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Edgar Bori |
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Mardi le 25 septembre 2012
Lancement d'album |
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Le premier volume d'un triptyque annoncé: Balade, Salade, Malade
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Puisqu'il ne fait jamais rien comme les autres, Edgar Bori nous invitait
à visiter les recoins de sa tête aujourd'hui pour souligner le lancement
d'un premier tome de la trilogie Balade / Salade / Malade, le défi qu'il s'est lancé et qui verra la réalisation des trois albums se faire en l'espace de six mois. C'est ainsi qu'il a aménagé un espace vivifiant au Moment Factory d'Outremont, disposant au gré de ses humeurs différents objets faisant partie de ses souvenirs, de ses spectacles ou simplement de sa vision du présent.
Depuis 18 ans, le personnage de Bori se faufile dans nos vies, d'abord
un concept de spectacle avec comédiens et artistes de cirque, pour ensuite
s'appuyer sur la créativité scénique de l'artiste dont on ne voyait que
l'ombre, donnant toute la place aux mots et aux musiques qui prenaient
alors l'avant-scène. Le personnage a évolué, a atteint sa majorité et,
depuis quelques années, il a pris le visage humain de son auteur mais il
reste énigmatique, se permettant de jeter un regard poétique et lucide
sur la vie en général mais aussi sur les débats de notre société.
Justement, la première fois que j'ai entendu l'extrait Un grand vent se lève, j'avais aussi dans les oreilles les clameurs de la foule qui préparait
la grande manifestation étudiante et sociale du 22 août 2012. C'était comme
si Bori offrait une grande poignée de main au mouvement social qui prenait
d'assaut les rues de Montréal... un grand frisson !
L'album a été produit avec l'aide de plusieurs artistes et amis, notamment
Jean-François Groulx, Sheila Hannigan, Mario Légaré, Judi Richards, Monique
Fauteux (Harmonium), Karine Deschamps et plusieurs autres. Ce premier effort
est présenté comme l'album le plus facile d'accès du triptyque, des musiques
aux accents français et jazzés, ouvrant doucement la porte de l'univers
Boriesque. Salade devrait être le résultat de nombreuses collaborations alors que Malade sera un effort en solo où Bori se propose de "tout faire tout seul".
Découvrez-le chez votre disquaire ou sur les plates-formes numériques. |
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Jeudi le 12 novembre 2009
Spectacle au Cabaret Juste pour Rire
Dans le cadre de Coup de Coeur Francophone 2009 |
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Salut Bori, un spectacle empreint d'humanité
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Auteur compositeur fort éloquent, Bori a toujours su faire vibrer les mots, que ce soit pour dénoncer, amuser, intriguer ou simplement surprendre, mais l'interprétation le hantait, prendre la scène, soutenir le regard de la caméra, du public, cela le mettait mal à l'aise. Il y a quinze ans, alors que naissait Le Monde de Bori, ce sont des comédiens qui interprétaient ses pièces sur scène.
Par la suite toute une panoplie de mises en scène ont permis à l'homme
de l'ombre de faire vivre les personnages de ses chansons par lui-même,
mais toujours en jouant à cache-cache avec l'oeil du public. L'élément
le plus visuel était certainement cette "lune" derrière laquelle
is se cachait, un écran de toile qui ne laissait paraître que son ombre.
Mais voilà que plus tôt cet automne, Bori lançait son plus récent album
à visage découvert; il lui aura fallu 15 ans pour vaincre ses démons et
se présenter ainsi, vulnérable, nerveux, devant son public qui le découvre
maintenant d'une façon plus personnelle.
Pour l'occasion, le nouveau spectacle fait un peu revivre les 15 années
d'existence de Bori, permettant une communion nouvelle entre le créateur
et le spectateur. Un moment privilégié alors que tombent les masques et
qu'on peut saisir l'émotion dans le visage comme dans la voix de l'artiste.
Pour avoir vécu, à travers les spectacles des 8 dernières années, les questionnements,
les tentatives à visage découvert, pour avoir caché les photos trop révélatrices,
je me sentais privilégié de vivre ce moment d'intense émotion avec Bori,
ses amis et son public. Ce soir, nous formions, tous ensemble pendant 2
heures, le Monde de Bori !
Et il nous en a mis plein la gueule, je ne sais pas comment il s'y est pris pour choisir les 19 chansons qui formaient le noyau de cette prestation, mais le défi était de taille. De Maussade et C'est fête au cimetière (1994) à J'ai aimé et Histoire banale (2006), en passant par Les choses, Grande-Vallée, Ti-cul et Cyrano (2000) ainsi que Vos papiers et Liberté (2002), Bori a su créer un lien entre toutes ces pièces et celles extraites de son plus récent album, soient Sans toi à Washington, A l'arraché, Noël, Foule anonyme et Toute ta lettre. Sur cette dernière, c'est le bassiste Christian Frappier qui a chanté
la portion interprétée par Michel Rivard sur le disque, Michel qui a participé
à l'élaboration du texte avec Bori. La ressemblance avec la voix de Rivard
étant surprenante, je m'attendais à un nouveau tour de passe passe au style
de Bori, qui aurait fait apparaître son ami Michel en arrière-scène, mais
il n'en fut rien, ce spectacle n'en est pas un de trompe-l'oeil, pas de
subterfuge cette fois.
Pour rendre un peu hommage aux divers éléments scéniques qui l'ont amené
à ce point de sa carrière, on pouvait retrouver des masques, costumes et
autres objets sur scène, notamment cette fameuse lune qui servait cette
fois d'écran pour des projections de piscine et de canards, faisant référence
au nouvel album (Fous les canards). Toujours pour faire le lien entre le passé et le futur, il s'est à nouveau caché derrière la lune pour nous amener à la pause avec une pièce inédite où il présente les chansons Avec le temps (Ferré) et Ne me quitte pas (Brel) comme si l'une était la réponse à l'autre.
Pour ce spectacle qui touche au coeur, Bori était accompagné de deux super
musiciens, Christian Frappier (basse, guitare) et Jean-François Groulx
(piano, percussions, melodica, guitare, etc), jouant lui-même un peu de
guitare à l'occasion. Parlant de Jean-François, il ne joue pas seulement
de plusieurs instruments, il le fait souvent en même temps, un pied sur
le beat, une main sur le piano et l'autre sur le melodica, un homme orchestre
de très grand talent.
Il est difficile de dire tout le bien que je pense de ce spectacle. Est-ce
le meilleur de Bori ? Je ne peux le dire. Il est le résultat d'une démarche
artistique qui a évolué au fil de ses 15 années de carrière. Il est à la
fois le plus dénudé et le plus intimiste que j'aie vu, mais probablement
le plus intense aussi, avec des émotions qui passent du rire au questionnement,
de la dérision à la réflexion, avec un créateur qui se refuse aux compromis
et qui regarde désormais l'auditeur les yeux dans les yeux. Un grand cru
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M. Bob (Luc Tremblay) |
Jean-François Groulx & Christian Frappier |
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Mardi le 29 septembre 2009
Lancement d'album au Bain Mathieu |
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Bori se lance dans tous les sens du terme:
Un nouvel album au titre de Fous les Canards
Et il dévoile son visage ! |
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L'homme de l'ombre a choisi la lumière, pas qu'il tienne tellement à s'exposer aux paparazzi de ce monde, mais bien parce que sa démarche artistique l'a amené au point où il a maintenant besoin d'établir un contact direct avec son public. Il a déjà eu l'occasion de se découvrir un peu sous le personnage de Gaspard, que ce soit lors des Cabarets Libre Influence ou lors de spectacles intimes en vieille France, et il se sent maintenant prêt à faire le saut afin de pouvoir regarder son public dans les yeux.
Ce huitième album en carrière est possiblement celui dans lequel ses textes se veulent les plus revendicateurs tout en constituant une sorte de puzzle que l'auditeur doit solutionner pour bien saisir l'objet de son propos. Justement, lors du lancement ce soir, il avait choisi trois des chansons les plus représentatives au niveau des textes et en a offert les textes sur grand écran. On retrouvait des images de canards plastifiés, flottant sur les eaux d'une piscine familiale, sur lesquelles on avait superposé les textes de Foule anonyme, Les douteux et Gestes de gestionnaires.
Bori a cette capacité de nous suggérer des images à la fois fortes et surréalistes
avec le choix des mots qu'il a mis en chansons. J'oserais dire qu'il nous
fait travailler pour bien saisir chaque tournure de phrase, chaque idée
que sa plume a mise sur papier. Côté musical, on a droit à un beau mélange
de styles, du rock au trad, du jazz au surf, Bori utilise tous les outils
à sa disposition pour nous rendre la tâche agréable (celle de déchiffrer
toutes les subtilités de ses textes).
La liste des collaborateurs est extrêmement longue, notons les choristes
Josianne Paradis et Gaële, son acolyte de longue date Jean-François Groulx
(piano), Claude Fradette (guitares), Mario Légaré (basse), Anthony Rozankovic
(piano) et de nombreux autres. Au niveau de l'écriture, on retrouve une
collaboration avec Charly Bouchara, lauréat de Petite Vallée, ainsi qu'un
pièce écrite en collaboration avec Michel Rivard et qui clôture l'album,
la savoureuse Toute ta lettre.
Il me tarde de découvrir comment l'ami Bori va présenter cet album sur
scène. Lui qui nous avait habitué à d'habiles mises en scène pour cacher
son visage, aura une porte grande ouverte devant lui pour tester des chemins
moins fréquentés. Entre-temps, on va découvrir toutes les petites perles
qu'il nous offre sur cet excellent album, Fous les canards ! |
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Jean-François Groulx et Christian Frappier |
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Avec son ami de longue date, Michel Rivard |
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Mercredi le 21 mars 2007
Edgar Bori au Gesù - Dans ce monde poutt poutt
Bori tel qu'il se présente maintenant
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Gaële |
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Avec Jean-Philippe Dalpé |
Près de cinq mois, jour pour jour, après la première de son spectacle,
j'avais à nouveau rendez-vous avec Bori et son cirque d'amis, musiciens,
acrobate et auteurs compositeurs interprètes. Cinq mois qui ont permis
à l'homme de l'ombre de peaufiner les détails, éliminer les hésitations
et poursuivre son travail de création artistique entrepris il y a plus
de 10 ans maintenant. Reprenant la majorité des pièces de son plus récent
album, Dans un monde poutt poutt, incluant la pièce-titre montée sur vidéo, nous avons pu entendre J'ai aimé, Mais que si, Comprends-moi, Toi et Moi, D'abord, Tipopulo, Petite
fille, Tu m'as laissé, La vie calme, Histoire banale, Les lundis, C'est
dire et Je pense. Bori a imaginé une mise en scène pour chaque pièce, utilisant ses musiciens
et artistes invités pour mettre la chanson dans son contexte, et parfois
même surprendre le public.
Justement, parlons de ces artistes invités, nous avons entendu l'auteur
compositeur Jean-Philippe Dalpé qui joue de la guitare, de la trompette
et de la planche à laver, et qui a présenté l'une de ses compositions intitulée
Pile ou face. Ceci dit, Bori a aussi pu profiter de la présence féminine de Gaële comme
choriste sur quelques pièces en plus de lui donner l'occasion d'offrir
la toujours succulente chanson Cockpit, un moment intense de la soirée. Gaële, qui est aussi une jeune auteure compositrice, lancera bientôt un premier album sur l'étiquette des Productions de l'onde.
Ces jeunes artistes se sont donc insérés de façon très interactive dans
le spectacle de Bori, soit en tant que comédiens, choristes, interprètes
ou musiciens, rejoignant ainsi les musiciens aguerris que sont les Jean-François
Groulx (batterie, piano, guitare, basse au pied, harmonica, voix), John
Sadowy (piano, basse, accordéon, percussions, voix), Claude Fradette (guitares,
banjo, percussions) et Guy Hébert (saxophones) pour recréer à leur façon
le petit cirque de Bori. Il ne faut pas oublier la présence de Luc Tremblay
qui ajoute une touche d'humour absurde qui sert parfois de transition entre
les pièces.
De plus en plus présent sur scène depuis qu'il a quitté sa lune et se cache
simplement le visage derrière un demi masque, Bori se fragilise, prend
des risques, s'approprie le droit d'ajuster son niveau de présence selon
l'ambiance et le feeling de la soirée. Cette fragilité se traduit dans
l'intensité de ses interprétations qui sont à fleur de peau. Pour terminer
la soirée, avant de quitter la scène et retourner dans l'ombre, Bori a
interprété une chanson qui le suit depuis quelques années, la fort intense
Gaspar.
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Des tableaux lyriques et des images fortes |
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Le comédien équilibriste Luc Tremblay |
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Le pianiste / bassiste John Sadowy |
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Une partie des musiciens, incluant Jean-François Groulx, Guy Hébert, Jean-Philippe
Dalpé et Claude Fradette |
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Mercredi le 18 octobre 2006
Edgar Bori au Gesù - Dans ce monde poutt poutt
Bori quitte le confort de sa lune pour se rendre encore plus vulnérable
sur scène
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Avec Jean-Philippe Dalpé |
Ce n'est pas toujours facile de décrire le personnage d'Edgar Bori, ce
l'est encore moins dans son tout nouveau spectacle qui met en scène 9 artistes
au total. Qu'ils soient interprètes, comédiens, acrobates ou musiciens,
tous mettent la main à la pâte et participent aux différents tableaux concoctés
par l'homme de l'ombre.
Parfois proche du cirque ou de la comédie musicale, parfois dans la pure
tradition du récital, le monde de Bori surprend, déroute, dérange et ouvre
la voie à une expérience multi sensorielle qui commence par le coeur, se
transmet à travers l'ouïe et la vision, déclenchant des émotions fortes
et un sentiment de connivence, voire d'empathie avec les thèmes abordés.
Au cours de la soirée, nous avons eu droit au magnifique vidéo de la chanson
titre de son dernier disque (et de ce spectacle), Dans un monde poutt poutt, présenté sur des écrans hétéroclites, tels le côté d'une valise et un
voile transparent. Bori fait aussi place à des invités, ce qui n'est pas
nouveau chez lui mais, cette fois, il les intègre complètement au spectacle,
parfois comme choristes ou comme musiciens, parfois à titre d'interprète
des chansons de Bori ou de leur propre matériel. Ainsi donc, Josianne Paradis
a interprété la chanson Ma réalité qui est de son cru, alors qu'elle a aussi joué des claviers et percussions. Jean-Philippe Dalpé a chanté un texte de Bori tout en ajoutant sa trompette un peu partout dans le spectacle. A l'occasion, il a aussi joué de la guitare, des percussions et de l'harmonica. Finalement, Gaële a chanté sa création intitulée Cockpit, fait plusieurs voix et joué du piano, des percussions et de l'accordéon.
Parmi les musiciens qui accompagnent Bori depuis un bon moment, on retrouvait
Jean-François Groulx à la direction musicale, à la batterie, au piano,
à la guitare, la basse au pied et l'harmonica, John Sadowy au piano, à
la basse, aux percussions et à l'accordéon et Guy Hébert au saxophone.
Un petit nouveau plein de promesses s'est ajouté à eux, soit le guitariste
Rick Haworth qui a aussi joué de l'harmonica et du tuba.
Ouf, cela fait beaucoup de monde et beaucoup de talent sur une même scène.
Bori a pris de pari de la différence il y a presque 10 ans maintenant et
il continue toujours d'innover avec des chansons de qualité et des mises
en scène créatives à souhait. L'ouverture dont il fait preuve envers les
jeunes artistes de la relève est aussi tout à son honneur.
Un spectacle d'une grande richesse émotive ! |
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Mardi le 4 avril 2006
Lancement d'album
Edgar Bori - Dans ce monde poutt poutt
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Tous les 2 ou 3 ans environ, quand on est sage et qu'on se couche tôt, on a droit à un joli cadeau, celui d'un nouvel album du maître du verbe et de l'ombre, Edgar Bori. Cette année en sera une de vaches grasses avec cette galette au titre évocateur de Dans ce monde poutt poutt. Au travers des 15 chansons de l'album, Bori nous amène sur la route,
traite de départs et de déserts, préconise le retour aux sources, frôle
la catastrophe et exulte ses colères.
Bien entouré de Guy Hébert à la co-réalisation et des musiciens aguerris
que sont les Jean-François Groulx, Mario Légaré, Rick Haworth, Sylvain
Clavette et plusieurs autres, Bori a aussi fait appel à la jeune et talentueuse
Maranda Collin aux voix, Maranda qu'on avait découverte au Festival de
Petite Vallée à l'été 2005.
Quel que soit le style musical retenu pour chaque chanson, Bori en fait
du Bori ! Il y couche ses propres textes ou ceux des autres, ajoute l'enveloppe
vocale typique au chanteur de l'ombre et voilà, on y est, un sixième Bori,
semblable mais différent, unique mais typique, au pays des ombres, l'odorat
est roi et cet album sent bon le printemps ! |
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Vendredi le 16 septembre 2005
Edgar Bori célèbre ses 10 ans au Gesù
L'homme de l'ombre surprend et fait réfléchir
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Bori |
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Luc Tremblay |
Déjà dix ans depuis le Monde de Bori, le projet qui a lancé Edgar Bori et nous a fait découvrir les chansons de ce créateur pas ordinaire. S'effaçant devant son matériel, il a été chanté par les autres avant d'accepter de le faire lui-même. Dans son optique, le vedettariat ne doit pas prendre le dessus sur les valeurs qu'il véhicule. Et ça marche !
Les adeptes de Bori écoutent son message, s'extasient devant la dextérité
de ses musiciens, de la polyvalence des musiques et de la façon qu'elles
enrobent les textes comme un écrin qui protège un bijou précieux. Parce
que c'est ce que sont les chansons de Bori, des petites perles éclatantes
de quotidien, dénonçant les injustices et qui le font avec justesse et
poésie.
Ce soir, Bori a fêté ses dix ans comme il l'a fait plus tôt cette année avec ses amis du milieu (comme Michel Rivard et Pierre Flynn), des gens qui ont contribué à leur façon à entretenir les valeurs véhiculées
par l'homme de l'ombre: la chanson à texte peut-être poétique, délicate,
revendicatrice et intelligente.
Ses invités du moment étaient l'auteur compositeur et interprète Guy-Philippe Wells qui vient de lancer un album longuement mûri, de même que l'humoriste imitateur Jean-Guy Moreau. Ce dernier a prouvé qu'il avait encore la cote en utilisant les personnages
de Denise Filiatrault et Pierre Falardeau pour décrire les conflits internes
d'un Québec assis sur le bord de la clôture depuis 30 ans. Même s'il ne
l'a pas démontré ce soir lors de sa courte présence, Jean-Guy a récemment
ajouté une voix à toutes celles qu'il imite, la sienne ! Il a concocté
plusieurs chansons qu'il nous offrira au cours d'une série de spectacles
à venir.
Pour en revenir à Bori, il était entouré des musiciens Jean-François Groulx
(guitare, percussions, piano etc.), de Guy Hébert (saxophone) ainsi que
de John Sadowy (piano, basse, etc.). Pour ajouter du piquant et faire la
transition entre les différentes pièces, le comédien acrobate Luc Tremblay
était aussi présent.
Puisant amplement dans les pièces de son dernier album, mais aussi dans tout le matériel produit depuis dix ans, Bori et sa troupe ont charmé les spectateurs qui en voulaient toujours plus. En rappel, nous avons eu droit à sa pièce fétiche intitulée Gaspard, toujours aussi intense. |
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Guy-Philippe Wells |
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Jean-Guy Moreau |
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Edgar Bori |
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Jean-François Groulx |
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Changer d'air avec Edgar Bori à Terrebonne
Jeudi le 29 avril 2004
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Edgar Bori cassait son nouveau spectacle la semaine dernière au Centre
de créativité du Gesù et j'avais l'occasion de revoir le spectacle ce soir
à Terrebonne. Conceptualisé autour du plus récent album de l'ombre, le
spectacle met en vedette les chansons (et les textes) de Bori et bénéficie
d'une mise en scène élaborée qui joue beaucoup sur les effets de contre-jour
afin de préserver le mystère entourant l'artiste.
Accompagné de son fidèle chef d'orchestre, le compositeur et multi-instrumentiste Jean-François Groulx, Bori compte aussi sur Stéphane Aubin (piano, basse, melodica, percussions) et Guy Hébert (saxophones). L'artiste anciennement connu sous le nom de Monsieur Bob (Luc Tremblay) ajoute un effet supplémentaire avec ses interventions jouant sur l'absurde et ses numéros de jonglerie.
Bori interprète ses grands succès (en devenir) avec entre autres, Chevaux sans musique, Exit, Je m'en vais, Les États, Vos papiers, I hate you patron, Liberté, J'sais pas comment, en tout plus d'une vingtaine de chansons à texte reprenant des thèmes chers à l'artiste tout en offrant un côté à la fois poétique et réaliste. En plus de son matériel, Edgar reprend la chanson Est-ce ainsi que les hommes vivent de Léo Ferré sur un texte d'Aragon et nous offre un duo Brel Ferré dans une chanson intégrant les textes de Ne me quitte pas et Avec le temps. Les deux textes se fusent comme si le deuxième se voulait une réponse au premier.
Le temps de quelques chansons, Bori laisse sa place à Jean-François Groulx qui interprète la pièce Deux par Deux, dédiée à Pierre Nadeau décédé la semaine dernière. Bori en profite aussi pour présenter la lauréate de Petite Vallée cuvée 2002, l'auteure compositrice et interprète Catherine Major qui nous a offert son premier extrait radiophonique, Knock Out. Catherine offrira un spectacle complet à la Place des Arts le 7 mai prochain.
Voir Edgar Bori en spectacle, c'est voguer, l'espace de deux heures, dans
un univers onirique, poétique, musical et visuel à nul autre pareil. On
en oublie le reste pour ressentir l'essentiel ! |
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La charmante et talentueuse Catherine Major |
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Le magicien des instruments Jean-François Groulx |
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Edgar BORI c'est un personnage hors du temps, on pourrait dire qu'il est né en 1993 et qu'il s'éteindra quelque part au 21e siècle, en fait Edgar prédit lui-même l'année pour 2054.... Puisque BORI est un concept, ces dates veulent-elles vraiment dire quelque chose ? En fait on a tous un petit BORI en dedans de soi, celui qui est habité de notre côté poétique et que l'on hésite à laisser sortir, on voudrait bien qu'il aie lui aussi la protection d'un drap pour cacher le physique du messager, et donner toute la place au message.
C'est de cette façon que je vois Edgar BORI, le message c'est la musique, les mots, les personnages, les ombres, les saltimbanques, c'est la poésie du deuxième degré, passant outre le visage de l'artiste et libérant les émotions du cœur et de l'esprit.
Après une carrière dans le sport professionnel (le golf), l'artiste maintenant connu sous le nom d'Edgar BORI se tourne résolument vers la musique et le spectacle. Ne se sentant pas à l'aise sur scène, il travaille plutôt dans l'ombre comme metteur en scène de théâtre, tout en écrivant des chansons et en espérant les entendre chanter par d'autres. Il choisit le prénom d'Edgar en l'honneur d'Edgar Fruitier, et retient le B de Brel comme première lettre de son nom de famille. Un premier album voit le jour en 1995 à compte d'auteur, disque qui s'intitule "Vire et valse la vie", et qui est issu d'une collaboration avec Yvon Bilodeau. Avec l'aide de Denis Jodoin du magasin "Sillons" à Québec, la mise en marché dépasse toutes les attentes.
En 1996, il devient de plus en plus évident que le concept doit être présenté sur scène, mais comment conserver l'anonymat d'Edgar dans une telle situation. Il invente donc une forme de spectacle particulier, invitant comparses et amis à interpréter ses chansons dans une ambiance de cirque fellinien. C'est en octobre 1996, au Petit Champlain de Québec, que la première représentation est donnée. C'est un succès et BORI sera invité au festival "Coup de Cœur Francophone". Les critiques sont excellentes mais le succès est d'estime, les chansons de BORI ne cadrant pas dans le "format" des radios dites commerciales, et la télévision se laissant tirer l'oreille.
Mais le bouche à oreilles fait effet et, pendant près de cinq ans, Edgar BORI sillonnera les routes avec son spectacle "Vous attendez BORI...". C'est pendant cette période qu'un deuxième album viendra enrichir l'univers de BORI, album éponyme cette fois-ci. Mais voilà, ces deux premiers disques ne sont plus disponibles, problèmes de compagnie de disques, BORI décide de retravailler et de relancer ses chansons sous la forme des "Incontournables Volume 2"... le volume 1 viendra plus tard. Presqu'au même moment, Edgar BORI travaille son nouvel album intitulé simplement BORI. Sur cet opus, il obtient la collaboration de Michel Rivard qui avait pris la peine de lui fournir une liste de réalisateurs potentiels, s'incluant en petits caractères à la fin de la liste. Eh oui, BORI les lit les petits caractères lui !
En 2001, ce sont les Francofolies de Montréal qui l'incitent à présenter son spectacle en solo. Pour la première fois, BORI défendra toutes ses chansons lui-même. Il est à la croisée des chemins: ou BORI disparaît derrière son paravent et éventuellement de la scène musicale, ou il prend sa place en avant, assume sa corporalité de moins en moins virtuelle. Il choisit la deuxième option, non seulement il sera à l'avant-scène, même que la musique ne sera plus sur bandes, mais bien en direct, LIVE !
Ce spectacle est intitulé "Le Sort de l'Ombre…" Edgar BORI commence derrière la toile, "la lune" comme il l'appelle, les musiciens sont à l'avant scène… c'est la progression de l'absence complète à une absence partielle, passant par un BORI caché sous un grand chapeau puis à un personnage clownesque et masqué qui vient chanter à l'avant. Le titre du spectacle prend alors tout son sens !
Les critiques sont unanimes, certains vont même jusqu'à suggérer un recours collectif du peuple québécois contre Edgar BORI si jamais il décide de se saborder. Sa poésie commence à transpercer les frontières, et c'est la Belgique qui l'accueille à bras ouverts.
Voilà pour l'histoire, parlons un peu de sa musique. Influencé comme la majorité d'entre nous par les Beatles, la musique progressive des années 70 (Gentle Giant...), les chansonniers québécois (Charlebois...) et d'outre-mer (Brel, Ferré, Brassens...), il ajoute les musiques de films et les musiques du monde. Lui-même joue des claviers (piano), de la guitare, et se sert d'outils électroniques tels les synthétiseurs et les échantillonneurs. Mais la musique, c'est le support des mots, et la première place leur revient de droit.
Dans les faits, l'album est plus acoustique que les autres, on n'y retrouve
que quelques sons électroniques, le désir étant de faire un album sans
artifice, mais c'est une direction qui changera probablement dans l'avenir.
Edgar BORI choisit de transporter la modernité par plaisir, et non pas
par obligation.
Au printemps 2002, on peut retrouver Edgar BORI dans la tournée du "Sort de L'Ombre", accompagné de l'excellent pianiste Jean-François Groulx, et de deux autres musiciens au nom d'emprunt, Frank Bernosphère et Rupert Sax. Une douzaine de spectacles sont prévus et ils s'arrêteront à Sherbrooke, Québec, Montréal (au Gesù), ainsi que plusieurs autres villes. Je vous invite à visiter le site de BORI pour plus de détails à ce sujet.
Nous voici à l'automne 2002, Bori nous offre de "Changer d'air"
avec un album à la hauteur du personnage. En terminant, merci à Edgar pour
la chaleureuse entrevue qu'il m'a accordée, et comme il le suggère si bien,
je vous invite à perpétuer l'onde.... avec le CD "Changer D'Air"...!
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