars (Patrice Michaud, Dominic Lavoie et Bujo)
La vague des filles (Mélanie Guay, Geneviève Morissette, Duo Contradiction & Stéphanie Boulay),

Merci Petite Vallée, merci pour la découverte, merci pour les émotions

Jeudi le 13 novembre 2008
Gaële à l'Outremont
Gaële
Il y avait de l'Air dans le cockpit... pour notre plus grand plaisir !
Gaële
C'était un soir important pour Gaële, grande rentrée montréalaise pour son album Cockpit, spectacle dans le cadre du Coup de coeur francophone et première au théâtre Outremont, endroit mythique qui a vu tellement de grands artistes de la chanson qu'il en est intimidant. Elle s'en est tirées avec les honneurs, une belle foule, un public attentif et impressionné par tout ce chemin parcouru en quatre années qui ont vu Gaële se rendre du Festival en chanson de Petite Vallée à une tournée européenne (avec Edgar Bori et en solo) et à une reconnaissance radiophonique et populaire.

La jeune femme a chanté presque tout son album, elle a dansé le tango, elle a joué du piano et de l'accordéon, elle a charmé son auditoire par son exubérance, sa passion, sa timidité, son sens du spectacle et son très grand talent pour l'interprétation. Parmi les moments forts, on note justement L'idéal tango, Casino, Les croix blanches, Sarah et bien certainement sa chanson signature, Cockpit, qui déclenche un raz de marée dans le public qui a définitivement envie de faire de l'air dans son propre cockpit, en diapason avec la chanteuse.

Puisqu'elle n'a qu'un album à son actif, elle en a profité pour offrir quelques interprétations, deux en particulier qui lui avaient permises de se rendre en finale à Granby et au grand prix d'interprétation à Petite Vallée. Il y avait donc sa version bien dynamique des Triplettes de Belleville et celle très touchante du poème Des armes de Léo Ferré, mis en musique par le groupe Noir Désir. Quelques nouvelles chansons aussi étaient au menu, dont Femmes en hic avec les invités surprises Damien Robitaille et Antoine Gratton, suivie de La grande demande toujours avec l'aide de ses deux acolytes. L'univers de Gaële est éclaté à souhait et ses artistes invités s'y insèrent avec beaucoup de plaisir et de couleur.

Notons au passage la chanson Garde-moi co-écrite avec l'auteur compositeur Jipé Dalpé et qui figure sur les albums des deux artistes, arrangée très différemment et chantée en duo ce soir. Jipé qui agissait aussi comme guitariste et trompettiste de sa belle ce soir, un ensemble musical qui comportait aussi François Richard aux claviers et Simon "biche" Blouin à la batterie.

Gaële revient à Montréal par la grande porte avec un spectacle bien ficelé et un univers musical unique dans l'industrie. A consommer sans modération !
Gaële Gaële Gaële
De l'intensité et de la passion à revendre
Jipé Dalpé François Richard Simon Blouin
Jipé Dalpé François Richard Simon Blouin
Gaële Gaële
Gaële
Gaële et ses musiciens
Avec ses musiciens
Gaële, Antoine Gratton et Damien Robitaille
Avec Antoine Gratton et Damien Robitaille

Mardi le 11 novembre 2008
Bïa au Club Soda
Bia Krieger
Une touche de soleil pour oublier l'hiver qui approche
Bia Krieger
C'est la plus francophile des brésiliennes qui nous attendait sur la scène du Club Soda ce soir avec ses chansons souvent ensoleillées, parfois parsemées d'étoiles mais toujours lumineuses même dans les moments plus difficiles, témoins d'amours qui s'échappent ou de départs déchirants. Notre magnifique Bïa en profitait pour faire une belle place à son plus récent album intitulé Nocturno et paru plus tôt cette année.

Quand elle chante la bossa nova, le rythme nous atteint le corps, quand elle chante l'amour et la douleur, sa voix nous touche au coeur, pleine de chaleur, caressante telle une soie et on se laisse entraîner dans son univers onirique. Parmi le matériel qui provenait des albums précédents, j'ai reconnu l'excellente Mariana qui est l'une de mes préférées depuis longtemps.

Bien que la majorité de ses chansons soient en portugais, Bïa prend le temps de nous expliquer le contexte dans lequel elles ont été créées, ainsi donc même si on ne saisit pas tous les mots (quelques-uns tout de même), on comprend le sens de la chanson et on peut ensuite saisir les sentiments véhiculés par l'interprète. On aura tout de même droit à quelques chansons en français, langue qu'elle contrôle parfaitement, ayant habité en France et maintenant au Québec.

Sur scène, elle est entourée de Francis Covan (violon, guitare, accordéon), Érik West-Millette (basse), Charles Papasoff (cuivres) et Sacha Daoud (batterie, percussions), elle même s'accompagnant à la guitare acoustique. On sent que chaque chanson a hérité du bon niveau d'accompagnement musical, parfois dénudé avec simplement la guitare et l'accordéon pour des chansons plus claires-obscures et parfois avec beaucoup de substance sur les chansons plus allumées et ensoleillées.

Sa nouvelle tournée débute à peine, n'hésitez pas à aller à sa rencontre, vous abreuver de musique savoureuse et de textes poétiques.
Bia Krieger Bia Krieger
Bia Krieger
Un regard à faire fondre les bancs de neige qui s'annoncent
Bia Krieger

Samedi le 8 novembre 2008
"Pauline à la page" au Théâtre Outremont
Pauline a la page
Pour célébrer le dixième anniversaire de la disparition de Pauline Julien

Mara Tremblay
Mara Tremblay
Grande dame de la chanson, Madame Pauline Julien nous a quittés depuis 10 ans cette année, c'est ce qui a donné l'idée aux Rêveurs associés (Alain Chartrand du Coup de Coeur, Alan Côté du Festival de Petite Vallée et Diane Perreault de la salle Pauline Julien) de lui monter un spectacle hommage en reprenant le matériel qui avait été écrit pour elle. Comme l'indique le titre du spectacle, le répertoire de Pauline a été remis à la page par 9 artistes et musiciens qui ont chacun leur style et leur univers musical, qu'on pense entre autres à Pierre Flynn (rock progressif et chanson), Éric Goulet (rock), Alecka (chansons du monde), Mara Tremblay (country trash), etc.

On peut même faire un petit parallèle entre les carrières de Viviane Audet et Pauline Julien puisqu'elles auront toutes les deux touché à la fois la chanson et les métiers de comédienne et actrice. C'est justement Viviane qui ouvre le spectacle avec L'étoile du nord accompagnée du piano de Pierre Flynn et du violon de Mara Tremblay. Parmi les 9 artistes sur scène, on retrouve 7 musiciens, Benoît Paradis (trombone, trompette), Pierre Flynn (piano, B3), Mara Tremblay (violon, mandoline), Andréanne Alain (piano), Monsieur Mono (guitare), Francis Roberge (batterie, percussions) et Éric Auclair (basse), ce qui permettait de nombreux tableaux musicaux où tout un chacun accompagnait l'artiste qui poussait la chanson, que ce soit avec son instrument où simplement au niveau des voix.

Parmi les nombreux moments intéressants de la soirée, notons la présence de Monique Giroux par le biais de la vidéo, cette dernière ayant côtoyé Pauline lors de plusieurs occasions et qui nous a livré des confidences chargées d'émotion sur la vedette de la soirée. Dans ce sens, un élément qui frappe dans cette soirée c'est le fait que très peu de ces artistes ont eu la chance de connaître madame Julien de son vivant, l'un de ceux-là est Pierre Flynn qui nous a aussi livré un témoignage éloquent sur cette dernière. Il avait écrit pour elle la chanson Maman ta fille a un cheveu blanc (avec Denise Boucher) qui figurait sur son dernier album de chansons originales, le très beau disque Où peut-on vous toucher paru en 1984 et maintenant très difficile à trouver. Cette oeuvre chargée de toute la ferveur de Pauline Julien lui avait valu le grand prix de l'académie Charles Cros en 1985.

Par le fait même, interpréter le répertoire de cette grande dame de la chanson québécoise permettait à toute une génération de jeunes artistes de découvrir un personnage plus grand que nature, flamboyant, énergique et passionné, et ils ont su s'adapter au matériel qui leur était offert tout en gardant leur style respectif, je pense aux prestations très personnelles de Mara Tremblay, Viviane Audet, Alecka et Benoît Paradis, magistral sur Poulapaix. Je veux souligner aussi l'idée de génie de faire chanter L'étranger par Alecka qui est elle-même assise à mi-chemin entre les cultures arabe et québécoise, un flash qui me donne encore des frissons.

Merci aux rêveurs associés pour cette immense soirée, à Nelson Minville pour la direction artistique du spectacle et à tous ceux qui ont puisé dans la mémoire collective pour retrouver les nombreux extraits vocaux et vidéos qui ont fait le lien entre les chansons tout au long de la soirée.
Viviane Audet Alecka Pierre Flynn
Viviane Audet Alecka Pierre Flynn
Éric Goulet Mara Tremblay Francis Roberge
Éric Goulet Mara Tremblay Francis Roberge
Pierre Flynn Andréanne Alain Benoît Paradis
Pierre Flynn et sa légendaire B3 Andréanne Alain Benoît Paradis
Mara Tremblay et Éric Goulet
Un duo fort touchant, Mara Tremblay et Éric Goulet
Alecka, Mara Tremblay et Viviane Audet
Les trois chanteuses nous en mettent plein la vue sur xxx
Tous les artistes de Pauline a la page
Tous les artistes de la soirée réunis pour une belle ovation

Jeudi le 6 novembre 2008
Andréa Lindsay au Club Soda
Andrea Lindsay
La belle étoile a lancé le festival en beauté

Alain Chartrand
Alain Chartrand
Pour cette 22 ème édition, le Coup de Coeur Francophone a choisi la franco ontarienne Andréa Lindsay pour offrir le spectacle d'ouverture au Club Soda de Montréal. La série de spectacles se déroulera jusqu'au 16 novembre prochain alors que la clôture sera assurée par le franco argentin Juan Sebastian Larobina au Lion d'or. Ces deux noms sont très importants pour comprendre à quel point le Coup de Coeur est ouvert à la découverte et permet ainsi aux artistes de différentes cultures néon francophones d'y prendre la vedette.

Accompagnée 4 musiciens (pianiste, batteur, contrebassiste et violoncelliste) et elle même utilisant la guitare à l'occasion, André a puisé dans le matériel de son premier album intitulé La belle étoile, notamment Les yeux de Marie, Bonne année, Le dernier des cosmonautes, Insensatez (en espagnol), etc. Pour mieux présenter son univers musical et ses propres influences, elle a interprété, entre autres, des chansons de Serge Gainsbourg et des Mamas & the Papas. Pour ce qui est de Gainsbourg, on ne peut éviter le parallèle avec la muse de ce dernier, Jane Birkin, anglophone qui chantait en français les chansons du grand Serge.

Avec son accent charmant que j'aime bien comparer à Petula Clark, ses influences musiques du monde et jazz, ses chansons accrocheuses et une présence scénique sobre mais efficace, Andréa Lindsay représente bien la relève musicale actuelle, éclectique et efficace. En plus de cette soirée de lancement, elle a été choisie pour donner trois autres spectacles dans le cadre du festival Coup de Coeur à travers tout le pays, dont des plateaux doubles à Hearst, Toronto et Winnipeg.

L'organisation du Coup de Coeur continue son travail colossal de découvertes musicales, visitez leur site Internet pour connaître toute la programmation qui contient des événements spéciaux pas piqués des vers. C'est au www.CoupDeCoeur.ca.
Andrea Lindsay Andrea Lindsay
Andréa nous amène dans un univers musical éclectique
Quelques-uns des musiciens d'Andréa
Andrea Lindsay

Michel Parent