Coup de coeur francophone 2005


Les Moquettes Coquettes s'en promettent
Jeudi le 6 octobre 2005
Lancement de la programmation


Coup de Coeur Francophone fête cette année sa 19ème édition et on peut dire que la programmation sera non seulement variée mais relevée à souhait avec des prestations qui lèvent le voile sur plusieurs des aspects de la musique francophone.

Entre le traditionnel et le rock, entre l'humour et la chanson qui dénonce, entre l'électronique et le hip hop, chacun trouvera son compte dans cette programmation qui s'échelonne sur 11 jours, soit du 3 au 13 novembre 2005.

Outre Montréal, 20 villes canadiennes accueilleront des spectacles de l'édition 2005, soit près de 8,125 km de route, 448 artistes, 142 spectacles et 7 provinces. Certains soirs les choix seront déchirants, preuve de la qualité de la programmation que vous pouvez consulter en ligne au CoupDeCoeur.ca Vous pouvez aussi consulter le communiqué officiel qui décrit tous les événements en. On s'y retrouve, pour
LIBÉRER LE TRÉSOR !
Anik Jean sera de la partie De même que le groupe Eden106
Les artistes d'Entre le Rouge et le Noir
avec Alain Chartrand

Une photo de famille avec tous les artistes présents de cette 19ème édition
Une programmation qui promet des choix déchirants !

Jeudi le 3 novembre
La dix-neuvième édition prend son envol
Avec les Moquettes Coquettes et leurs invités


Les cinq copines recevaient Fred Fortin, Marc Déry et Pépé
Marie-Hélène
C'était soir de première au Club Soda ce soir alors que la 19ème édition du Coup de Coeur Francophone prenait son envol sur un Coup de Foudre orchestré par les fameuses Moquettes Coquettes. Comme elles nous y ont habitués, elles reçoivent dans leur salon plusieurs artistes invités qu'elles mettent sur la sellette avec leurs questions indiscrètes. Ce soir, trois charmeurs au style différent, trois hommes qui avouent candidement s'être lancés dans la musique pour plaire aux filles... et ça marche !

Le sujet du jour: l'amour! De la rencontre, les premiers pas, le sexe, la famille, les chicanes de couple et finalement la rupture. Pour nourrir ces univers, il y a bien sûr les entrevues, les petits jeux (façon Coup de Foudre, l'émission télé des années 80), les sketches et les chansons. Entre les prestations de Marc Déry, de Fred Fortin et de Pépé (avec sa guitare bien sûr), les cinq jeunes femmes viennent tour à tour décrire une des manifestations de l'amour.

Laurence nous en dévoile le côté scientifique, Evelyne le côté artistique avec les différentes incarnations des chansons d'amour, Marianne nous dévoile des trucs de séduction et Valérie ferme la marche avec ses histoires de tromperie, de cocufication et de désir charnel.

Un des coups de maîtres des Moquettes, c'est certainement lorsque le public participe à l'écriture d'une chanson d'amour que doit ensuite interpréter l'un des artistes invités. L'heureux choix s'est porté sur Pépé qui nous a certainement démontré son sens de l'humour mais aussi sa capacité d'adaptation. Le résultat fût au delà de toute attente.

Pour finir le bal, on nous avait concocté un joli téléroman style radio-roman avec les 8 artistes sur scène qui travaillaient sur le sujet des livres d'Alexandre Jardin. Un autre moment d'anthologie.

On nous dit que le parfum de nos Coquettes Moquettes se fera sentir tout au long de l'événement, on ne peut que l'espérer!

Profitez-en, venez vivre le Coup de Coeur et découvrir toute la richesse de la chanson francophone.
Marianne Laurence
Evelyne Valérie

Les trois invités interprètent une chanson de Stephen Faulkner (Cassonade)
Marc fête ses 42 ans le vendredi 4 nov Valérie accompagne Fred Fortin pour
T'es grosse pis t'es belle

Merci les Moquettes, vous êtes très coquettes !

Vendredi le 4 novembre
Stéphanie Blanchoud et Nathalie Lessard
À la maison de la culture Frontenac


Nathalie Lessard donne un second souffle aux mots des poètes québécois
Stéphanie Blanchoud
Heureux jumelage que celui de la québécoise Nathalie Lessard et de la belge Stéphanie Blanchoud. Cette dernière fait partie de la communauté francophone de Belgique et a commencé sa carrière comme comédienne avant de se lancer dans la chanson qui possède pour elle un attrait particulier.

Avec des textes personnels où elle utilise beaucoup la première personne (le JE), elle nous emmène dans son petit univers sur des musiques majoritairement douces où prédomine le piano et la guitare. À l'occasion un peu plus appuyées, les musiques sont de Stany Mannaert (guitare, accordéon), accompagné sur scène ce soir par Lucia Capobianco au piano. Ses chansons sont faites d'émotion, de retrouvailles, de rencontres, de regrets, de souvenirs et d'anecdotes...

Après une courte pause, Nathalie Lessard et ses têtes de contre prennent la scène d'assaut avec un son résolument plus rock et énergique, merci aux solides musiques de François Thibault et au band qui l'appuie pour mettre en valeur les textes de tous ces auteurs québécois. A l'avant scène, Nathalie a l'occasion de puiser aux sources de Hubert Aquin (Les jeunes filles de bonne famille), Réjean Ducharme (L'avalée des avalées), Leonard Cohen (Un travailleur), Marc Favreau (L'électroluxe) et tellement d'autres (Félix Leclerc, Émile Nelligan, Paul-Émile Borduas, etc).

Beaucoup de mots et si peu de temps ! Nathalie doit passer un temps fou à mémoriser tous ces textes qui n'ont pas été créés pour être chantés, sûrement le double de mots à la minute d'une chanson normale et ce pendant 90 minutes. Dotée d'une belle présence, elle fait corps avec les textes et la musique pour créer un ensemble homogène à partir de trucs très différents. Un spectacle unique, important et une interprète qui y met tout son coeur.

À noter, la fin du spectacle qui met en scène un vidéo-clip du grand Félix Leclerc et son fameux Bozo.
François Thibault a composé les musiques et réalisé l'album
Pièces d'identité de Nathalie Lessard

Le V de la victoire, celle des poètes québécois !

Voici la pochette de l'album Pièces D'Identité
Pour en savoir plus, visitez le www.nathalielessard.net

Samedi le 5 novembre
Anis et Thomas Hellman
Au Lion D'Or

Difficile d'imaginer qu'il y a à peine 2 ans, Anis jouait dans le métro parisien


En première partie du show de ce soir, on nous avait promis quelque chose de spécial avec Anis, un chaleureux auteur compositeur français qui est un mélange d'origines marocaines (son père) et russes (sa mère). Sa musique touche plusieurs sphères mais j'oserais dire que c'est comme si le reggae jamaïcain rencontrait le swing manouche français, comme si Brassens se mettait à jammer avec Bob Marley.

Anis ne sort pas de nulle part, il a travaillé son matériel dans le métro de Paris. Ses chansons sont le résultat d'expériences personnelles, pas toujours roses mais pas toujours noires non plus. Pour le public présent ce soir, pleins de gens qui s'étaient déplacés pour entendre Thomas Hellman, la prestation D'Anis restera une immense et belle découverte.

Pour Anis, ce premier spectacle en terre d'Amérique dans le mythique Lion D'Or restera un Coup de Coeur personnel et une étape de plus dans le bagage d'un type qui vient de loin, et je ne parle pas de la distance !


De son côté, Thomas Hellman n'y vas pas de main morte non plus, son rock d'ambiance (personne d'autre ne sonne comme lui), il le doit peut-être lui aussi à ses origines mixtes, né au Québec d'un père texan et d'un mère française. Il nous a donc présenté plusieurs extraits de son excellent premier album intitulé L'Appartement, ce dans un décor monté pour l'occasion avec quelques éléments qui représentent un chez soi chaleureux et confortable.

Les pièces de son album se veulent éclectiques et rythmées. Thomas a baigné dans plusieurs cultures, incluant un petit côté tzigane qui donne à sa musique des couleurs particulières. Pour un premier album en français (son deuxième au total), il s'agit d'une excellente production et d'une oeuvre qui devrait faire sa marque.

Les deux bands ont excellé à créer des ambiances uniques

Mardi le 8 novembre 2005
Tricia Foster et Anik Jean
Au Lion D'Or


Le public a découvert une Tricia Foster lucide et engagée
En première partie du spectacle ce soir, Coup de Coeur Francophone nous a offert l'auteure, compositrice et interprète Tricia Foster, originaire de la région de North Bay en Ontario. La jeune femme est établie à Montréal depuis quelques années et nous offrait, à l'automne 2004, un premier album intitulé simplement 412 dont le titre représente le numéro de l'un des nombreux appartements qu'elle a habités au cours des dernières années.

Sur cette galette, comme ce soir, Tricia nous offre des chansons engagées comme l'est la chanteuse. L'eau, les forêts (la pochette de son album est entièrement faite de papier recyclé), la nature, la société, autant de sujets sur lesquels elle donne son avis d'une façon directe mais dans un enrobage musical à la fois planant et contemporain. Mélange d'électronique, de hip hop, de folk et de musiques du monde, l'univers de Tricia est unique et a été créé avec l'aide du multi instrumentiste Shawn Sasyniuk qui l'accompagnait sur scène ce soir.

Membre de diverses organisations visant à la préservation de la nature et dotée d'une forte conscience sociale, l'interprète nous a fait partager ses préoccupations autant pour la nature que pour l'humanité et la société. Bien accompagnés d'une musique accrocheuse, ses textes font mouche et elle a certainement ouvert plusieurs paires d'oreilles ce soir.
Tricia était accompagnée de 3 musiciens dont Anique Granger à la guitare et aux voix

L'album 412 de Tricia Foster


Anik Jean nous a aussi fait découvrir son univers rock ponctué de quelques ballades

Je l'ai entendu pour la première fois le printemps dernier alors qu'elle lançait un premier extrait de ce qui allait devenir Le Trashy Saloon, son premier album, CD qu'elle lançait en septembre dernier. Un des albums les plus marquants de l'année avec du rock qui bouge et des ballades qui font mouche. Je l'ai dit et je le redis, il n'y a rien comme des rockers pour faire des ballades qui nous prennent aux tripes. Je parle évidemment des rockers qui savent nous faire bouger avec leur musique remplie de décibels et qui s'assagissent pendant une toune ou deux. On sent qu'ils ont leurs tripes sur la table.

C'est justement ce qu'on ressent à l'écoute des chansons d'Anik, elle y a mis ses tripes ou ce sont d'autres, comme Jean Leloup, qui ont su saisir son vécu et le mettre en musique. Sorte de "road movie" musical, son album lui colle à la peau et décrit sa vie qui n'est vraiment pas banale. Établie à Los Angeles pendant plusieurs années alors qu'elle a abandonné sa carrière de pilote de brousse (métier encore assez rare pour une femme), elle revient au pays, travaille avec The Wolf et se taille une place bien méritée dans un genre tout de même pas évident.

On sait qu'elle ouvrira pour les Stones à Montréal au début de 2006 et on ne peut qu'imaginer que sa carrière partira en flèche. La fille "aux tatoos" comme elle se décrit elle-même, ne joue pas du rock and roll, elle EST rock and roll, c'est sa vie et on sent l'intégrité de sa démarche. Accompagnée d'excellents musiciens dont Dan Georgesco (Too many cooks, Les Porn Flakes), Anik a fait bouger le monde présent au Lion D'Or parce que personne ne peut rester indifférent aux riffs accrocheurs et aux tounes blindées qu'elle nous offre. De Tendre sorcière à La Haine, en passant par Je suis partie et Junkie de toi, toutes les pièces du Trashy Saloon y sont passées. A découvrir et savourer abondamment!

Enfin, une vraie rockeuse québécoise!

Mercredi le 9 novembre 2005
Anaïs et Ève Cournoyer
Au Lion D'Or


La marseillaise Anaïs étonne avec ses imitations et tous les sons qu'elle arrive à reproduire

Elle arrive sur scène avec une excellente imitation de notre Lynda Lemay toute québécoise. C'est mordant et drôlement bon: sa prestation est lancée sur les chapeaux de roues. Pendant l'heure qui va suivre, elle nous offrira une succession de personnages (bluesman, country man, péruvien, etc) qu'elle imitera soit au niveau de la musique, du style, de la voix ou du personnage.

Armée d'une guitare acoustique et d'une "machine à pédale" qui lui permet de s'enregistrer et de se doubler directement sur scène, elle arrive parfois à recréer un orchestre complet en juxtaposant percussions, gazou, trompette et onomatopées diverses. Dotée d'une jolie voix et d'une personnalité extravertie, elle entremêle chansons, intermèdes musicaux et sketchs avec beaucoup de doigté.

Sachant qu'elle était fraîchement débarquée de l'avion en début de soirée (elle avait fait l'Olympia la veille), et qu'il était donc près de 3 heures du matin pour elle quand elle est montée sur scène, on ne peut qu'applaudir l'énergie qu'elle a su démontrer et l'efficacité de sa prestation où certains l'ont comparée à une Carla Bruni sur l'acide.

Encore une fois, un beau coup de coeur européen orchestré par Alain Chartrand et son équipe.


Ève Cournoyer bifurque vers le rock and roll !

Faisant suite au lancement de son deuxième album (L'écho) en fin d'après-midi, la grande Ève montait sur scène pour défendre son nouveau matériel. Manifestement un peu nerveuse, elle a été fortement encouragée par une foule de fans et d'amis qui n'auraient pas voulu manquer cette occasion de l'appuyer dans sa démarche.

Entourée d'Alain Berger à la batterie (co-réalisateur de l'album), d'Olivier Langevin aux guitares et de Fred Fortin à la basse, elle-même s'accompagnant à la guitare, elle a tiré son épingle du jeu en offrant toutes les pièces (je crois) du nouvel album tout comme quelques pièces importantes de son premier album, Pacha et Marabou.

En général, le deuxième album est plus rock que le premier et la prestation scénique allait dans la même direction. Tout comme Anik Jean la veille, Ève a su démontrer la pertinence de faire du vrai rock avec des guitares solides bien sûr mais aussi avec des pièces qui bougent et qui ont du beat.

Bien sûr, tout n'est pas rock sur cet album, on y retrouve quelques superbes ballades dont Mon bel espoir et L'étoile de tes bras (qu'elle a faite seule à la guitare). Ève réussit très bien à intercaler les moments plus appuyés et ceux plus doux de sa prestation dans un ensemble qui est homogène et représentatif d'une démarche personnelle et intégrée.

Chapeau !

Louise Beaudoin, responsable de ZOF Musique
entourée de Sophie Leclerc (AniMusique)
et Maude Jetté (communications)
Tricia Foster (à gauche) reçoit
son prix Étoiles Galaxie
Jeudi le 10 novembre 2005
Nouveaux locaux pour ZOF Montréal
Prix Étoiles Galaxie pour Tricia Foster


Le bureau de ZOF Montréal (La Zone Francophone) profitait de l'attribution d'un prix Étoiles Galaxie dans le cadre de Coup de Coeur Francophone pour inaugurer leurs nouveaux locaux de la rue Rachel à Montréal. Avec pour mission de promouvoir les artistes de la francophonie canadienne au Québec, les artisans de ZOF travaillent très fort auprès des artistes de tous les milieux (chanson, poésie, livre, peinture) pour leur ouvrir la porte auprès des producteurs de spectacles, médias, éditeurs, et autres diffuseurs d'oeuvres artistiques.

De plus, ZOF Montréal gère le site internet AniMusique.ca qui permet d'en apprendre plus sur les artistes représentés et les activités du bureau de Montréal.

Cet après-midi donc, le réseau de musique continue de Radio-Canada remettait un Prix Étoiles assorti d’une bourse de 2 000 $ à l’artiste ontarienne Tricia Foster. Ce prix remis à un artiste originaire de l’extérieur du Québec vise à saluer le développement de carrière d’un créateur dont la proposition artistique repose sur la qualité, l’audace et l’originalité.

Native d’Astorville près de North Bay en Ontario, Tricia Foster lançait en novembre 2004 un premier album intitulé Tricia 412. Le numéro de l’appartement qu’elle habite maintenant à Montréal. Artiste engagée à la plume « chercheuse », adepte de la simplicité volontaire, l’ex-chanteuse du groupe franco-ontarois Contraste propose un univers où l’errance tient lieu de trajectoire. Elle chante de manière envoûtante ce qui lui tient à cœur, s’inspirant des courants folk, rock, électronique et trip-hop. Il y est entre en autres question d’écologie, de droits de l’homme et de lutte à la pauvreté.

Jeudi le 10 novembre 2005
Tom Poisson et Damien Robitaille
Au Lion D'Or


Tom Poisson ne fait pas que des chansons, il raconte des histoires
Son album l'a précédé, sur étiquette Audiogram, Tom Poisson fait des chansons, et on avait hâte de voir sur scène cet artiste venu tout droit de la lignée de Brassens, Vian et Trenet. Parce que les chansons de Tom sont à la fois tendres, espiègles, humoristiques, envoûtantes... voulez-vous d'autres adjectifs?.

Le Devoir disait de lui: « Tom Poisson fait des chansons sans prétention mais pas sans importance, gentilles mais pas gentillettes, optimistes mais pas positivistes.». Je ne pourrais pas être plus d'accord avec cette affirmation.

Entre le pop, le musette, le swing manouche et la samba, Tom Poisson (de son vrai nom Jean-Michel Couegnas) navigue comme un poisson dans l'eau (jeu de mots facile mais qui dit tout). Il nous raconte de petites histoires avec un accompagnement musical parfois intime, parfois beaucoup plus rythmé. Il prend son pied sur scène, ses musiciens l'appuient sans conteste, et la foule est subjuguée.

Accompagné de Jean-Marc Pelatan (à la basse), Jean-François Seiller (aux percussions) et Alexandre Léauthaud (à l’accordéon), cet ancien membre de la Troupe du Phénix partage un humour contagieux avec eux. Son bassiste (il joue aussi de la mandoline) est tout à fait hilarant avec ses problèmes (voulus) de micro. Bref, Tom Poisson fait des chansons magnifiques pour son propre plaisir d'abord et ensuite pour le nôtre, cela se sent et s'apprécie.


Damien Robitaille taille de petits bijoux, entre réalité et absurde
En deuxième partie, c'est le franco-ontarien Damien Robitaille qui a la lourde tâche de succéder à Tom Poisson. Grand vainqueur des Francouvertes 2005, Damien séduit d'entrée de jeu partout où il passe. Son style nerveux et gêné le rend aussitôt sympathique à la foule.

Il a une écriture particulière, son accent lui donne un petit côté charmant qu'on retrouve chez les francophones hors Québec un peu à la façon d'un Zachary Richard. Accompagné de ses musiciens imaginaires, il gratte sa guitare et joue du piano, arrivant à donner une dimension unique à son matériel.

Ce soir, Damien lançait aussi un mini album incluant photos et vidéos, résultat de son prix des Francouvertes et de sa tournée de l'été dernier. Il vient de signer un contrat de disques avec Audiogram pour un album officiel qui devrait voir le jour en 2006.

Armé de ses chansons biologiques, électriques et psychédéliques, il nage entre l'absurde et le réalisme. Favori de la foule, il fait mouche à tout coup !

Vendredi le 11 novembre 2005
Guy-Philippe Wells et Paule Magnan
Au Lion D'Or


L'ancien conseiller politique Guy-Philippe Wells règle quelques comptes avec humour

Guy-Philippe Wells causait une certaine surprise à la fin de l'été en présentant un premier album bien ficelé où les textes ironiques se laissaient porter par des musiques pop rock accrocheuses. Un peu pris de court, il a accepté de remplacer à pied levé Paul Ahmarani qui était retenu à l'extérieur de Montréal par un tournage.

On peut dire que Guy-Philippe ne s'est pas seulement bien tiré d'affaires, il a carrément impressionné le public friand de ses commentaires politiques (les commandites du show), de ses chansons et de la petite mise-en-scène qu'il a eu à peine le temps de préparer. On n'en dira pas trop mais seulement que cela promet pour son spectacle complet qu'il nous confectionne pour le printemps 2006.

Lui-même à la guitare acoustique, il était entouré des excellents musiciens Simon Godin (guitares), Marc-André Laroche (batterie), Frédéric Boudreault (basse), ainsi que de Geneviève Jodoin (voix, percussions), majoritairement les mêmes qui ont travaillé à son album, justement réalisé par Frédéric Boudreault.

Entre La vie Visa, C'est pas très gai, Vache, Je suis beau et Saguenay dry, difficile de faire un choix pour trouver le moment fort de sa prestation. Disons que la découverte est de taille et que le personnage en vaut la peine. A vous de le découvrir maintenant !
Simon Godin aux guitares Geneviève Jodoin aux
voix et percussions
Frédéric Boudreault à la basse


Paule Magnan manie la guitare avec aplomb et règle aussi quelques comptes

On la connaît peu en solo, elle qui a accompagné Dan Bigras pendant plus de 7 ans. Paule Magnan, c'est elle qui joue de la guitare sur la chanson Tue-moi de Bigras justement. Au fil des années, elle a accompagné plusieurs artistes, participé à plusieurs émissions de télé, notamment avec Normand Brathwaite, et fait partie du groupe de rock lourd TSPC.

Justement, elle s'excusait presque du volume sonore ce soir auprès des gens qui n'avaient pas connu TSPC, possiblement impressionnés par le nombre de décibels que le groupe dégage. Il ne faut pas partir en peur, Paule et son groupe sont encore loin de certains groupes punk-rock qui s'attaquent à nos tympans. De plus, le rock qu'elle dégage a beau être énergique, il a toujours son petit côté mélodique qui nous encourage à en vouloir plus.

Il faut dire que le Coup de Coeur Francophone a pris un petit tournant rock cette semaine au Lion D'Or avec Anik Jean, Ève Cournoyer et maintenant Paule Magnan.... tiens tiens, que des femmes pour le rock !

Évidemment, elle manie sa six cordes comme peu de femmes le font, et elle était entourée de Patrick Lavergne (basse), Marie-Josée Frigon (voix, clavier, saxophone), Jean-Benoit Lasanté (guitares) et Sam (batterie). Ses textes dénoncent un peu les aléas de la société, des machines aux machos et il est très difficile de résister cette chanteuse et musicienne qui revendique la liberté d’action et d’expression. On est d'accord !
Marie-Josée Frigon aux
voix, clavier et saxophone
De l'énergie brute

Samedi le 12 novembre 2005
Réal V. Benoit
Au Studio Théâtre de la Place des Arts


Le poète n'est jamais bien loin de l'auteur et lui, au moins, on comprend de quoi il parle

L'auteur compositeur interprète Réal V. Benoit qui avait disparu de la circulation musicale depuis près de 30 ans refait surface. À l'aube de la retraite (il travaille toujours à la mine), celui qu'on avait surnommé le chanteur mineur et qui se promenait afflubé de son casque de travail pour donner des spectacles au milieu des années 70 n'a rien perdu de son charisme et de son intégrité.

Blessé par des producteurs sans scrupules, il s'était éloigné des feux de la rampe pour retrouver son coin de pays, sa mine et ses compatriotes qui triment dur pour leur pain quotidien. Il a toujours continué d'écrire pour dénoncer la bêtise humaine, ceux qui profitent des autres, ceux qui se croient tout permis et qui écrasent leur prochain pour leur propre avancement. Des textes simples, francs et directs, voici ce qui caractérise le matériel du chanteur.

Il dénonce disais-je, avec des chansons comme Rapporteur officiel, La ballade des bills de $20.00, Ou presque, Les baveux, Ça peut pas marcher, Criss de pauvres (où il s'active contre les riches et ce qu'ils pensent du reste du monde, mais aussi il se fait philosophe, cherche des réponses à ses questions avec Pourquoi faut-il, La routine, Où allons nous, J'sais pas, La recette de la liberté, etc.

Il présente chaque chanson comme un réquisitoire, explique le contexte, ajoute des anecdotes, il nous fait faire un petit bout de chemin avec sa pensée, ses interrogations et ses états d'âme. Parfois nostalgique avec L'expérience et L'Abitibi-Témiscamingue il sait aussi se faire cynique avec Les femmes et l'mariage...

Il ne se croit pas poète, du moins c'est ce que les autres disent de lui dit-il, ses textes n'ont pas le côté vague des grands poètes, ceux qu'on peut interpréter de mille et une façons, ses textes on les sent directs, pas de fioritures mais n'est-ce pas la marque des grands de pouvoir énoncer clairement ce qu'ils ont à dénoncer ? Il nous interprète donc un de ses poèmes, Au fond d'nous autres, et c'est évident que le poète est là, unique, sensible, réaliste et dénonciateur. Pas besoin d'un diplôme pour comprendre ses dires !

Réal V. Benoit vient de lancer un nouvel album à compte d'auteur. Intitulé Sérieusement, il contient plusieurs des chansons qu'il nous a offertes ce soir. Le digipack reprend le concept de son deuxième disque dont la pochette avait justement été confisquée par la GRC. A l'époque, elle représentait un bill de $5, inflation oblige, cette fois elle représente un bill de $20... pour La ballade des bills de $20.00 bien sûr !

Ce soir, pour l'occasion, Réal s'accompagnait à la guitare, aidé de Sylvain Pouliot aux claviers et de Guy Jetté à la basse.
Sylvain Pouliot aux claviers Guy Jetté à la basse

Une belle soirée pour le poète mineur chanteur

Dimanche le 13 novembre 2005
Les grand huit Franco-Québécois
À la Place des Arts


Beaucoup de complicité pour un vrai parcours artistique

Pour sa soirée de clôture, le Coup de Coeur Francophone a cédulé la quatrième édition du Grand Huit, événement qui s'échelonne sur plusieurs mois et qui regroupe les deux gagnants du Festival de Petite Vallée (Gaëlle et Philémon), les deux gagnants de Ma Première Place des Arts (Jean-François Moran et Marie-Neige Chatelain) ainsi que quatre artistes venus de France (sélection du Maillon Rhône-Alpes et du Chaînon Manquant) qui sont Joseph Beaulion, Toufo, Théophile Ardy et Fanny Chenivesse.

Après des spectacles à Québec et Petite Vallée, en plus d'une dizaine de jours à peaufiner leur matériel et monter une mise en scène (avec l'aide de Mouffe et Louise Forestier), ils se présentaient donc à Montréal le coeur gros et plein d'espoir. Le coeur gros parce que le volet québécois s'achève et que les français vont repartir chez eux dans les jours qui viennent. Les québécois iront les rejoindre au printemps pour une deuxième résidence de création et une série de spectacles. Ce n'est donc qu'un au revoir.

Plein d'espoir parce que le matériel qu'ils ont préparé, pour la plupart des pièces originales issues du répertoire de chacun mais souvent interprétées à plusieurs, est d'une solidité intemporelle où chacun apporte son vécu, ses expériences et son bagage personnel à une création collective d'une grande cohésion.

Il est difficile de décrire la passion de ces jeunes pour leur métier et la carrière qui se profile devant eux. Difficile de le faire aussi sans pouvoir vous faire entendre leur matériel dont la magnifique dernière chanson composée par Jean-François Moran et pour laquelle chacun des artistes a écrit et chanté un couplet. Dédiée à Montréal et empreinte d'une nostalgie fort palpable, elle fut certainement l'un des grands moments de la soirée.
Toufo Marie-Neige Châtelain Philémon
Théophile Ardy Gaëlle Jean-François Moran
Joseph Beaulion Fanny Chenivesse
Pour accompagner les artistes de cette soirée, il y avait les musiciens Denis Faucher au piano, Mélissa Lavergne aux percussions, Jean-Sébastien (je n'ai pas saisi le nom de famille) à la batterie, Richard Deschênes à la basse (et contrebasse) et Jean-François Beaudet aux guitares et à la direction musicale.

Je vous laisse sur plusieurs photos de cette magnifique soirée puisqu'une photo vaut mille mots, en voici plusieurs milliers ! Merci Marie-Neige, JF, Philémon, Gaëlle, Joseph, Toufo, Théo et Fanny, votre énergie et votre passion sont communicatives.

Communiqué
Bilan de l'édition 2005


Au moment où le rideau tombe sur la 19e édition montréalaise du Coup de cœur francophone, nul doute qu’à l’heure des bilans nous pouvons dire que la chanson y a remporté une bien belle victoire. Car c’est elle qui en sort grande gagnante.

Une victoire d’équipe qui confirme la place et le rôle uniques qu’occupe le Coup de cœur francophone en regard de la diffusion de la chanson sur la scène locale, nationale et internationale. Notre rôle consiste à inventer des rendez-vous. Ce sont le talent et l’audace des artistes, la fidélité et la curiosité de spectateurs, l’appui et le soutien des partenaires financiers ainsi que la complicité et l’engagement des diffuseurs qui en ont fait un succès. Merci à tous.

Cette 19e édition s’est avérée une réussite aussi bien en termes artistiques, si on en juge la réaction du public et la couverture médiatique, qu’en termes de fréquentation qui a augmenté d’environ 10 % par rapport à l’an dernier.

On parle de plus en plus de « l’effet Coup de cœur ». L’effet Coup de cœur, c’est entre autres cette façon bien à nous de partager le plaisir de la chanson et de faire découvrir les artistes d’ici et d’ailleurs qui la portent haut et fort. L’effet Coup de cœur, c’est également un espace de liberté mis au service d’artistes aux talents percutants et d’un public attentif, curieux et ouvert à la découverte. L’effet Coup de cœur, c’est aussi la chanson qui voyage via le Réseau pancanadien, via les Escales Coup de cœur au Québec ainsi que l’accueil cette année de plus d’une trentaine de diffuseurs étrangers venus repérer des artistes d’ici en vue de les programmer sur les scènes françaises, belges, suisses.

Une édition majeure parsemée de moments à marquer d’une pierre blanche. Parmi eux mentionnons le spectacle attendu de CharlÉlie Couture, l’émouvant Petit bal perdu, la rentrée saluée de Karkwa et de Monica Freire, l’attaque à quatre des Dales Hawerchuck, la rencontre entre Anis et Thomas Hellman, le culot et la poésie d’Anaïs et de Nicolas Jules ainsi que le fabuleux rendez-vous avec Richard Bohringer dont les images du spectacle présenté en clôture de l’événement feront partie prenante de son film C’est beau une ville la nuit.

Au chapitre des créations chères au Coup de cœur, on ne peut passer sous silence la rencontre improbable et magnifiquement réussie entre le groupe Loco Locass et Le Consort contemporain de Québec ainsi que celle entre Michel Faubert et le Breton Yann-Fañch Kemener.

Dans le cadre de cette 19e édition a eu lieu la remise du Prix Étoiles Galaxie de Radio-Canada à Tricia Foster, de l’Ontario.

Plaque tournante d'un Réseau rayonnant cette année dans 19 villes canadiennes et s’étendant sur six fuseaux horaires, Coup de cœur francophone se poursuit jusqu'à la fin novembre, de la Côte magnétique à la côte du Pacifique. Rappelons qu’une trentaine d’artistes participent à la tournée Coup de cœur dont Vincent Vallières et Damien Robitaille.

Coup de cœur tient à remercier sincèrement tous ses partenaires et commanditaires dont l’indéfectible appui fut au cœur de la réussite de cette 19e édition.

En route maintenant pour le 20e anniversaire.

Michel Parent