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Les nouveautés du mois de juin

Max Ricard - Episode(s) C'est en 2004 que Max présentait un premier album enregistré avec l'aide des Pernots, sont groupe musical de l'époque. Cette fois il nous revient avec un album concept intitulé épisode(s), regroupant une douzaine de textes dont certains fort poétiques, des idées qu'il avait couchées sur papier au cours de la période qui a suivi le premier album. Des états d'âme, des constatations, critiques sociales, voilà autant de sujets qui ont alimenté cet album original. Comme en fait foi la pochette, Max est retourné à l'essence de la chanson, il s'est mis à nu, a enfourché une guitare digne de Fred Caillou pour souligner l'acoustique du style musical et nous a concocté des chansons qui sont de petits instants de vie, des épisodes comme on pourrait dire. Sans être typiquement engagé tout au long de l'album, Max se permet tout de même 'écorcher les côtés plus sordides de notre milieu, notamment sur des pièces comme Empire et Train-train. Pas toujours joyeux mais la réalité l'est-elle ?

Suzie Leblanc - Tout passe - Chants d'Acadie Soprano originaire d'Acadie, Suzie nous offre sa magnifique voix couchée sur 18 chansons traditionnelles de son coin de pays. En fait, elle ne se contente pas de seulement chanter les textes, elle nous les offre aussi dans leur contexte historique dans le livret qui accompagne l'album. Cet album fait suite à La mer jolie, paru il y a quelques années, et compte sur plusieurs musiciens de talent:David Greenberg (violon), Chris Norman (flûtes, petite cornemuse, etc), Betsy Mac Millan (viole de gambe), Sylvain Bergeron (guitare) et David McGuinness (clavecin, harmonium). Le traitement et les arrangements sont assez classiques sur ce disque paru sur l'étiquette Atma Classique. A découvrir pour comprendre l'histoire de ce peuple voué à la résilience et faire connaissance avec la voix de Suzie LeBlanc.

Bob Walsh - The soul man Le grand maître du blues québécois remet ça avec un nouvel album intitulé The only soul. Voilà maintenant plus de 30 ans qu'il défend ce style musical et cette fois il a décidé d'offrir des chansons originales, lui qui reprend souvent des classiques du genre. On retrouve donc des collaborations avec Rob Lutes, Fredric Gary Comeau, Jean-Fernand Girard, Claude Fradette, Richard Séguin, Jamil et plusieurs autres. Des blues langoureux et intimistes, parfois même énergiques, des tendances folk mais avec des guitares acérées, voici donc le menu de ce disque auquel ont collaboré les Guy Bélanger (fabuleux harmoniciste), Paul Picard (percussions), David Bellemare (saxophone), et les guitaristes Donald Meunier, Claude Fradette, Jean-Guy Grenier et Christian Malette. Difficile de faire mieux que Bob Walsh quand on parle de blues, il a la voix qui colle parfaitement à ce style et il y met toute la couleur voulue. Fort agréable du début à la fin.

Accrophone - J'thème Groupe de hip hop originaire de la ville de Québec, ces nouveaux poètes urbains en sont à leur deuxième album, le premier intitulé Duo du balcon ayant remporté le Grand prix de la relève Archambault. Sur cette nouvelle galette, ils reprennent la recette qu'ils ont faite leur: penser global et agir local. En tout, 17 chansons avec pleins d'invités comme Kenlo, Boogat, Ken Lo, Movezerb et Karim Ouellet. Fait inusité, ils ont lancé un extrait (J'Thème) pour les radios communautaires et universitaires, et un autre (On s'est tellement ennuyé) pour les radios dites commerciales. Pour ceux qui aiment le hip hop à saveur québécoise.

Jean-François Lessard - Utopia Dès l'écoute de On est à l'air, le premier titre de ce nouvel album, on reconnaît déjà les influences de Plume Latraverse. Même la bouille de l'artiste peut nous rappeler le Plume d'une certaine époque. Quand il ralentit le débit, on note même des petites touches de country ici et là. Pour ce premier album, Jean-François met l'emphase sur les mots, parfois sérieux, souvent directs, mais surtout avec un petit côté sarcastique qui enrobe le tout d'une humour noir fort agréable. À la recherche d'un endroit mythique (Utopia), il est entouré de musiciens de l'ex-Polémil Bazar, de Tomàs Jensen et de la Fanfare Pourpour. L'album est réalisé par l'artiste, en collaboration avec Thierry Gateau et est présenté sous l'étiquette L-Abe. Après plus de 800 spectacles à son actif, dont la première partie de Robert Charlebois au Québec et celle de Souad Massi à Paris, il était grand temps qu'on puisse entendre Jean-François Lessard sur disque. Dans ce renouveau de la chanson francophone, il faudra compter sur ce nouvel artiste d'expérience.

Jervais - Le psy Un premier album pour l'auteur compositeur Jervais qui en profite pour frapper un grand coup avec 11 chansons au son folk rock accrocheur, dont le premier extrait (et aussi le titre de l'album) Le psy a fait le bonheur des radios l'hiver dernier. Le jeune homme originaire de la région de Lanaudière carbure aux relations humaines avec des titres comme Les ex, La Senorita, T'es où, Blind date, J'aime tout le monde, etc. L'album a été réalisé par Daniel Volj qui a su capturer l'énergie communicative de Jervais tout en l'entourant de solides musiciens comme Patrick Lavergne (basse), Denis Faucher (claviers) et lui-même (guitares). J'aime beaucoup la chanson Les ex dont on a même droit à deux versions sur l'album. Avec un texte bien ficelé sur la séparation appuyé d'une musique qui monte en crescendo à mesure que la pièce avance. En général le ton de l'album est humoristique, un peu sarcastique, histoire de prendre tous ces petits malheurs avec un grain de sel.

Ginette - Taxi Miki La charmante Ginette lance un deuxième album faisant ainsi suite à son CD éponyme lancé en 2003. Un nouvel album intitulé Taxi Miki, inséré dans une pochette aux couleurs vives montrant une Ginette chaussée de patins à roulettes style années 70. Quand on l'insère dans son lecteur, on reconnaît déjà un son plus pop que le premier album, incluant même quelques touches d'électronique. En tout, 12 nouvelles chansons toutes signées de la plume de l'artiste, alors que les musiques se partagent entre Ginette, Stephen Faulkner, Éloi Painchaud, Gilles Bélanger et Mathieu D'Astous. Originaire des provinces maritimes tout comme Ginette, Mathieu D'Astous a aussi participé aux arrangements, à la prise de son ainsi qu'à la réalisation de ce nouvel album fort agréable. Il l'accompagnait sur scène ce soir, tout comme les auteurs compositeurs et musiciens Jipé Dalpé et Gaële. Avec cet album, l'artiste s'éloigne un peu du côté "fille de campagne" dont on avait fait la rencontre sur le premier disque. Aujourd'hui c'est le quotidien (qu'il soit rose ou noir) d'une jeune femme bien de son temps que nous découvrons à travers des chansons fort bien ficelées qui ont un goût de revenez-y.

Natalie Byrns - Le soleil sur l'épaule Le lancement d'un premier album, c'est un événement important dans la carrière d'une chanteuse, ce l'est encore plus quand on se donne coeur et âme depuis plus d'un an, non seulement pour enregistrer l'album, mais aussi pour le financer et le produire. Natalie nous présente un album ensoleillé qu'elle a concocté avec l'aide du réalisateur Francis Covan. Intitulé Le soleil sur l'épaule, le premier extrait radiophonique en est la fort jolie pièce Avant la pluie. Cet album, Natalie l'a volontairement voulu positif, histoire d'ensoleiller cet été qui approche, avec des titres comme Avant la pluie, J'y pense, Le plein d'étoiles, Bleu paradis, Filer sur le vent, etc. On a vite envie d'une ballade enflammée en décapotable quand on écoute les paroles de la chanson En décapotée, ou d'un retour aux sources quand elle entonne la chanson qu'elle a écrite en mémoire de sa ville natale (Thetford Mines) et qui s'intitule Ma ville trop sage. Natalie Byrns, c'est une sensibilité à fleur de peau, et Le soleil sur l'épaule c'est l'écrin qu'a su lui confectionner avec beaucoup de finesse le réalisateur Francis Covan. A découvrir !.

Camionnette - Jouer dans les airs Elles sont quatre jeunes femmes qui font du rock de garage pas piqué des vers et elles prennent leur rôle très au sérieux: elles font du rock et il faut que ça sonne comme tel, que les textes soient directs et accrocheurs, que les musiques donnent envie de bouger, mais il ne faut pas que cela devienne trop lourd non plus, donc elles savent aussi partager avec le public leur énergie et le plaisir de monter sur scène. Qui de mieux pour capter l'essence de ce nouveau groupe rock que le réalisateur, musicien, auteur, compositeur et chanteur (oui, tout cela chez le même homme) Éric Goulet, Monsieur Mono en personne, et le leader du groupe Les Chiens. Ça sonne comme une tonne de briques, les textes sont directs, les musiques endiablées et le son impeccable pour ce style un peu rock de garage mais au féminin, d'où le nom du groupe, Camionnette ! Plusieurs des chansons sont des créations paroles et musique de Corinne Montpetit (basse, tambourine, cloche à vache), d'autres sont des collaborations entre plusieurs personnes dont Catherine Dubois (batterie, choeurs), Éric Goulet, Sandy Taddeo, Guillaume Chartrain, Marie-Hélène Clément et quelques autres. Outre Corinne et Catherine, le groupe compte aussi sur la voix d'Isabeau B. DesGroseillers ainsi que les guitares de Marie-France Long (cloche à vache, tambourine, choeurs). On n'a pas eu beaucoup de groupes de rock complètement féminins au Québec, Camionnette sonne donc la charge avec un quatuor de musiciennes aussi solides que sexy. Elles parlent de chars comme elles parlent d'amour, de poules de luxe et de sacoches. C'est agréable, accrocheur, festif et ça réchauffe une salle en quelques minutes, c'est Camionnette !

Francis Cabrel - L'essentiel 1977-2007 Celui qui est considéré à juste titre comme le plus québécois des Français lance une compilation qui regroupe les plus grands succès de ses trente années de carrière. Ils sont tous là, de Petite Marie à Hors saison, de Sarbacane à Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai, au total, 37 pièces d'anthologie incluant 5 enregistrements inédits. On retrouve ainsi deux versions en public, soit Les passantes et Samedi soir sur la terre, ainsi que trois chansons originales, Gardien de nuit, Les yeux bleus pleurant sous la pluie et Le gorille. La chanson Gardien de nuit, que l'on doit au tandem Louis Chedid et Pierre-Dominique Burgaud, a été composée pour le conte musical Le soldat rose, présenté en France. C'est le premier extrait de cet album qui a été choisi pour la promotion radio. J'avoue une grande admiration pour l'oeuvre de Cabrel, ses chansons ont accompagné trois décennies de vie pour la plupart d'entre nous, de l'adolescence à l'âge adulte (et plus). Des chansons comme C'est écrit, Rosie, Les passantes, Je l'aime à mourir ne peuvent que raviver des souvenirs encore forts présents. Un pur bonheur que de toutes les retrouver ici.

Jacky Poulin - Être là Voici un album qui ne tombe pas dans un créneau facile à cataloguer. La voix est solide, les arrangements musicaux créant des paysages oniriques pour envelopper des textes originaux ayant une tendance à l'introspection et à la spiritualité. La pochette nous montre le visage de Jacky reflétant l'image d'un gratte-ciel, avec en arrière-plan un paysage de forêt et la silhouette de ce qui semble être un ange. On y reconnaît donc le déchirement de l'homme entre la vie trépidante de la ville et le désir de détachement et de retour à des valeurs plus naturelles, voire spirituelles. Les titres des chansons font donc le lien entre ces valeurs, avec Des horizons, Être là, Une part de nous, Il avance, S'envoler, La vraie richesse, etc. En tout, neuf chansons dont la majorité des paroles et musiques, si on exclut Des horizons (texte de Gaston Miron) ont été écrites par Jacky. Il a été appuyé dans son projet par Anne-Marie Cassidy au violoncelle. Un album qui mérite bien les quelques écoutes qu'il faut pour en saisir toutes les émotions. On peut se procurer l'album chez Renaud Bray rue St-Denis et Place Laurier à Québec ou le commander dans tous les Renaud Bray. Il est également disponible chez le disquaire Sillons de la rue Cartier à Québec ou encore en ligne sur le site bluetracks. Jacky est en lice pour les nominations du Gala GAMIQ 2007 de la musique indépendante et les gens peuvent voter au www.gamiq.ca.

Autres albums répertoriés Céline Dion D'elles Pépé 100% boeuf Les Cowboys Fringants Au Grand Théâtre de Québec

Les nouveautés du mois de mai

La loi des cactus - éponyme Le groupe des frères Gendron pousse la machine encore plus loin avec ce deuxième album qui se situe toujours aux frontières du rock et du ska avec des arrangements où les cuivres sont à l'honneur. Lancé sur étiquette BrosCanteur, cette fois sans titre particulier (un album éponyme), le son festif ne se dément pas l'album comporte tout de même quelques textes plus sérieux comme Babylone résistance soundsystem et La tempête. On retrouve une chanson qui a été enregistrée en collaboration avec Marco Calliari, un savoureux mélange d'italien et de français sur une musique typique du matériel de sieur Calliari, le titre en est Après le combat. On sent une belle maturité sur ce deuxième album, il est moins éparpillé au sens musical, et les textes sont toujours de la plume d'Olivier Gendron, le chanteur du groupe. Le premier extrait en est Sans comment ni pourquoi, un texte accrocheur sur des musiques qui le sont tout autant. En fait, chacune des 11 pièces de l'album possède sa propre signature tout en participant à un ensemble qui se tient et qui a du panache . On écoute du début à la fin avec plaisir.

Francine Poitras - Espacios Intimos Difficile de croire qu'elle chante depuis déjà 25 ans, qu'elle a participé à certains des spectacles les plus connus de la scène québécoise (et internationale) et qu'on ne connaît presque pas son nom. C'était elle la magnifique voix du spectacle Saltimbanco du Cirque du Soleil. Originaire du Nouveau-Brunswick, elle a une charmante façon de rouler ses "R", elle en parle elle-même, ce qui lui donne une longueur d'avance pour s'attaquer au répertoire espagnol, une langue qu'elle affectionne particulièrement et avec laquelle elle a choisi de nous offrir quelques moments d'une belle intimité, d'où le titre de ce premier CD en solo. Elle l'a concocté avec l'aide du réalisateur Luc Gilbert et de nombreux collaborateurs musiciens de renom, tels les Jean-François Groulx, Lucie Cauchon et Yves Léveillé (tous au piano), Éric Breton aux percussions, Jean-François Martel à la contrebasse, Didier Dumoutier à l'accordéon et j'en passe. Au niveau des musiques et des textes, on retrouve quelques classiques de la chanson latine, comme Hijo de la luna (du groupe espagnol Mecano) mais aussi plusieurs créations originales écrites paroles et musiques par Francine avec l'aide de Michel Cusson, Paulo Ramos, Madeleine Pérusse et Nora Perez. Parmi les moments forts du disque, je retiens justement la chaleureuse interprétation de Hijo de la luna, le suave arrangement d'accordéon de Fillette de cuivre, de même que la reprise à capella de la chanson d'origine judéo-espagnole, Puncha Puncha. Pour qui a aimé cette voix chaude dans Saltimbanco, pour qui aime ou aimerait découvrir la chanson d'origine latine, pour qui aimerait redécouvrir certains classiques avant qu'ils ne tombent dans l'oubli, cet album de Francine Poitras pourrait être le départ d'une nouvelle histoire d'amour !

Rééditions Morse Code

La marche des hommes Procréation Je suis le temps

L'organisme sans but lucratif Musique ProgresSon continue son travail de préservation du patrimoine musical québécois sous l'étiquette ProgQuebec avec la parution de trois albums cultes du groupe Morse Code, La marche des hommes (1975), Procréation (1976) et Je suis le temps (1977). Comme c'est devenu la marque de commerce de cette collection, les albums ont été conçus pour représenter fidèlement les originaux, tout en offrant des suppléments d'archives fort intéressants et des livrets bien documentés. Sur La marche des hommes, on retrouve une version disco de la pièce instrumentale Cocktail, de même que la version 45 tours de Qu'est-ce que t'as compris. Sur le deuxième album, Procréation, on retrouve en bonus deux autres pièces instrumentales intitulées Punch et Image, toutes deux tirées d'un 45 tours dans la lignée de Cocktail. Comme plusieurs groupes de cette époque, les Pollen, Et cetera, Maneige, etc, Morse Code aura marqué le rock progressif québécois des années 70. Originalement un groupe anglophone (sous le nom de Morse Code Transmission), c'est surtout leur matériel francophone qui les a fait découvrir et les trois albums maintenant disponibles sous forme de CD pour la première fois représentent le matériel du groupe à l'apogée de sa forme, sous le leadership de Christian Simard.

Autres albums répertoriés Kevin Parent Fangless wolf facing winter Urbain Desbois La gravité me pèse

Festival en Chanson de Petite Vallée - L'année Pierre Flynn Comme a chaque année, on retrouve avec plaisir les moments forts du Festival de Petite Vallée sous la forme d'un CD lancé par les Productions de L'Onde de notre ami Edgar Bori. Cette année, célébrant la 24ème édition avec Pierre Flynn, on retrouve des pièces de ce dernier, soit chantées avec l'aide du groupe Octobre reformé pour l'occasion (Dans ma ville, La maudite machine), avec même Yann Perreau dans le rôle de Pierre Flynn pour l'une d'entre elles (L'oiseau rouge). Parmi les artistes invités à rendre hommage à Pierre, on retrouve Juan Sebastian Larobina, Marie-Michèle Desrosiers, Gaële, Daniel Boucher et même Manuel Gasse et Antoine Gratton qui ont inventé une chanson de Pierre Flynn (Le call de l'orignal). On retrouve aussi plusieurs finalistes ainsi que les lauréats Josianne Paradis (Ma réalité) et Sylvain Deschamps (La mécanique des bikinis). Je suis bien content qu'ils aient choisi d'inclure la chanson d'Isabelle Saint-Antoine (Womanizer) qui fut une des découvertes de ce festival pour moi. Au total, 14 chansons qui représentent bien l'ampleur du talent et de la fête de la chanson que constitue le Festival en Chanson de Petite Vallée.

Stéphane Richard - Mirabella del Madrid Demi-finaliste au Festival de Granby en 2001, puis finaliste aux Francouvertes en 2002 et 2005, Stéphane lance un premier album avec la compagnie de disques Orange Music (Djelem, Sonya Sanscartier), un disque qu'il a co-réalisé justement avec Claude Simard de Djelem et sur lequel on retrouve la jolie voix de Sonya. Au niveau des collaborateurs, on retrouve aussi Alain Quirion (Zébulon), Rod Shearer (Bran Van 3000) et Claude Champagne (Daniel Bélanger, Okoumé, Jean Leloup, etc). L'auteur-compositeur de 34 ans a écrit paroles et musiques de toutes les chansons, tout en jouant les synthétiseurs, guitares et le piano. L'enveloppe musicale donne beaucoup de texture aux textes de Stéphane en ajoutant des arrangements sans âge qui peuvent autant nous rappeler les années 70 que les années 2000. Un album qui mérite d'être écouté plusieurs fois pour en saisir toutes les subtilités. Pour en savoir plus, visitez le site Internet de l'artiste

Marijo Bonheur - Eastern Swing Un premier album en carrière pour Marijo qui a choisi la formule lancement spectacle et invité ses fans et amis au studio théâtre de la Place des Arts pour une soirée fertile en émotions et en découvertes. Parmi les pièces dort intéressantes de cet album, on retrouve les Tu t'es perdu, Je, Eastern swing sérénade, Calvitie (avec une belle pointe d'humour pour son chum Jean-François Fortier), Vas-y mon Norm, L'amour est la somme, Chanson d'amour, Plus rien n'est pareil, Reine du foyer (avoir une petite Juliette de quelques mois, ça change une vie), Soleil et Faut prendre les moyens. Après avoir travaillé comme choriste avec plein d'artistes de la relève, Marijo lève donc le voile sur son univers à elle, un endroit où il fait bon vivre, inondé d'un bonheur rationnel, celui qu'on doit découvrir autour de soi au lieu d'attendre qu'il nous frappe en plein fouet. écouter Marijo et ses musiciens, c'est une bouffée de fraîcheur collective. A prendre au lieu des médicaments contre la dépression !

Michel Forrest - Exigeant Michel est un prolifique auteur compositeur interprète qui a un style à nul autre pareil. Ses chansons sont de petites histoires reflétant le quotidien, mises en musique de façon à captiver l'auditoire puisque les arrangements sont très vivants et nous donnent un goût de revenez-y. Sur chacun de ses albums, Michel se livre un peu plus, ici c'est la chanson Mon fugitif, décrivant la détresse d'un père envers son fils disparu. Pas simple comme message mais tellement bien présenté qu'on peut partager sa peine avec lui sans tomber dans le pathos, un vrai coup de coeur. Les pièces de l'album ont été écrites sur une période de 25 ans, couvrant une plage assez large de 1980 à aujourd'hui. Quelques chansons traitent de réalités difficiles comme Noël à Bagdad (écrite en 1997) ou Ronald (McDonald), d'autres de la quête du bonheur (Je te couraille sur la planète, Son palais), des sujets qui ne se perdent pas dans la réalité d'aujourd'hui. En accompagnant Michel dans ce voyage musical, on rencontre des oasis comme Les îles (grecques) et sa Ghislaine (son paradis avant son temps). Pour terminer l'album, quoi de mieux qu'une visite à La cour du roi chromé, adaptation libre de la pièce d'anthologie The court of the Crimson King, écrite et popularisée par Robert Fripp et Greg Lake du fameux groupe underground anglais King Crimson. Je ne saurai assez le dire, j'aime beaucoup la poésie de Michel, sa façon de venir nous chercher par en dedans. Pas beaucoup de fioritures, mais des directs au coeur !

Gilles Bernier - Un espace où rêver Depuis plusieurs années maintenant, je connais cet auteur compositeur qui a roulé sa bosse dans plusieurs boites à chansons de Montréal, du P'tit bar au Petit Medley, au Double Dose ou à la Butte St-Jacques. Avec le temps il est devenu un ami et je suis bien content de pouvoir entendre ses plus récentes chansons sur ce deuxième album qu'il lance en ce mois de mai, célébrant le printemps, la musique et la vie dans ce qu'elle a de plus beau ou même parfois de lourdeur. Parmi les pièces qui retiennent l'attention dès la première écoute, j'aime particulièrement Y'a un loup, Parle-Moi, Félix (pour son petit fils), Qui saura, À zéro et la magnifique Elle m'a soufflé la vie. Pour cet album, Gilles s'est entouré de collaborateurs qu'il apprécie particulièrement, notamment les Paule Tremblay, Marie-Anne Catry, Véronique Bleau (au niveau des textes) ainsi que Reggie Thompson (à la prise de son), Anik Bérubé & Geneviève Toupin (aux voix). Gilles a cette capacité de créer des chansons qui nous restent dans la tête, les textes sont forts et riches, les musiques accrocheuses et que dire de son jeu de guitare qu'on apprécie à chaque tournant de cet album. Un espace où l'on prend plaisir à rêver!

Geneviève Letarte - Âmes Soûles Après les albums Vous seriez un ange et Chansons d'un jour, Geneviève lançait ce soir le troisième jet de cette trilogie de mots et de musiques qui reflètent à la fois son univers et le monde qui l'entoure. Intitulé Âmes soûles, l'album contient 10 pièces dont la majorité des paroles et des musiques sont de Geneviève, parfois aidée de Claude Fradette et Normand Guilbeault, des collaborateurs de longue date. Nous avons même droit à une chanson en anglais, la fort agréable Winter room dont le texte est de Fortner Anderson. Généreuse, elle en a chanté plusieurs en showcase ce soir. Parmi mes préférées, bien que je n'ai écouté l'album qu'une seule fois, on retrouve Je marche dans la ville, Ce matin à la banque, la chanson-titre Âmes soûles et écris-moi qui en dit beaucoup sur les états d'âmes des femmes avec leurs conjoints. Elle explique d'elle-même qu'elle est surtout une "faiseuse de chansons" avant d'être une chanteuse. Ses sujets sont variés, bien écrits, les musiques sont juste assez accrocheuses pour enrober le message sans le noyer. Je trouve que sa voix porte bien les textes, les disant à l'occasion comme sur Ce matin à la banque, là encore, une voix forte et puissante donnerait l'impression de favoriser l'enveloppe au détriment du message. Comme elle aime bien qu'on lui écrive, Geneviève voici un message pour toi: l'album passe trop vite, je vais devoir trouver les précédents pour étirer le plaisir !

Charles Dubé - Sortir de soi Pas toujours facile de sortir un deuxième album quand le premier a été fort populaire tout en faisant les délices des critiques. Les attentes sont donc grandes et la pression doit se faire sentir à chaque tournant. Comment répéter le succès du premier sans se répéter ? Je pense que Charles Dubé a trouvé la formule, son deuxième album est tout aussi bon que le premier, tout aussi accrocheur sans pour autant sonner réchauffé. La voix chaleureuse de Charles se fait largement sentir sur les pièces musicalement plus douces alors qu'on la reconnaîtrait entre mille sur les refrains plus enjoués et accrocheurs. Il a réussi à faire évoluer le son Charles Dubé sans pour autant perdre son identité. Il a fait fort. Le réalisateur François Lalonde a bien saisi l'univers de l'artiste et l'a enrobé parfaitement, comme l'ont fait les musiciens invités. On note aussi la présence d'Andréa Lindsay et de Paul (Polo) Bellemare aux choeurs. En tout, 13 titres actuels et bien ancrés dans la réalité. Gageons sur son succès !

Autres albums récents répertoriés Marie-Ève Janvier éponyme Émilie Proulx Dans une ville, endormie Marilou éponyme

Alexandre Belliard Demain... la peur Monique Leyrac La diva des années 60

Claude Dubois et invités Duos Dubois Dans la vague des albums hommage aux artistes des années 70-80, nous avons eu Fiori, Ferland, Dassin, Aznavour, etc. Voici maintenant celui de Dubois, mais avec une tournure différente puisque Claude participe à chaque chanson avec un invité plutôt que la chanson soit complètement reprise par quelqu'un d'autre. Cela donne les Duos Dubois et pour quiconque s'est intéressé à la chanson d'ici depuis 40 ans, c'est toute une partie de notre histoire qui est présente ici. Déjà les chansons sont des classiques, tout comme la voix de Claude Dubois, unique et sans pareille. Les 12 titres retenus donnent un bon survol de la carrière de ce créateur, de Comme un million de gens (1968) à Si Dieu existe (1996), en passant par Infidèle, Pas question d'aventure, Femme de rêve, Le Labrador, Artistes, et j'en passe. De les entendre ensuite reprises accompagnées d'artistes qui ont aussi fait le bonheur des amateurs de chansons pendant toutes ces années, d'Isabelle Boulay à Marilou, en passant par Lynda Lemay, Garou et Éric Lapointe, avouez que cela fait fort. Même l'humoriste André-Philippe Gagnon a participé au concept en reprenant Artistes avec Dubois. Un moment d'anthologie à retenir, la pièces Le Labrador reprise par trois monuments de la chanson québécoise, Claude Dubois, Richard Desjardins et Gilles Vigneault. On peut aussi compter sur la présence des réputés Francis Cabrel (Pas question d'aventure) et Patrick Bruel (L'infidèle). En résumé, un album à conserver tout à côté du Petit Roi, entre Une fois Cinq et Le loup le renard le lion.. des classiques sans âge !

Alfa Rococo - Lever l'ancre Lancé en grandes pompes au théâtre Plaza, le premier album du duo formé de Justine Laberge et David Bussières a tout pour se frayer un chemin jusqu'aux oreilles des québécois. Si on se fie à la réaction des médias et du public lors de cet événement, on peut dire que le bateau navigue déjà à pleine vapeur. Un premier extrait intitulé Les jours de pluie fait déjà la pluie et le beau temps un peu partout. Rien de plus mérité, la chanson est fort accrocheuse avec une intro de guitare qui la rend unique et facile à reconnaître. Le duo s'est formé il y a maintenant presque 3 ans, simplement pour le plaisir de créer une chanson ensemble. Le résultat est tellement bien reçu, et l'occasion de travailler ensemble se révélant fort positif et créatif, les deux décident de poursuivre dans cette veine et de créer suffisamment de matériel original pour concocter un album complet. Connus dans le milieu puisque Justine a déjà travaillé comme choriste Ève Cournoyer et David a accompagné les Dobacaracol et le Cirque du Soleil (Dralion) tout en faisant partie du groupe André, la scène n'a pas de secret pour eux sauf si ce n'est de performer en avant plan et non pas comme personnel de soutien. Côté musical, l'album comporte 11 chansons dont les textes sont crédités majoritairement au duo alors que les musiques sont surtout de David. Réalisé par David avec l'aide de Mathieu Dandurand (Mes aïeux, Stefie Shock), chaque chanson réussit à séduire par la qualité des arrangements (et que dire des magnifiques guitares et des claviers), la voix fort agréable de Justine appuyée à l'occasion par David. Le style musical est actuel, tout en puisant dans le rock dit classique. Entre des ballades bien rythmées comme Les jours de pluie et la chanson titre, Lever l'ancre, on retrouve des textes plus sérieux comme Horribles gens et Peau de chagrin. Chaque fois, les musiques viennent habiter les mots et nous donner le goût de les écouter encore et encore. Un beau tour de force!

Les nouveautés du mois d'avril

Trois gars su'l sofa - Des cobras des tarentules Le trio donne dans le folk humoristique, un peu à la façon de plusieurs jeunes groupes qui veulent se différencier de la masse. Le groupe a vu le jour au Saguenay mais les membres ont grandi dans différents coins du Québec, notamment Matane, Victoriaville et Ste-Julie, et comprend Guillaume Meloche-Charlebois (guitare, voix), Nicola Morel (guitares, voix) et Guillaume Monette (guitare, voix). Après s'être fait connaître lors de leur participation à l'émission Les pourris de talent, ils poursuivent leur démarche et nous offrent maintenant un premier album complet. Intitulé Des cobras, des tarentules, l'album met majoritairement en vedette les guitares acoustiques des différents musiciens, tout comme les textes un peu fleur bleue et parfois même carrément absurdes concoctés par les trois compères. Réalisé par Claude Champagne (Jean Leloup, Paul Piché, Daniel Bélanger, Marc Déry, Richard Desjardins, etc) qui a su mettre de l’avant un folk coquin et de rondes mélodies de guitares acoustiques et d'harmonies vocales. Personnellement, je trouve les musiques bien accrocheuses, ce que j'avais noté lors de leur prestation à Zoom sur la relève l'automne dernier. J'aime beaucoup leur poésie fleur bleue, surtout les chansons Trois, A la plage, Les loisirs et Le désert, mais aussi les tounes plus rythmées comme Véronique (le premier extrait radio) ou L'été. C'est frais, c'est jeune, c'est accrocheur !

Autres albums récents répertoriés Isabelle Boulay - De retour à la source IMA - Smile

Manon Brunet - Ma blues band Après avoir tourné sur les scènes québécoises et européennes au courant des deux dernières années, Manon avait les fourmis dans la voix et il lui tardait de terminer la préparation de son quatrième album en carrière, le premier depuis Queen size en 2002. Pour cet album, elle s'est entourée d'excellents musiciens dont Jim Zeller (harmonica), Éric Sénécal aux claviers, Michel Bruno, Erick Rock et Daniel Volj aux guitares, Gillis Cloutier à la basse (et à la co-réalisation de l'album) et Raynald Masse à la batterie. Pour ceux qui la connaissent le moindrement, Manon représente le blues féminin au Québec, sa voix se mariant comme un gant avec ce style musical. Au menu, quelques classiques repris à la façon Manon Brunet, tels Summertime de Gershwin) et The thrill is gone de B.B. King (traduite sous le titre de L'amour est mort en français). Manon y signe aussi plusieurs pièces dont la fort à propos Télécharge-moi, Comme si je l'avais chanté (avec Julie Massicotte) et la pièce-titre Ma blues band. On y retrouve aussi une chanson originale de Lynda Lemay, intitulée Je suis guérie. Vive le blues, avec le Ma Blues Band

LongueDistance - Immortels Il s'agit du troisième album du groupe rock LongueDistance, un groupe de la région trifluvienne qui n'hésite pas à défoncer les barrières du rock traditionnel notamment sur l'album précédent, ils nous avaient offert the pièce d'origine folklorique mais en version plus lourde. Cette fois, ils restent plus ancrés dans leurs sources rock bien qu'on sente à l'occasion des influences folk (Un monde en overdose) ou même country (Passe-moi l'crachoir). Le premier extrait de l'album s'intitule Marianne et donne une bonne idée du son du groupe avec le beat saccadé et les arrangements bien sonnants. Les textes ne manquent pas d'intérêt non plus, que ce soit au niveau de l'essence de la vie (Immortels, Au fil du temps, L'horloge...) ou simplement des relations interpersonnelles (Marianne, Où que tu sois...). L'album se termine sur une courte ballade Y'as-tu un peu d'soleil à l'aube, bouclant la boucle avec la pièce titre (Immortels). Les textes et les musiques dont de Nicolas Bélanger, les arrangements de Pierre Rémillard et la réalisation de Sébastien Cloutier et Éric Blanchard. Un bon album qu'il fait bon découvrir sur plusieurs écoutes, une voix un peu rauque capable de couleur et d'intensité, des musiques qui nous rappellent le bon temps du rock mélodique. Et pourquoi pas !

Autres albums récents répertoriés Tricot Machine éponyme Daniel Boucher Chansonnier Daniel Boucher La patente / Live Pascale Picard Me, myself & us Daniel Bélanger L'échec du matériel Marie-Elaine Thibert Comme ça

Les nouveautés du mois de mars

La RéVolt - Les heures marchandent C'est O Patro Vys de la rue Mont Royal que les membres du groupe ont choisi de présenter leur premier album en carrière, intitulé Les heures marchandent. Trio musical formé de Michel A. Cyr (voix, guitare, mandoline, harmonica) des Îles de la Madeleine, Kim Bergeron (flûte traversière, voix) du Centre du Québec et Martin Charette (guitares, voix) de l'Outaouais. La plupart des textes sont le fruit du travail de Michel Cyr (sauf un en collaboration avec Mélanie Boucher), alors que tous les musiciens apportent leur bagage musical personnel pour donner au tout une enveloppe fort intéressante: un genre de mélange folk rock progressif, celtique et jazzé... Leur nom vient des notes de musique La et Ré, couplées à Volt pour le poète Voltaire. On peut donc faire le lien entre la musique et la poésie pour former cette "révolte". Sur le nouveau CD du groupe, on retrouve plusieurs excellentes pièces qui présentent bien de quoi le groupe est fait. L'album débute fort bien avec Chevalier Miguel, mettant de l'avant un texte bien fignolé sur un jeune homme qui découvre la société dans laquelle il doit vivre, décrit comme "le chevalier des générations oubliées": une musique fort accrocheuse, des arrangements sophistiqués et un texte qui fait mouche. Parmi les autres pièces je connaissais déjà Pantin du rock, plus up-beat, plus funky que la première. Il y a aussi Le smart, un rock jazzé fort intéressant et 100 pièges une critique sociale sur les pièges de notre vie. Je suis littéralement tombé sous le charme de la réponse de de l'acadien Gabriel à sa belle Évangéline (une chanson fort connue de Michel Conte). Intitulée La complainte de Gabriel, il est à souhaiter qu'elle arrive à traverser le temps tout comme l'a fait la pièce de Michel Conte. Avec ce genre de créativité, vivement la révolte !

Lasting Weep - 1969-1971 Lasting Weep - Le spectacle de l'Albatros Je connaissais bien l'apport de Jérôme Langlois au sein du groupe Maneige, de même que la qualité du matériel produit pendant sa propre carrière en solo, par contre j'ai été surpris d'apprendre l'existence du groupe Lasting Weep qui avait connu l'équivalent de deux vies, une première entre 1969 et 1971 avant que Maneige ne soit créé par Jérôme et Alain Bergeron, puis une deuxième alors que Jérôme venait de quitter Maneige pour se concentrer sur des oeuvres toujours aussi riches mais plus longues donc permettant une plus grande structure musicale. C'est à ce moment qu'il avait ressuscité Lasting Weep pour une série de concerts avec les membres de Maneige, l'ex-Karrik et ex-Engoulevent Michel McLean, Jean Vanasse, Raoul Duguay, et plusieurs autres musiciens influents de cette époque au Québec. Ces concerts à la bibliothèque nationale ont été enregistrés de manière professionnelle mais n'avaient jamais vu le jour sur disque à cette époque. C'est après avoir fait entendre ce patrimoine musical aux dirigeants de ProgQuebec, dont Stephen Takacsy, que Jérôme a accepté l'offre de sortir les rubans des boules à mites, de les masteriser et de finalement graver sur CD cette oeuvre méconnue mais combien importante de notre patrimoine progressif. C'est donc sur deux CDs, chacun représentant une époque de la vie de Lasting Weep que nous avons aujourd'hui l'occasion de découvrir toute l'ampleur de cette oeuvre. Pour le premier, celui couvrant la première période du groupe, on retrouve un son qui était, à l'époque, précurseur de ce qui allait devenir la marque de commerce du groupe anglais Jethro Tull, beaucoup de flûte sur un fond jazz-rock. Sans se targuer d'avoir inspiré le célèbre groupe anglais, Jérôme et ses acolytes avouent que le son a des ressemblances et qu'ils ont par la suite été eux-mêmes inspirés par Jethro Tull. Pour ce qui est du deuxième album qui représente une oeuvre complète intitulée L'Albatros, il s'agit de musiques et de textes inspirés du poème The rime of the ancient Mariner de Samuel Taylor Coleridge. On retrouve en tout 9 pièces dont la moyenne se situe à près de 9 minutes chacune. Enregistré sensiblement à la même époque que le célèbre album L'Heptade d'Harmonium, L'Albatros a peu à lui envier, si ne n'est la reconnaissance des masses que le travail du groupe aurait bien méritée à l'époque mais déjà les compagnies de disques se faisaient tirer l'oreille et le groupe n'avait pas trouvé preneur. Après plus de 31 ans, voici enfin l'occasion de goûter (par tous les sens) cette musique sans âge et sans frontières qui a admirablement bien traversé les époques pour finalement aboutir dans nos lecteurs CDs. Un beau cadeau de ProgQuébec, un organisme voué à la préservation de notre patrimoine musical progressif qui a déjà édité sur CD de magnifiques oeuvres comme le Ville Emard Blues Band et Contraction.

Luce Dufault - Demi-jour Elle est reconnue comme l'une de nos plus talentueuses interprètes, elle sait toujours faire siens les textes des autres, cette fois on parle de ceux de Michel Rivard, Nelson Minville, Marc Chabot et Marc Déry qui lui ont offert des chansons originales. On parle aussi deux magnifiques interprétations des pièces de Joni Mitchell, Both sides now et River. Ajoutez à cela Hors saison de Francis Cabrel et You've changed de Bill Carey et Carl Fisher, et vous obtenez un album empreint d'émotions toutes plus vibrantes les unes que les autres. L'album s'ouvre sur Des anges dans la neige qui est déjà une de mes préférées de la belle Luce. On y ressent la nostalgie de l'adulte qui laisse son enfant derrière pour vaquer à son travail et qui rêve du retour et de toutes les activités qu'ils vont faire ensemble. L'image des anges dans la neige, portée par la voix chaleureuse de l'artiste, c'est fortement poétique. Certes, il y a des chansons tristes, parfois bouleversantes, mais toujours avec cette poésie qui est sienne et qui lui permet de donner une ligne d'ensemble aux pièces de plusieurs collaborateurs. En plus de ceux mentionnés plus faut, notons la présence de Richard Séguin au niveau des musiques sur les deux textes de Marc Chabot. Habituée à la scène, Luce a toujours eu de la difficulté avec l'élément "cage de verre" des studios d'enregistrement, c'est pourquoi cet album a été enregistré avec une formation acoustique en prise directe. On retrouve donc toute la chaleur et l'immensité de sa voix, fragile et forte à la fois. Musiciens et complices de longue date de Luce, Jean-Sébastien Fournier et Jean Garneau signent la réalisation de l'album.

Denise Dallaire - Mon baluchon Le premier album de Denise devrait être lancé à Montréal d'ici quelques jours bien qu'il soit déjà disponible chez les disquaires. En écoutant ce disque, on ne peut que repenser à la grande époque des auteurs compositeurs français, les Ferré, Brel, Brassens et autres grosses pointures. La majorité des pièces sont la création paroles et musique de Denise, parfois aidée de Patrick & Catherine Lavoie et d'Éric Dallaire. La réalisation, les arrangements et la prise de son sont de Patrick Lavoie qui a aussi joué la majorité des instruments d'accompagnement, soient piano, guitare, basse, violoncelle, banjo, percussions, etc. C'est presqu'une histoire de famille puisqu'il est le fils de Denise. La pièce titre, Mon baluchon, ouvre l'album et donne le ton au reste du matériel. Sorte d'exutoire du cheminement artistique de l'auteure, elle me rappelle un peu le sujet de la chanson La bohème d'Aznavour. La comparaison s'arrête quand même là puisque le son et les arrangements sont tout de même plus modernes. En somme, Denise a su capter la beauté de la chanson française et la faire sienne.

Judi Richards - Du septième ciel C'est en 1994 que Judi lançait un premier album solo à la fois personnel et fort bien articulé musicalement avec un style original qui mêlait la chanson à texte avec des accents de country. Elle poursuivait quelques années plus tard avec un deuxième album plus difficile à cerner. Les sujets de la violence conjugale, des enfants de la rue et autres plaies de notre société y étaient abordés et pouvaient rendre l'auditeur mal à l'aise de se faire rappeler aussi crûment les problèmes qui l'entourent. Il lui aura fallu presque dix ans avant de revenir terminer le triptyque et offrir un troisième album plus ouvert sur le monde que les deux premiers, sans pour autant oublier des sujets qui lui sont toujours aussi chers. On le sait, Judi est très impliquée au niveau social, cela se sent dans ses chansons et dans toutes les causes qu'elle et son mari ont épousé au fil des années. L'album est Intitulé Du septième ciel et on y retrouve l'image de Judi avec des ailes, semant des parcelles d'humanité sur un monde qui en a bien besoin. Réalisé et arrangé par Christian Frappier, on y retrouve aussi Sylvain Coutu à la gérance et à la batterie, lui qui avait fait partie du groupe Pollen dans les années 70 et qui avait joué avec plusieurs artistes de cette époque (Daniel Barbe, Véronique Béliveau, etc).

Forestare Un magnifique album, pas évident à faire, mettant en vedette 13 guitaristes et une contrebasse pour souligner l'attachement à la terre et à la forêt. Notons la présence de Richard Desjardins qui prête sa voix à deux pièces de l'album dont La maison est ouverte et la grandiose suite Les yankees. On connaît tous la passion de Richard pour la forêt et lui connaissait bien le respect qu'il vouait au jeu de guitare d'Alexandre Éthier. Il a donc accepté de joindre l'utile à l'agréable, ce qui donne un moment d'anthologie digne des plus grandes pièces du répertoire québécois. De facture classique, l'album est produit sous l'étiquette Atma, spécialiste de ce genre musical mais il ne faut pas trop le prendre à la lettre, ici le contenu et la forme font un tout, c'est musicalement très émouvant et textuellement très musical. On retrouve également les voix de Pascal Sasseville Quoquochi, Denis Gougeon, Francis Marcoux, Steve Reich, François Gauthier et Leo Brouwer. Une réalisation d'Anne-Marie Sylvestre.

Marie-Annick Lépine - Au bout du rang Très loin de l'univers des Cowboys Fringants dont elle fait partie, la jeune femme nous offre un album tout personnel avec des chansons qui n'auraient pu cadrer dans le matériel du groupe. En fait, on en avait eu un petit exemple avec la chanson Ma belle Sophie de l'album La grand messe. Si vous avez aimé cette chanson toute en douceur, vous aimerez le nouvel album solo de la multi-instrumentiste (elle joue de la guitare, piano, Rhodes, metallophone, mélodica, accordéon, concertina, mandoline, banjo, violon, violoncelle, etc etc etc). Elle signe la majorité des textes et des musiques de même que la réalisation de l'album. Parmi les artistes invités de l'album, on retrouve Catherine Durand, Dominique Lanoie, Jérôme Dupras, Steve Gagné, Michel Bordeleau, Martin Soucis, Ivanhoe Jolicoeur, Karl Tremblay et Christina Tournavelis. Beaucoup de beau monde pour un album tout en finesse et en tableaux. Justement, Marie-Annick a dessiné tous les tableaux qui ornent la pochette et le livret de l'album. On peut dire que la couleur rouge doit lui plaire puisqu'elle l'utilise partout. Bien que l'album soit majoritairement très doux, ce qui sied bien à la voix plutôt feutrée de l'interprète, on a droit à l'occasion à quelques pièces plus rythmées comme J'aurai vu la mer, A la nuit et Cette justice. J'avoue un faible pour la pièce La belle époque où elle rappelle à son petit frère les beaux jours de leur jeunesse, incluant le fait que son père, prof de maths (oui j'ai été dans sa classe) leur faisait une grande patinoire dans la cour. Je ne crois pas que tous les fans des Cowboys Fringants vont la suivre dans cette aventure loin des refrains accrocheurs et du style revendicateur du groupe, mais ceux qui le feront découvriront une facette fort agréable de la jeune femme de Repentigny.

Claire Lafrenière - Chansons actuelles Il y a plusieurs années que Claire s'est donnée comme mission de faire revivre les chansons de la première moitié des années 1900 et, dans cette optique, le titre de son nouvel album est fort éloquent. C'est qu'à travers 12 chansons choisies parmi le matériel des années 1900 à 1930, on reconnaît des préoccupations qui sont sans âges. Les grandes catastrophes (Le naufrage du Titanic) côtoient des sujets plus sociaux comme Le salaire des députés, Dans l'île du peuple, La romance du crime en Canada, L'enfant puni, le gaz à bon marché et Sans le sou. Le matériel se situe à quelque part entre le folklore français et la Bolduc et a été récupéré par Claire avec l'aide de Jacques Clairoux, un collaborateur de longue date. On retrouve plusieurs musiciens de talent, dont Réal Léveillée au piano et aux arrangements, Steve Normandin à l'accordéon et au piano, de même que le guitariste de Lynda Lemay, Yves Savard. Pour ne rien oublier de cette époque !

Les nouveautés du mois de février

Direction - 13 Quand l'album démarre, on se dit que cela va déménager, un son rock avec les guitares acérées puis il nous arrive quelque chose d'inusité, on découvre un style qui tient plus du rock progressif que du gros rock bien beurré. Le groupe Direction a réussi à marier les deux styles un peu comme le faisaient les groupes d'une époque révolue, pensons aux Deep Purple par exemple. Bien sûr, les guitares sont bien présentes mais on évite les effets trop prononcés qui nous feraient perdre le fil des textes l'album qui se veulent une quête de la vie et de son apprentissage avec des titres comme Suis moi, Appuie, Le retour, L'apprenti-sage, Riche et heureux, Intoxiqué, etc. Notons encore une fois trois pièces présentées en plusieurs actes, notamment Apprenti-sage (8 min 32), Le Château (13 min 10) et Intoxiqué (12 min 46). Avec ce genre de pièces fort différentes de ce qui se fait aujourd'hui, le groupe assume sa différence et ce pour le plaisir de notre oreille musicale.

Water on Mars - Delta Voici un nouvel album qui tombe dans le créneau de la musique un peu techno lounge comme le fait DJ Champion. Des scratchs, des filtres pour simuler les bruits de fond de la grande l'époque du vinyle, une musique éclectique, des voix d'opéra par moments, le groupe a choisi d'innover à sa façon et cela se laisse entendre tout au long de l'album. Pour ceux qui aiment le style Moby, c'est fort intéressant d'entendre des québécois dans ce créneau. Dans un blender musical qui touche le techno, les musiques du monde et l'opéra, on se laisse entraîner, voire hypnotiser, dans un monde surréel et éloquent, une sorte de rêverie éveillée qui nous ouvre les entrailles. Une expérience particulière je dois dire!

Renan Luce - Repenti Jeune auteur compositeur français qui débarque au Québec avec un premier album sous le ligne de la liberté et de la créativité. Breton originaire de la ville de Morlaix, il offre des chansons concises, poétiques, loufoques et fort bien tournées. Le style peut à l'occasion nous rappeler les Dylan ou Ferré, tout en demeurant suffisamment personnel pour être unique. Parmi les pièces à retenir, il y a Le lacrymal circus, Les voisines, Monsieur Marcel, et autres petits moments de bonheur. Dans Mes racines, on en apprend un peu plus sur son coin de pays, le grand air et l'océan, très poétiquement mis en musique. L'album s'est attiré l'éloge des critiques lors de sa sortie en France et on peut comprendre pourquoi. Les textes sont bien ficelés, les arrangements éclectiques, jamais la musique ne prend le dessus sur les mots, elle les entoure et souligne finement les détails du propos.

Richard Pelland - Finance-Fiction$ et autres réalités En 2003, j'avais été surpris par le matériel original de cet auteur compositeur, suffisamment surpris pour avoir hâte au prochain qui vient justement d'arriver dans les bacs. Réalisé par Richard avec l'aide de Jean-François Forget et David Brodeur, on y retrouve des musiciens chevronnés comme Yannick Boivin (batterie), Frédérick Beauséjour (basse, guitare, claviers) et David Brunet (guitare, clavier et arrangements). Côté réalisation, ce sont Jean-François Forget et David Brodeur (de Bouka Audio) qui ont prêté main forte à Richard dans cette tâche. C'est sans grande surprise que Richard revisite des sujets qui l'allument, les femmes, les voitures, la musique, mais il touche aussi à la critique sociale avec Finance-Fiction$, Comme ça et China. Douze chansons au son rock sur des textes parfois surréalistes, présentées par un artiste drôlement sympathique, exorcisant sa vulnérabilité et ses questionnements, voilà le menu de ce deuxième album qui, sans briser des barrières, se laisse écouter avec beaucoup de plaisir.

Les nouveautés du mois de janvier

Yan Philibert - Gibier de potence C'est après plusieurs années de création et de spectacles au sein du groupe Les Culs d'étoffe que l'auteur compositeur a choisi de lancer ce premier CD en solo avec les chansons qu'il avait composées mais qui ne cadraient pas nécessairement dans le matériel du groupe. Sous le pseudonyme de Yan Philibert, il nous offre ses chansons, conjointement avec la maison de disques Bros (la même que Nanette Workman) sous le titre évocateur de Gibier de Potence. Pour cet album qu'on pourrait qualifier de folk-rock-punk, il a été aidé de Willow Rutherford (rockardion, xylophone), Carl Dutremble (dobro) et Ally (violon), lui-même y allant de la guitare, batterie, flûte de pan et basse. C'est avec l'aide d'Antoine Jobin qu'il a réalisé l'album au studio Vox. On y retrouve 12 pièces originales de Yan, de même que deux reprises, une de PennyWise (Bro hymn) et une de Bérurier Noir (Il tua son petit frère). Ses textes sont fort éloquents avec des titres comme 1000 excuses (une de mes préférées), Bouée de sauvetage, Coccupé, Coeur mécanique et j'en passe. Les musiques sont surtout orientées vers la guitare mais on y retrouve parfois du violon, dobro et xylophone. Sans être minimaliste, elle laisse beaucoup de place aux textes. Un album qui mérite quelques écoutes pour en saisir toute la saveur.

Outrage - Live au Saphir Je dois avouer que j'ai des sentiments partagés sur cet album du groupe rock Outrage. Fort probablement que, pris dans l'ambiance du spectacle, ce qui m'agace aujourd'hui passait comme du beurre dans la poêle. En bref, c'est le nombre de sacres utilisés tout au long de l'album, sûrement pour haranguer la foule et donner encore plus d'impact au message. Parce que le message est là, évident, direct, sans fioritures, le groupe dénonce toute forme de violence, qu'elle soit économique, physique ou politique. Avec des titres comme Héritage (sur la guerre), Violence, Dépendance, Stress, Détresse, Déchéance et autres, on peut dire que le matériel est passablement noir et le groupe fortement engagé. Pour entourer ces textes, le matériel musical est on ne peut plus lourd, un rock métal pesant qui laisse une grande place aux guitares stridentes et à la dualité basse / batterie. Le groupe compte sur le chanteur Normand Hazel, la choriste Julie Turpin, le bassiste Michel Christin, les guitaristes Jacques Dionne et Dave Hazel, ainsi que le batteur Marc Girard. Bien évidemment, les amateurs de rock lourd en français y trouveront leur compte, il s'en fait tellement peu en terre québécoise. Visitez le www.outrage-metal.com

Hugo Lapointe - La trentaine Au début 2007, le jour même de son trentième anniversaire, il lance un deuxième album qui poursuit dans la même veine du premier, intitulé justement La trentaine. Trois ans après popularisé un deuxième prénom dans la famille Lapointe, il reprend là où il avait laissé avec ses chansons pop rock qui devraient facilement se frayer un chemin au sein des radios québécoises. La majorité des pièces sont de son cru, alors que certaines ont été écrites en collaboration avec son grand complice Patrice Gosselin et d'autres avec le réalisateur du disque, nul autre qu'Alain Leblanc, le directeur musical attitré de Jean-Pierre Ferland. On le retrouve plus mature, parlant de son enfant né moins d'un an auparavant (Tant que tu m'aimes), de l'amour et de ses lendemains difficiles (Deux jours et demi), de la fin du party (Comme un trou), de la vie de tournée (Tant que le rideau n'est pas tombé), etc. Il reprend même un classique des années 70, Le frigidaire, alors popularisé par Tex Lecor (mais écrit par Georges Langford).

Les Voisins - Le monde est funké Le groupe existe depuis quelques années et est maintenant formé de Sébastien Tessier (voix), Martin Dessureaux (basse), Alain Dessureaux (guitare), Yannick Tessier (guitare) et Éric Pothier (batterie). Après un premier extrait intitulé Oh Canada, paru à l'été 2005, ils publient enfin un premier album intitulé Le monde est funké. En plus des musiciens du groupe, on y retrouve aussi Francis Fugère et Louis Gagné, tous deux à la batterie. La réalisation de l'album est sous la direction du réalisateur et ingénieur Daniel Cinelli, lui qui a déjà travaillé avec des artistes comme Corneille, Dany Bédar, Gabrielle Destroismaisons et plusieurs autres. Leur créneau est décidément rock avec des textes majoritairement sérieux. Ils n'hésitent pas à donner leur opinion avec des titres du genre Uni-Vert, Nous sommes prêts (référence au slogan des libéraux), Le monde est funké, Les envahisseurs, Notre race, etc. Entraînants et concernés, ils lancent un rythme qui s'inscrit dans cette mouvance musicale que l'on reconnaît maintenant comme le "son" typiquement montréalais. Ils offrent ainsi une musique rock francophone aux allures festives, enjouée, soutenue par un texte vrai et honnêtement engagé dans le quotidien et l'urbanité des métropoles. Site Web Officiel

Les Saint.Antoine Voici un disque qui n'est pas nouveau mais que je viens tout juste de découvrir. Il est le fruit du travail d'un duo électro pop formé de Racine et Luigi, un couple dans la vie comme sur scène. Ils se sont donnés comme mission de créer un nouveau genre musical, du moins quelque chose qui ne se faisait pas déjà ici. Les textes alternent entre le français et l'anglais, ce qui passe très bien dans ce genre musical. La musique est rythmée, accrocheuse et compte sur des arrangements intéressants et originaux, ce qu'ils appellent la dropmusic ! Je suggère d'écouter leur matériel avec un volume assez élevé, les yeux fermés, se laissant pénétrer par le rythme et voyageant au diapason de leurs vibrations. Pour bien découvrir leur univers, écoutez la pièce Imagination en l'air qui me fascine encore à chaque écoute. J'aime beaucoup leur matériel que j'ai souvent écouté depuis quelques semaines. J'ai bien l'intention de les voir sur scène, j'y reviendrai. Site Web Officiel

Murphee - Il faisait vert C'est un premier album "officiel" pour le jeune auteur compositeur dont les influences marquantes sont fort appréciables, avec les Daniel Bélanger, Jean Leloup et Richard Desjardins dont it reprend justement la pièce Les yankees sur cet album. C'est après deux années d'études universitaires en philosophie qu'il décide de mettre ses énergies à plein temps dans la musique. Cet intérêt pour la philo transparaît dans son oeuvre, ne serait-ce que par le nom de scène qu'il a choisi (Murphee) qui se veut un croisement entre Morphée (le dieu du sommeil) et Murphy (de la fameuse loi). Le jeune homme a donc choisi de contrer la loi de Murphy tout en reconnaissant que le sommeil amène une certaine liberté et un échappatoire à celui qui est stressé par le quotidien. De plus, la pochette de son album représente le personnage mythique d'Icare a qui son père avait fait construire des ailes pour lui permettre une plus grande liberté. Revenant au parcours musical de Murphee, notons plusieurs spectacles dans les salles de Montréal comme Le Petit Medley, La Place à Côté, le Missy bar, L'Espace Del'Arte, etc. Il a aussi participé à des soirées bénéfice, partageant la scène avec les Bob Walsh, Mes aïeux, Fred Pellerin et La Chango Family. Sur cet album, on retrouve des textes forts poétiques, des musiques pop-rock accrocheuses mais aussi très riches de créativité. On sent une recherche dans les arrangements pour produire une oeuvre qui soit à la fois accessible et différente, se laissant découvrir un peu plus à chaque écoute.

Michel Parent