Disques 2006 - Juillet à Décembre |
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Les nouveautés du mois de décembre |
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Pascal Guertin - Live au Zaricot C'est un premier album pour le bluesman Pascal Guertin, un album enregistré en direct au Zaricot, endroit fort sympathique de St-Hyacinthe. C'est le 14 avril 2006 que les fans de Pascal s'étaient donné rendez-vous pour assister au spectacle qui a été capté par nul autre que le guitariste réalisateur Réjean Bouchard. Parmi les musiciens qui accompagnaient Pascal (lui-même à la guitare), on retrouvait harmoniciste Guy Bélanger, reconnu comme l'un des meilleurs de sa profession au Québec et au delà, le batteur Jr Hobbs et le bassiste Simon Daigle, ces deux derniers ayant travaillé avec le rappeur Damien. Sur l'album co-réalisé par Pascal et Réjean, on retrouve 12 pièces, alliant classiques du blues et nouvelles compositions de Pascal, notamment Grosse lune et Elle court. Parmi les tounes plus connues, il y a Walking blues, Backdoor man, Spoonful (Cream) et Hoochie Coochie man (Muddy Waters). Le son est excellent pour un album en direct et toute la passion de Pascal pour ce genre musical est bien palpable. |
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Marcomé - River of soul Après l'album Seven seas paru en 1994, il aura fallu 12 ans à Marcomé pour revenir nous offrir sa musique sans âge et combien éternelle. Avec River of soul, qu'elle préparait depuis 8 ans, elle démontre sa maturité musicale, elle qui évolue dans le domaine de l'enregistrement sonore depuis des années et qui a travaillé avec les plus grands du Québec et d'ailleurs. Les années qui séparent la sortie des deux albums ont permis à l’artiste d’évoluer au niveau humain, d’acquérir de la maturité et d’affirmer une personnalité riche, forte et intègre. Ce nouvel album se veut à l’image de l’évolution de Marcomé. Pour les nombreux fans, l’attente n’aura pas été inutile. River Of Soul va plus loin en se frayant des chemins inconnus à travers les mélodies, les harmonies et les rythmes du monde. Avec une telle maîtrise des couleurs sonores et forte de ses riches mélodies, Marcomé nous offre une musique tantôt cinématographique, tantôt plus intime et introspective. Elle nous porte, par les rêves que son art évoque, sur les ondes de l’imaginaire, du spirituel et de l’exotisme. Pour les amateurs d'univers oniriques comme Enya et Loreena McKennitt, Marcomé offre une nouvelle porte pour explorer ces paysages peuplés de couleurs chaleureuses et de musiques aériennes, pourquoi résister ? |
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Daniel Bouliane - Tagayet Daniel Bouliane est surtout connu pour sa participation à l'élaboration de plusieurs bandes sonores, dont certaines séries télévisées (Cauchemar d'amour...) et plusieurs films (Greg et Gentillon, The last just man...). Très impliqué dans ses créations. son plus récent projet est une oeuvre qui se rapproche de la vie au quotidien, avec ses moments joyeux et ses moments plus dramatiques. Un album de musiques du monde qui devrait allumer la flamme des amateurs du genre et peut-être même la faire découvrir à d'autres. Daniel a assuré la majeure partie des instruments, incluant les claviers, percussions, guitares et kalimba. Il a été appuyé de Ken Mahoney (guitares électriques et acoustiques) et de Véronique Roy-Bouliane (voix). L'album est associé à un film du nom de Tagayet (qui signifie "au milieu de nulle part" ). Tagayet est un petit village construit autour d'un nouveau puits creusé en plein milieu du désert du Sahara au Niger. Le puits a été réalisé grâce aux efforts de Louise Dallaire, productrice exécutive du film, ainsi qu'à l'aide d'autres amis et collaborateurs. L'un des buts avoués du projet est d'accumuler assez de fonds avec les produits Tagayet (livre, CD et film) pour retourner là-bas y faire construire un deuxième puits. On peut entendre un enfant peuhle de 8 ans chanter sur la dernière pièce de l'album, intitulée Enfant espoir. Tout au long des 10 pièces de l'album, on ressent à la fois la beauté du désert et l'espoir indéfectible d'un peuple aux prises avec un besoin de survie au jour le jour. On y retrouve une musique du monde aux accents africains, chargée des parfums du désert et de la caresse du vent. Une oeuvre d'une grande beauté ! |
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Éric Lapointe - 1994-2006 N'importe qui Voici une compilation qui regroupe 12 ans d'histoire pour Éric Lapointe, une histoire commencée par un véritable coup de poing en 1994 avec la chanson Terre promise, sorte de road movie qui devait donner le ton à une carrière fulgurante. Puisqu'il avait du quitter sa première maison de disques, les chansons tirées de son premier album ne pouvaient être reprises ici mais nous avons tout de même droit à des versions inédites de Terre promise et N'importe quoi. Il y a aussi Marie-Stone qui a été enregistrée en spectacle. Pour le reste du disque, ou retrouve les versions originales de plusieurs grands succès d'Éric dont D'l'amour j'en veux pus, Bobépine, Loadé comme un gun, Mon ange, Tendre fesse, Ma gueule, La bartendresse, Tatoo, etc. Le CD est accompagné d'un DVD regroupant plusieurs vidéoclips, certains inédits (pour la même raison que plus haut), d'autres devenus des classiques au fil de cette carrière de 12 ans pendant laquelle Éric n'a laissé personne indifférent. |
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Les nouveautés du mois de novembre |
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Michel Rivard - Confiance L'auteur compositeur qui a marqué plusieurs générations au sein de Beau Dommage ou en solo continue son travail de création avec un nouvel album intimiste intitulé Confiance. Remède contre la morosité et le cynisme ambiant, la confiance réconforte, c'est ce que Rivard a voulu émettre comme témoignage avec cet album On y retrouve 13 nouvelles chansons dont 12 ont été composées, paroles et musique, par Michel. Il n'y a que Seize ans déjà qui est le fruit d'une collaboration entre l'artiste et Marie-Christine Trottier. On retrouve aussi deux pièces instrumentales où la guitare est mise en valeur, Cet hiver-là et Chimère d'avril. Premier album de chansons originales en 8 ans, on découvre que sur Confiance, on retourne à l’essentiel, voire à l’évidence, à travers les yeux d’un homme mature, qui se pose toujours les mêmes questions qu’à 25 ans sans avoir la prétention d’y répondre. Michel a travaillé cet album tel un orfèvre dans son propre studio pendant 3 ans. Ce n'est que vers la fin que les percussions ont été ajoutées avec l'aide de Sylvain Clavette, fidèle acolyte musicien au sein du Flybin Band. Découvrez l’étrange Chien Rouge, l’émouvante J’te dis oui, la touchante Seize ans déjà, la majestueuse Rivière, l’introspective Le beau grand jamais vu… |
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Dumas - Fixer le temps Voici le troisième album "officiel" de celui qui nous avait tous surpris il y a trois ans avec le superbe Le cours des jours. Depuis, il avait remporté un prix Jutra comme meilleure musique de film avec la bande sonore du film Les Aimants. Avec ce nouvel opus intitulé Fixer le temps, Dumas démontre que les succès précédents n'étaient que garants de meilleurs moments à venir. Il manipule le rock avec bonheur, insérant suffisamment de riffs accrocheurs pour donner envie de l'écouter encore et encore. La ligne directrice de l'album est le temps, celui qui s'écoule, celui dont on n'a pas assez, celui qui passe trop lentement quand on est en Poste restante ou trop vite Au gré des saisons. Encore une fois réalisé par Carl Bastien, aidé de Louis Legault. L'album se veut une belle évolution du style de Dumas, représentant un heureux mélange entre le planant Cours des jours et le côté plus pop des Aimants en musique. Dès la première écoute, on tombe sous le charme de pièces comme Altitude et Fixer le temps. |
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Le Noël Angélique de Soeur Angèle Les disques L-Abe sont fiers de présenter un album de Noël qualifié d'Angélique. Premièrement puisque l'unique Soeur Angèle y chante sur la majorité des chansons, deuxièmement parce que les anges sont présents dans les différentes pièces qui célèbrent l'amour et la générosité des gens. Parmi les artistes qui accompagnent Soeur Angèle sur ce disque, on retrouve Ginette Reno, Marco Calliari, Cassiopée, Michel LeFrançois, Antoine Gratton et France Castel. Michel LeFrançois en a aussi assuré la réalisation. Les profits de la vente du coffret, qui contient 10 jolies cartes de Noël représentant le titre des chansons et en contenant le texte, seront versés à l'organisme Fondation Dignité Jeunesse. Un beau projet pour aider les gens dans le besoin à moins d'un mois de Noël. |
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Camaromance - Different paths Le projet solo de Martine Groulx fait suite au premier album, Empty Picture Frames en lançant un nouvel opus intitulé Different paths. L'album au contenu anglophone a pu bénéficier de l'aide de collaborateurs comme Serge Nakauchi Pelletier et Christian Baang (de Pawa Up First), ainsi que Patrick Watson et ses musiciens Robbie Kuster et Mishka Stein. Bien connue au niveau de la scène locale, Martine est la directrice générale de l'organisme SOPREF-LOCAL Distribution qui aide à la mise en place de projets pour les artistes locaux. Le style musical de l'album se situe au niveau du folk rock avec des moments plutôt planants, ce qui n'est pas sans me rappeler des projets comme Diaga et Taïma. J'ai même entendu quelqu'un comparer Camaromance, en particulier Martine, à Sarah McLachlan. Et pourquoi pas ? Ce que je sais c'est que le premier album avait été très bien reçu et que celui-ci ne devrait pas faire exception, malgré l'absence de Gabriel Rousseau.l |
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Lynda Lemay - Ma signature Elle nous a habitués à une production prolifique, plus tôt cette année, elle accouchait d'un album double de plus de 50 chansons (l'opéra folk Un éternel hiver). Pourtant elle dit s'être assagie avec la venue d'un deuxième enfant, ou du moins d'avoir recentré ses valeurs autour de sa famille. Cela transparaît sur cet album plus folk que les précédents et qui nous ramène dans le style intimiste qui avait fait sa renommée avec l'album Y paru en 1994. Les sujets tournent justement autour de la vie de famille, des enfants, de la mère, du couple, de l'impact de la science sur les enfants, etc. Accompagnée d'Yves Savard, son complice de longue date, aux magnifiques guitares acoustiques, j'ai l'impression de redécouvrir ce qui m'avait plus chez Lynda à ses débuts. Des histoires douces, tendres, parfois humoristiques, présentées dans une enveloppe qui n'engloutit pas le message. Beaucoup de belles écoutes en perspective! |
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Eva Avila - Somewhere else La jeune femme originaire de la région de Gatineau a remporté l'un des plus prestigieux concours de chanson au Canada, soit Canadian Idol, une espèce de Star Académie à la grandeur du pays. Il n'en fallait pas plus pour que la multinationale Sony (Céline Dion) s'intéresse à elle et lance un premier CD de ses chansons. On y retrouve plusieurs chansons originales, tout comme une pièce de Cindy Lauper (This kind of love) et une de Chantal Kreviazuk (Meant to fly) qui est déjà un succès radiophonique pour Eva. La voix est magnifique, cela on s'en doute, mais le style n'est pas original (ou encore bien défini) pour lui permettre de se démarquer des autres chanteuses issues de ce genre de concours (à long terme). La notoriété que lui a apporté le concours, de même que le poids de Sony musique devraient l'aider à se faire un nom. Ce premier album est complètement en anglais puisque le public cible est plus large que seulement le Québec. J'en viens tout de même à souhaiter un album dans la langue de Molière avec un style musical qui soit différent et particulier à la jeune femme. Le talent est là! |
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Brigitte Saint-Aubin - Être C'est avec fébrilité et un plaisir immense qu'elle nous présente son premier album en carrière avec des pièces qui germaient dans son jardin depuis plusieurs années. Auteure compositrice interprète qu'on pourrait qualifier de folk-pop, Brigitte est une amoureuse des mots. Influencée par les Gainsbourg, Vian, Corcoran et Bélanger, elle aime jouer avec les sonorités et le sens des mots pour raconter des histoires, transmettre des idées et imager des sensations. Humour ludique et mélancolie, légèreté et gravité, naïveté et lucidité sont autant de contradictions qui décrivent à la fois ses chansons et sa personnalité. En 2002, elle avait remporté le prix de la Chanson Primée comme auteure au Festival de la Chanson de Granby. Elle chante l'amour sous différentes formes, de même que la vie, la mort et les départs. Une chanson me touche particulièrement soit La chanson de Fernand qui décrit les remords qu'une femme qui avait rayé son père de sa vie parce qu'il les avait quittées elle et sa mère. D'un autre côté, Monsieur William traite de l'acceptation de la différence, alors que la dernière pièce de l'album se veut fort sensuelle, Crème Caramel nous dévoile une jeune femme qui n'a pas peur des mots et de leur sens. Bref, un excellent album plein de couleurs et de vie, une musique aérée, fort bien appuyée par les arrangements de plusieurs collaborateurs dont Ian Kelly et Michel Héroux. On note l'apport d'Ariane Moffat pour la musique de Mon pou-mon coeur, et la voix de Yann Perreau sur Les nyctalopes galopent. Brigitte a elle-même réalisé l'album paru sous l'étiquette L-Abe à qui nous devons des artistes forts originaux comme Léopold Z, Psychocaravane, Karlof et Cassiopée. |
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Les Francouvertes - 10 ans L'équipe des Francouvertes a eu la bonne idée de retracer plusieurs des participants aux dix années de l'événement, incluant les 10 gagnants, afin de monter une compilation très éclectique du genre de matériel qui a été présenté tout au long du concours. Au total, 32 artistes ou groupes ont répondu à l'appel et se retrouvent ainsi sur cet album double. Parmi eux, les gagnants dans l'ordre: Sylvie Royer, Jocelyn Bigras, Ivy, Apogée, Loco Locass, Kulcha Connection, Chango Family, Syncop, Damien Robitaille et Ma Blonde est une Chanteuse. On retrouve aussi des groupes qui au fil des années se sont bâtis une solide réputation, même s'ils n'avaient pas gagné, entre autres les Karkwa, Dobacaracol, ?Alice!, Volume 10, Les Cowboys Fringants, Polemil Bazar, etc. Cette compilation et la pérennité de l'événement sont dus aux efforts de gens comme Sylvie Courtemanche et sa petite équipe de gens complètement dévoués à la cause. Procurez-vous cette compilation aux couleurs de la diversité musicale montréalaise et laissez-vous tenter par "L'autre" musique ! |
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Jodie Resther - Ma dualité C'est un nouveau départ pour Jodie, après deux albums dont le dernier intitulé Real était paru en l'an 2000. En fait on l'avait surtout connue avec le premier album, Tu me fais la loi, sur lequel on retrouvait sa version RnB de Une belle histoire de Michel Fugain. Elle est maintenant avec la même compagnie de disques que Corneille et Gage, DEJA musique et c'est très certainement un style musical avec lequel ils ont un bon succès. Extrait du communiqué de presse Ce nouvel album intitulé Ma dualité, et vient confirmer le talent de celle qui a été sélectionnée parmi les 24 artistes les plus prometteurs à travers le globe par l’Association mondiale des A&R lors de MusExpo 2006, tenu à Los Angeles, Jodie a notamment tenu le rôle d’une chanteuse gospel dans I’m not here, un film poétique sur Bob Dylan mettant en vedette Richard Gere, et chanté sur la bande originale de Roll Play, une série d’animation produite par la CBC et par Radio-Canada. C’est le fruit d’un talent parvenu à sa pleine maturité que Jodie Resther livre sur Ma dualité, prouvant avec éclat qu’elle occupe une place unique dans notre paysage musical. Et bien qu’on l’ait comparé à Alicia Keys et Lauryn Hill, force est de constater qu’elle ne ressemble à personne ! Jodie Resther s’est impliquée dans tous les aspects de la création de l’album, collaborant aux textes et aux mélodies des pièces. La réalisation de cet opus est assurée par Quentin Bachelet, Antoine Sicotte, Lone et Jonathan Matte. Ma dualité, un album coloré aux rythmes fougueux. |
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SAS-31 - Invertébré Le groupe qui nous avait donné l'album Au jardin de la maison H en 2003 récidive mais cette fois dans un style qui donne plus dans le rock traditionnel que dans l'électronique. C'est justement l'intention de l'âme du groupe, le guitariste Denis Ferland, d'y aller d'un album qui reflète ce qu'est devenu le groupe sur scène avec l'aide de Richard Deschênes à la basse et de Simon Blouin à la batterie et aux percussions. Denis a écrit tous les textes et écrit toutes les musiques sauf pour une chanson, Une froide journée, dont le texte en anglais (Cold day) est crédité à son frère Claude. Les sujets sont divers tout en étant assez revendicateurs, on y retrouve des chansons sur le suicide, la pédophilie, la société de consommation et les différents penchants décadents de l'homme. Du rock solide, aux portes du punk comme me le mentionnait Denis qui avoue des influences Ramones. Les guitares sont acérées, la batterie bien solide, cela fait très différent des ambiances de l'album précédent. Cet album devrait permettre à SAS-31 de rejoindre un plus grand public. De mon côté, j'aime bien les deux versions du groupe, le rock planant à la Pink Floyd et celui plus terre à terre d'Invertébré. Je les ai vus sur scène plus tôt cette année et ils frappaient fort, j'avais beaucoup apprécié et le nouvel album capture bien cette énergie nouvelle ! |
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Filière 13 - Éponyme Groupe folk rock formé de François Hubert (voix, guitare acoustique), Richard Breault (guitares, harmonica, voix), François Lahaye (basse) et Sébastien Gemme (batterie). Le groupe a aussi compté Frédérick Doiron à la guitare. Sur leur premier album démo, le groupe démontrait de belles aptitudes avec un son fortement orienté vers la guitare acoustique et des textes intéressants. On reconnaissait même un peu les influences folk d'Harmonium à ses débuts. Ils lancent donc maintenant un album complet, un éponyme reprenant deux des trois chansons du démo précédent. Pour le studio, trois guitaristes additionnels se sont joints aux membres du groupe, soient Davy Gallant, Gilles Tessier et Erik Lefebvre. Réalisé justement par Davy Gallant au studio Dogger Pond de Drummondville, l'album grave les promesses d'un bon folk rock acoustique avec quelques riffs bien placés de guitare électrique. Parmi mes pièces préférées, il y a Loin de toi, soulignant l'éloignement d'un père de famille, Autour de soi, Le bonheur, Mon espace et Un abri quand il pleut, des chansons personnelles mais fort bien enrobées musicalement. |
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Les Batteux-Slaques - Ça sonne le cul Faut pas avoir les oreilles trop chastes pour prendre plaisir à écouter les chansons grivoises des Batteux-Slaques, un groupe de Beloeil formé de cinq mâles (pas question de femmes dans ce groupe) qui ont choisi d'utiliser l'humour pour faire passer leur message. Grands amateurs (au sens très dérisoire) de Pierre-Elliot Trudeau et du parti libéral, ils brassent la cage des québécois moyens. Imaginez un mélange entre les Cowboys Fringants et le Plume irrévérencieux des beaux jours ! Des musiques country folk avec beaucoup de violon pour chanter des textes faisant souvent mouche en dessous de la ceinture mais qu'il faut prendre au deuxième degré. Ils chantent tout haut ce dont les gens parlent tout bas, simplement. C'est festif, parfait pour des partys, mais attendez que les enfants soient couchés. Parmi les moments privilégiés de l'album, Le gros frisé (faisant référence à un certain premier ministre québécois), la Chanson des colons, J'ai soif, Huguette, etc. |
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Malade Mantra - Quatre millions de tounes Gagnants du Festival de Granby dans la catégorie Collectif en 2004, ils avaient ensuite faire partie de la tournée des lauréats avec Guillaume D'Aoust et Pascale Delagnes, c'est à ce moment que la photo de gauche a été prise. Dans le groupe, on retrouve André Désilets (saxophones), Mathieu Massicotte (batterie, percussions) et Bruno Rouyère (voix, guitare, basse). Sur leur premier album, et souvent avec eux sur scène, on retrouve Igor Bartula à la basse. Parlons-en justement de ce premier album intitulé Quatre millions de tounes et paru sur l'étiquette Voxtone en février dernier. Parmi les artistes invités, outre le "Caïman Fu" Bartula, on retrouve Pascale Delagnes (voix), El-Hadji Diouf (percussions), Jacques Séguin (trompette), Denis Faucher (piano) et quelques autres. Leur musique est le fruit d'un métissage finement ciselé, beaucoup de cuivres, une sorte de potion pop-rock pimentée de funk, de jazz, de reggae, de ska, d’afrobeat et autres musiques du monde... Plusieurs chansons sautent aux oreilles, telles la chanson titre, Quatre millions de tounes, sur un beat ska fort accrocheur et qui parle de la difficulté de trouver des sujets intéressants pour de nouvelles chansons, Assez yéyé, fort rythmée elle aussi, ou la jolie ballade qu'est L'ange. Un bel album qui justifie bien les espoirs fondés dans ce groupe. |
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Guillaume Arsenault - Le rang des Îles L'auteur, compositeur et interprète gaspésien lance un deuxième album au titre évocateur de Le rang des îles. Sur des musiques country folk bien que très actuelles, Guillaume fête la nature, le grand air et la mer (évidemment il est gaspésien d'origine). Que ce soit avec des pièces savoureuses comme Couleur framboise et La pomme, d'autres qui sentent bon Le rang des îles ou la Haute Marée, ou celles qui réchauffent nos Après-midi avec Le nez à la fenêtre, Guillaume trace une Courte-pointe (de textes et de sujets) fort agréable. Le lauréat de Petite Vallée (2001) et finaliste de Ma Première Place des Arts édition 2005 a passé quelques années à bourlinguer sur les routes de l'Amérique du nord, cherchant la découverte et tentant de trouver les réponses aux questions qu'il ne se posait pas encore. Après avoir lancé l'album du spectacle Guillaume et l'arbre en 2004, il a donné des ateliers de chansons auprès des jeunes, y retrouvant un univers qui vient meubler ses inspirations. Il cherche, à l'aide de chansons, à décrire l'intérieur de l'être humain, comme l'aborigène le fait en peignant l'intérieur des animaux. Produit par les disques Note Musik de Rimouski et réalisé par Guillaume avec l'aide de Jean-Guy Leblanc et Francis Beaulieu, Le rang des Îles est une découverte à faire ! |
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Fleurdelix et les affreux gaulois - Qui viendra? Voici un drôle d'album qui alterne entre le gros punk rock, le rap et les petites ballades folk. Faisant référence aux personnages de bandes dessinées à la Astérix, nous découvrons ici Fleurdelix, le héros du rock québécois (représenté par Jo et Simon) qui fait équipe avec deux affreux gaulois (Laura et Nicki Tchill). En 2002, la rencontre est fertile bien qu'un océan sépare les 4 membres du groupe, ils préparent un démo qui fait fureur à Bande-à-part, le défunt Cool-FM et autres radios locales. Aujourd'hui, on fait la découverte de leur premier album, intitulé Qui viendra? qui se veut éclectique comme mentionné plus haut, avec des pièces comme A travers le temps (un rock rappé), J'y peux rien (plutôt punk) comme Bois D'Arcy et Qui viendra, Premier hiver, une magnifique ballade interprétée par Laura qui donne aussi dans le rock avec Un peu de rêve. En bref, l'intérêt est constant du premier au dernier titre et j'aime bien le partage des voix, il y a quand même peu de femmes qui chantent du vrai gros rock. On comprend facilement pourquoi le matériel du groupe s'est retrouvé encensé un peu partout où on l'a entendu, c'est bon jusqu'à la dernière plage ! |
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Steve Labrecque - La vie est belle pareil Voici un premier album pour l'auteur compositeur interprète originaire de Beaupré (en banlieue de Québec), un village qui se situe entre la montagne (le Mont St-Anne) et le fleuve St-Laurent. Son environnement a certainement eu un impact sur le style de Steve qui se veut à la fois réaliste et terre à terre, tout en étant aéré et accrocheur. On l'a vu au Festival en Chanson de Petite Vallée, en plus du Festival des musiciens de rue de Cowansville et à la Fête des mascottes et personnages animées du Québec, il eu l’occasion de partager la scène avec les Gilles Vigneault, Paul Piché et Robert Charlebois. Avec plus de 1,350 spectacles à date, il s’est imposé comme chansonnier animateur depuis plus de douze ans maintenant. Il reprend maintenant contact avec ses racines et s’est lancé dans l’aventure de ce premier album. Un folk rock actuel et aéré, des textes enracinés dans le quotidien comme La vie est belle pareil qui décrit le quotidien d'un clochard ou La p'tite vie qui décrit celui d'un homme qui vit seul. Il s'agit d'une douce mélodie qu’on écoute le coeur léger et les fenêtres baissées. Steve a réussi à traduire de façon très poétique la vie ordinaire d’un gars ordinaire qui mène une p’tite vie, sans rêves et sans amour, qui ne sort pas et n’a pas de projet. |
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Jean Marcaurelle - Laissez voyager nos chansons Voici un titre approprié pour ce deuxième album officiel du trifluvien Jean Marcaurelle et de son ensemble de musiciens qu'ils appelle affectueusement son Jean-Ti Band. Approprié quand on sait à quel point il est difficile de percer les radios commerciales même avec un produit bien peaufiné. Lui-même à la guitare, Jean est normalement accompagné sur scène de Danny Armstrong (violon), Normand Dionne (basse), Charles-Philippe Laporte-Pike (guitares), Ronny Lessard (batterie) et Jessyca Pitt (clavier et accordéon). Pour l'album, on retrouve Steve Normandin (accordéon, piano), Stéphane Tellier (bouzouki, guitares) et même la chanteuse Fabiola Toupin qui ajoute sa voix à celle de Jean sur deux chansons. Sur des textes souvent sérieux, Jean couche des mélodies passablement festives et qui lorgnent vers les musiques du monde, avec beaucoup d'accordéon, du bouzouki, du banjo, du violon, de la mandoline et des cuivres. Parfois la voix de Jean me fait un peu penser à Robert Charlebois même si le style musical en est à de multiples lieues. Je note en passant la chanson Accordéoniste qui se veut un hommage à Steve Normandin, un autre trifluvien au grand talent et un musicologue très ferré en chanson québécoise et française. Les deux albums de Jean sont disponibles aux Anges Vagabonds de la rue Rachel à Montréal. |
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Psychocaravane - A l'abri du convoi Le groupe formé de Roger Miron et Jean Laroque nous revient pour un deuxième album, cette fois en trio avec le multi instrumentiste Éric Rathé. C'est Roger Miron qui compose toutes les musiques alors que les autres musiciens travaillent les arrangements avec lui. On a pu voir Roger Miron régulièrement aux côtés des Chiens, d'Ève Cournoyer et de Taima. Il a aussi été associé à des groupes comme les French B et Possession Simple. Du côté de Jean Laroque, on a pu l'entendre avec Blaise et Daphné et les Pilgrim. Ensemble ils ont fondé Psychocaravane et nous offrent maintenant un deuxième album sur lequel on retrouve 13 pièces instrumentales qui rappellent les grandes plaines de l'ouest, concoctées avec l'aide de Jean Pellerin (harmonica) et Éric Goulet (synthétiseurs, mellotron). Pour nous rappeler les chauds jours d'été, ils nous emmènent quelque part entre le country et l'électronique, un pays où les instruments à corde sont rois, tout en retrouvant quelques touches de synthétiseurs pour nous rappeler les années 2000. Un disque d'ambiances avant tout mais quelles ambiances, brossons notre cheval et partons au galop découvrir le Grand Canyon ! |
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Lise Vachon - Vocalise Habitant New York depuis plusieurs années, elle a jusqu'à maintenant lancé trois albums aux États Unis dont le plus récent s'intitule Vocalise, mariant les musiques actuelles, le jazz et le langage inventé. Elle a eu la gentillesse de me faire parvenir un exemplaire de cet album qui doit être passablement difficile à trouver au Québec. On y retrouve quelques reprises dont la fameuse Yama Nekh (Toubabou), Moi (qu'elle avait enregistrée sur son album en solo) et Octobre (Ville Emard Blues Band). Il faut dire que ce sont pratiquement des relectures complètes que Lise fait de ces chansons, avec des arrangements plus jazzés et actuels. Une chose est certaine, sa voix n'a rien perdu de sa couleur et elle sait mieux que quiconque adapter les vocalises au support musical, sa voix devenant un instrument de plus, faisant corps avec l'ensemble. C'est quand même bien qu'un album produit à New York (par Vito Ricci) comporte ainsi 3 chansons en français (incluant une reprise de la pièce traditionnelle Marie-Madeleine) et une en sénégalais. Le style ne fait peut-être pas très pop, il y a même une facture classique par moments, mais cela prouve simplement la capacité vocale de cette grande interprète. |
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Luc De Larochellière - Voix croisées Pour célébrer les vingts de sa carrière, Luc a choisi d'offrir ses plus grandes chansons dans une compilation, ce qui n'est pas nouveau en général. Ce qui l'est c'est que l'ami Luc a choisi de les reprendre sous la forme de duos avec d'autres artistes qui ont croisé sa route au cours de ces 20 ans. On entend donc Daniel Boucher sur Amère America, Lynda Thalie sur La route est longue, Laurence Jalbert sur Si j'te disais reviens, Florent Vollant sur Sauvez mon âme, etc. Douze chansons, douze nouvelles livraisons, différentes des originales, douze artistes qui ont marqué les années 80, 90 et 2000, avec un auteur compositeur qui a su marier la chanson à message avec le succès populaire. Une belle occasion de redécouvrir le répertoire de cet artiste incontournable! |
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Les nouveautés du mois d'octobre |
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NEeMA - Masi Cho Je ne connaissais pas NEeMA avant aujourd'hui, par contre elle n'est pas une nouvelle venue puisqu'elle avait donné de nombreux spectacles de musique et poésie dans le passé. Née de parents égyptiens et libanais, elle a voyagé à travers le monde, l'Afrique, l'Asie, l'Australie, l'Europe, l'Inde, pour ensuite passer plus de deux ans au sein d'une communauté autochtone au nord de Yellowknife dans le nord ouest du pays. C'est là que le projet de disque a vraiment pris forme, avec l'aide de son collaborateur, le bassiste François Turgeon. En plein milieu de la nature sauvage du grand nord, puisant dans ses expériences de voyage et son bagage culturel unique, elle écrit et met en musique des textes engagés, que ce soit pour la vie, la nature ou simplement le gros bon sens. Elle chante surtout en anglais mais ajoute à l'occasion du français, de l'arabe et du Tlicho, le langage du peuple qui l'a accueillie pendant ces deux années de ressourcement. Justement, en langue Tlicho, le titre de son album Masì Cho signifie "Merci beaucoup". Pour ce premier opus, outre François Turgeon et Rick Haworth, NEeMA s'est entourée de la chanteuse de jazz Karen Young, de David Sturton (Jean Leloup), Tagaq (Björk) et Sari Dajani. Le premier vidéo tiré de cet album, celui de la chanson Masì, représente un hymne pour la paix entre les peuples et les religions, dans le respect de la nature qui nous entoure. Ce qu'on ressent à voir et entendre NEeMA sur scène, c'est toute l'intégrité de sa démarche, de la pureté des intentions, et de la richesse de son âme. Une grande artiste remplie d'humanité ! |
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Nouvel album D'Arcy - Ma veste Une belle surprise que ce premier album de D'Arcy, un auteur compositeur originaire de l'Estrie, plus particulièrement d'Acton Vale bien qu'ayant grandi plus près de Montréal à Valleyfield. Auprès d'une famille où la musique prend une grande place, il découvre cette passion dès son adolescence. Musicien autodidacte, il a fait partie de la formation Les Kandidats pendant 4 ans, le groupe s'étant rendu en finale du Festival de Granby en 2000/2001. Faisant maintenant cavalier seul, il s'est même produit aux FrancoFolies de Montréal. Ses textes parlent du quotidien de l'être humain sur des musiques très accrocheuses de facture pop/folk/rock.. Ses inspirations vont de Coldplay à Vincent Vallières, en passant par Daniel Bélanger et Daran. Le premier extrait de cet album a été Le château et il s'est fait entendre régulièrement, notamment sur la radio satellite. Même s'il ne brise pas de frontière, le matériel de D'Arcy est drôlement bien ficelé et ce jusqu'à la dernière pièce de l'album. Très très bien ! |
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Nouvel album Jean Leclerc - Mexico De Jean Leloup à Jean Leclerc, il lui aura fallu passer à travers la mort de son personnage pour retrouver une liberté de création qu'il sentait avoir perdu. Pour nous, il est difficile de faire la différence puisque Leloup a toujours fait dans la créativité. Il était peut-être un peu plus "radiophonique" dans son dernier album, mais c'était tout de même de l'excellent Leloup. Ceci étant dit, que retient-on de ce nouvel opus ? C'est bon jusqu'à la dernière goutte. Les sujets peuvent être lourds comme celui de Mexico qui parle de la mort d'un homme violent aux mains de sa femme pour se libérer de lui. Côté sujets, il touche à tout, mélange rythmes accrocheurs et textes parlés. Il peut parler du Malheur, de L'Innocence de l'âme, des Amours mortes ou de L'Église, il restera toujours the wolf dans l'âme, juste un peu plus libre de laisser libre cours à ses instincts, pour notre plus grand plaisir. |
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Nouvel album Lindsay Robins - Dirty chemistry Nouvelle venue chez Aquarius, Lindsay Robins joue sensiblement dans les même plate bandes qu'une Avril Lavigne par exemple. Elle n'a que 19 ans et nous offre un premier album de 12 chansons réalisé en partie par Christopher Ward (Alannah Myles, Tina Arena) et Fred St-Gelais (Sheryl Crow, Sarah McLachlan, Marie-Mai, Andrée Watters). Depuis l'âge de 13 ans qu'elle compose de la musique et écrit des chansons, tentant de suivre les traces d'Alanis Morissette, Pat Benatar, Chrissie Hynde et Patti Smith, toutes des rockeuses qui ont marqué leur époque. Elle s'était fait remarquer en 2005 en interprétant What would you do, une de ses pièces qui est devenue le thème de l'émission Much Music VJ search. Elle chante en anglais et vient de Montréal. Le son est très rock sur la majorité des pièces mais on a tout de même droit à quelques morceaux qui arborent des passages plus doux comme Possessions et Through the mirror. Le premier extrait intitulé Freaks connaît un succès palpable sur les ondes radio et à Much Music. J'aime bien aussi Time bomb, Home et I can't forget your face. Elle a du caractère et ça promet ! Pour en savoir plus, visitez le www.LindsayRobins.com |
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Nouvel album Anick - Katarak La rockeuse de Québec, Anick Dorais (guitare), et son groupe formé de Mathieu Théberge (batterie, guitare) et Nicolas Fortier (basse) lance finalement un premier album complet. Anick écrit des textes qui ne sont pas reposants et qui reflètent sa vision d'une société qui n'est pas toujours rose. Lors d'une rencontre il y a plus d'un an maintenant, elle m'indiquait vouloir utiliser son médium (la chanson) pour revendiquer un monde différent, plus près des préoccupations du vrai monde. Les musiques sont aussi violentes que les textes, mais dans le bon sens. Elles permettent de saisir le message et de sentir l'urgence de la démarche. J'aime beaucoup la première chanson intitulée Karactère qui donne le ton au disque. On retrouve environ moitié-moitié de pièces en français et en anglais. La pochette futuriste est très belle et est signée Pierre Bourgeault. L'énergie d'Anick ne se dément pas et je respecte beaucoup sa démarche. Sur scène, c'est très punk rock, ce qui est un peu rough pour mes oreilles de cinquantenaire mais je sais reconnaître l'intensité et l'humanité de la chanteuse. Sur disque c'est juste au bon niveau pour moi, et Katarak se laisse fort bien écouter ! |
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Marie-Paul - Rose a parfois les bleus Enregistré au studio Claude Champagne, Rose a parfois les bleus nous propose 14 chansons dans une ambiance acoustique raffinée. Autant de petits rendez-vous poétiques et mélodiques auxquels nous convie une nouvelle auteure-compositrice-interprète et plusieurs fins connaisseurs de la chanson d’ici. Au menu, un album intimiste d’où s’évadent des clins d’œil saisissants sur la vie et ses rebondissements. Des histoires parfois bleues, parfois roses, quelque part dans le quotidien des gens. Une voix chaleureuse et une instrumentation colorée. Des chansons vivantes au service de la sensibilité. Le tout servi dans un mélange surprenant de rythmes et d’essences aux parfums de folk, country-blues ou latin. Dans les bagages de Marie-Paul, des aventures artistiques tout en couleurs. Du folklore au bluegrass en passant par la chanson rock, le théâtre de rue, l’art brut ou la poésie, elle nous arrive avec un dynamisme créatif unique en son genre. Pour la sortie de ce 2e album, elle s’implique à toutes les étapes et s’entoure d’une équipe du tonnerre. À la réalisation, à la direction musicale et aux arrangements, son complice compositeur Richard Lemoine (Claude Dubois, Richard Séguin) qui est également le principal instrumentiste de cet opus (guitares / voix / percussions / mandoline / harmonica / banjo). Du légendaire groupe Beau Dommage, les Pierre Bertrand (co-réalisation / voix) et Michel Hinton (accordéon / piano) ; à la contrebasse et basse : Jean Pellerin (Diane Dufresne) ; à la batterie : Pierre Dragon (Laurence Jalbert); Steve Faulkner au piano et à la voix, ; au violon : Olivier Demers (Le Vent du Nord) ; Francine Martel (congas) ; Alain Quirion (programmation) ; Jean Boutin (saxophone) et Monique Proulx (voix). Aux interprétations nuancées de la chanteuse, s’ajoute la touche originale de ses sons de gazou et de mouth trombone. En plus de nous livrer 10 de ses chansons, Marie-Paul nous fait découvrir ou redécouvrir plusieurs artistes : Jean Séguin, Anne-Marie Gélinas, Françoise Hardy / Roger Samyn et Pierrot le Fou Léger. Et nous voilà propulsés pour 49 minutes 29 secondes de musique, dans un univers imagé où se mêlent la tendresse amoureuse et la soif de vivre intensément. En 2002 au Lion d’Or, Marie-Paul lançait son premier album (Est-ce que mes manières vous dérangent?) produit en marge et dont les mille exemplaires se sont écoulés. |
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Le grand Zazou - Album éponyme Mais qui est cet hurluberlu qui sort tout droit d'un feuilleton à la Arsène Lupin, crooner et séducteur, et qui fait la cour aux femmes dans un style qu'on croyait révolu ? Le dossier de presse donne quelques indices, que sa voix est fort connue puisqu'il chante dans plusieurs publicités dont celles de Honda, Viagra, St-Hubert, PFK, Trojan, Lebeau, McDonald et j'en passe... On a aussi pu l'entendre comme la voix du génie de la lampe dans le dessin animé de Walt Disney dont il est la voix officielle au Québec. Intrigué ? On apprend aussi qu'il a fait partie de la Bande Magnétik, participé au Festival de jazz de Montréal et oeuvré auprès de Michel Donato, James Gelfand et autres. Comme choriste, il a travaillé avec Patti Labelle, Ginette Reno, Serge Lama, Lara Fabian, Sylvain Cossette, Petula Clark, et beaucoup d'autres. On ne le connaît toujours pas très exactement mais sa voix nous est familière, son style musical est éclectique mais sert surtout à chanter la femme et les amours du tombeur maladroit. Entre tango, pop-gogo, salsa, reggae, cha-cha et même musique arabe (Tu es mon oasis), le chic Treize Expenzive Orcheztra (comme il a nommé son orchestre) emmène l'auditeur à faire un voyage au coeur des sens. Formé d'une section de cordes, d'un section de cuivres, et d'instruments plus habituels (guitares, claviers, percussions, basse, etc), les treize musiciens et les deux choristes embarquent dans le jeu du Grand Zazou et recréent cet univers démesuré des big bands d'antan. |
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Les nouveautés du mois de septembre |
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Un - Album éponyme Le groupe Un vient de lancer un album fort attendu pour qui les avait vus en spectacle ou qui fréquentait leur site internet au www.unmusique.com. Comme un vent de fraîcheur qui vient offrir de nouvelles avenues au rock québécois des années 2000, c'est en partie dans les années 70 que le groupe prend son inspiration. On retrouve beaucoup de guitares (acoustique et électrique) mais aussi beaucoup de claviers (piano, synthétiseurs) et des compositions qui savent accrocher l'oreille. Les textes sont un tant soit peu humoristiques (voire sarcastiques) et ne font pas dans la fioriture mais l'importance c'est d'accrocher sur le produit global, et cela Un l'a réussi sans équivoque. Pour l'album qui comporte 14 chansons, les 5 membres du groupe se sont entourés de Serge Fiori (Harmonium) comme mentor et d'André Lambert (Daniel Lavoie, Claude Dubois, Ex-Libris, Robert Charlebois) à la réalisation. Bien que la mention "progressive" puisse s'appliquer à la majorité des musiques du groupe, on peut aussi y retrouver du pop, du folk et du country. Le matériel du groupe a déjà commencé à faire son chemin, des pièces comme Sonia et Ça clique étant facilement reconnaissables dès les premières notes. Le CD contient aussi la chanson Avoue dédiée à l'organisme du Chic Resto Pop, ayant pour mission de nourrir les gens défavorisés du quartier Hochelaga Maisonneuve. Une mission à laquelle ont voulu s'associer les musiciens de Un. |
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Maneige - Les porches Live Maneige est certainement l'un des groupes phares des années 70 en termes de musique progressive. Leur style mélangeait le jazz, le rock et le classique dans une fusion de styles difficile à décrire. Ils ont produit de nombreux albums dont Les Porches fût probablement le plus connu. Depuis trente ans, il existait une bande sonore d'un spectacle live de cet album, représentation donnée avant même la parution de l'album. Outre les quatre pièces originales de l'album paru en 1975 (Les aventures de Saxinette et Clarophone, La grosse torche, Chromo et Les porches de Notre-Dame), on retrouve deux pièces de l'album précédent, soit Jean-Jacques et Galerie III. Une inédite intitulée Chou-Fleur vient compléter le tableau. |
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Jacques-Tom Rivest - Éponyme Auteur compositeur et interprète, Jacques-Tom est l'un des fondateurs, et la voix, du groupe de rock progressif Pollen qui s'est fait connaître dans la deuxième moitié des années 70. Après Pollen, il lance un album en solo avec l'aide de ses anciens comparses Richard Lemoyne (guitares, piano, cithare) et Claude Lemay (moog, orgue). On retrouve aussi les musiciens Serge Courchesne (batterie, percussions, flûte à bec, cor français) et Daniel Mathieu (basse). Le style de l'album demeure dans le rock progressif avec beaucoup de flûte et de claviers. Le son sera familier aux gens qui ont connu Pollen. L'édition CD lancée en 2006 contient les neuf pièces originales plus une inédite intitulée Prendre son temps. |
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L'engoulevent - L'Ile où vivent les loups Fondé par l'un des deux membres des Karrik, Michel Mc-Lean, le groupe L'Engoulevent avait alors produit l'un des plus beaux albums folk progressifs de la fin des années 70. La pièce Voix et violon demeure l'une de mes préférées du répertoire québécois même après plus de 28 ans. Outre McLean, on retrouvait le piano de Pierre Moreau, le violon de Françoise Turcotte et le violoncelle de Russel Gagnon Pour cette ré-édition, nous avons droit à huit pièces en bonus, tirées de l'album Étoifilan produit sensiblement par les mêmes musiciens l'année suivante. L'album Étoifilan avait été créé pour accompagner des livres pour enfants de l'éditeur de la Courte Échelle. Une pièce d'anthologie ! |
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Madeleine Fugère - Renversé à la Nana Bien plus qu'un jeu de mot, le titre de l'album de Madeleine suggère une ambiance à la Martha Stewart, style années 50 lorsque la femme était confinée au foyer et qu'elle se devait de s'occuper de sa maison, de son homme et de ses enfants. Heureusement tout cela a changé mais Madeleine a choisi ce thème comme ligne directrice de son lancement et on peut s'attendre à ce que tout soir parfait, Comme Martha... Cet album, sur lequel on retrouve huit pièces, commence par Avant-après, un petit jazzé qui décrit les aléas de la jeune qui doit se préparer pour une sortie galante. On poursuit avec Comme Martha, un petit boogie woogie style années 50 pour parler de la femme de maison qui hérite du "bonheur à perpète". Vient ensuite un petit tango intitulé La vie va trop vite, puis elle enchaîne Mes bourrelets d'antan, Internet en flanallette, Le soleil, Demain et Te regarder dormir. A travers huit pièces aux styles musicaux éclectiques, Madeleine nous fait un petit cours d'histoire humoristique sur la condition féminine, des années 50 à aujourd'hui, de Martha Stewart à Internet. La finaliste de Granby et demi-finaliste de Petite Vallée nous démontre qu'elle sait chanter, bouger et jouer la comédie. Pourquoi se priver ! |
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Micheline Langlois - Et je te dis merci - Louisiane La chanteuse country maintenant établie en Floride reprend du service après 13 ans de silence. Elle n'avait pas cessé de chanter mais préférait donner tout son temps à sa famille. Elle revient donc se faire entendre avec un album au double titre de Et je te dis merci - Louisiane. La chanson titre (Louisiane) a été écrite suite aux événements d'août 2005 et est devenue une sorte d'emblème dans ce coin des États-Unis. En plus de jouer à la radio, la chanson est devenue le thème du Téléthon espoir Louisiane organisé par l'Association Les Francophiles sans Frontière et qui a eu lieu le 2 octobre 2005 en Floride. Outre cette chanson, l'album comporte 9 autres pièces dont la deuxième pièce-titre dédiée à son père (et à tous les pères un peu oubliés). Ses textes sont empreints d'amour et ses musiques toutes simples pourraient être qualifiées de country-pop. Elle possède maintenant un site Internet que vous pouvez trouver au www.MichelineLanglois.com. |
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Invasion - A la radio Nouveau groupe rock qui lance un premier album intitulé A la radio, composé de 6 chansons enregistrées avec l'aide du réalisateur Serge Laporte (Bill). L'album offre 6 chansons en français dont la première intitulée L'Athée qui attend prend des airs orientaux ou même hindou. Suivie de La citadelle qui sonne presque 60s, puis de Mélina et de A la radio, un bon rock aux riffs acérés. Pour terminer le mini-album, A dos de pensées est encore une fois plutôt rock alors que Se sentir bien est plus douce, mettant en vedette la guitare acoustique. Le rock d'Invasion fait preuve de créativité et ne s'enferme pas entre des balises préfabriquées. Je les ai entendus une première fois lors d'un spectacle au Petit Cabaret du Plateau et j'avais bien aimé l'énergie qui se dégageait du groupe. |
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Sylvie Dumontier - Les îles flottantes Elle est l'artiste derrière la petite Shilvi qui fait chanter les enfants depuis quelques années déjà. Reprenant sa propre identité, elle lance un album aux couleurs jazz qui, sans réinventer le genre, a la particularité de nous faire découvrir la voix adulte de Sylvie Dumontier. L'album comporte 12 chansons et est une réalisation de Denis Larochelle. Sylvie y signe tous les textes et toutes les musiques, un seul texte ayant été créé en collaboration avec Denis. Les sujets encerclent l'univers féminin et même si le traitement musical est classique, on retrouve un monde bien contemporain comme sur la chanson Ne m'e-mail pas qui fait référence à la froideur des messages d'amour écrits à l'ordinateur. Sylvie Dumontier touche un créneau musical dans lequel on ne retrouve pas des dizaines d'artistes au Québec, et rares sont ceux qui créent du matériel original, reprenant souvent des classiques du jazz des années révolues. Pour les amateurs du genre, c'est très bien fait et fort agréable. |
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Linda Racine - Le coeur du monde Lauréate interprète à Petite-Vallée en 1998, Linda nous offre finalement un premier album de chansons. Interprète de fort calibre, Linda a su faire sa marque avec sa voix chaude, juste et puissante. Son cheminement l'a amenée à chanter en première partie de Demis Roussos, avec Plume Latraverse au Festival d'été de Québec, de même qu'au spectacle de la Fête Nationale à Montréal en 2000. Elle continue de se faire entendre un peu partout tout en préparant la venue de ce premier album qui a mis près de 10 ans à concrétiser sur disque le talent de la jeune femme. Elle monte le spectacle solo Le Coeur du Monde au cabaret Le Lion d’Or à Montréal et présente finalement l’album du même nom à la fin de l'été 2006. Parmi les collaborateurs de Linda sur ce disque, on retrouve les Jean-Guy Prince, Marie Bernard, François Vigneault, Michel Rivard, Sophie Hartung, Manuel Gasse, Robert Léger et plusieurs autres. Avec sa magnifique voix et sa générosité elle interprète avec brio les chansons du répertoire français, québécois et jazz. |
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Véronique Labbé - L'amour est un mystère La jeune femme de Thetford Mines qui a grandi au son de Pam Tillis, Renée Martel, Georges Hamel, Faith Hill et Garth Brooks, lance un premier album dans la catégorie country mais qui touche suffisamment le pop rock pour lui attirer des auditeurs qui ne sont pas nécessairement des amateurs du genre. C'est rare qu'une jeune artiste qui commence a droit à d'aussi bons moyens de production, le son est excellent. les arrangements de qualité et la réalisation a été confiée à Marc Provençal (Ginette Reno, Roch Voisine, Audrey...). Véronique a aussi obtenu la collaboration de Christian Riopel aux textes et à la musique. Le premier extrait de cet album était en fait une excellente reprise de la pièce It's a heartache (popularisée par Bonnie Tyler et Juice Newton) traduite sous le titre de Si tout s'arrête en français. Plusieurs autres pièces de cet album retiennent l'attention notamment Ton amour m'agace et ses arrangements de violon, Laisse-moi qui est bien rythmée et accrocheuse, toujours avec le son du violon qui vient montrer le bout de son archet et Pourtant qu'on a aussi pu entendre sur la bande sonore du film Bon Cop Bad Cop. La musique est festive, ce qui est assez typique dans le créneau du country rock. On y retrouve quand même quelques ballades dans lesquelles la voix de Véronique se démarque encore plus. Bref, le country pourra encore une fois flirter avec les radios commerciales, ce qui va apporter un peu de sang neuf et différent. Elle sera en spectacle le 22 septembre au Petit Campus de Montréal. |
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Emma St-Denis - Red handed Cet album de musique folk hybride nous mène tantôt dans la dérision, tantôt dans l'adversité, dans un désir de voir, d'entendre et de comprendre l'autre, dans les similitudes, mais surtout dans les différences qui nous unissent à l'humanité pour vaincre ensemble l'oppression et le fatalisme. Avec ce premier album bilingue ''Red Handed'', distribué par LOCAL/SOPREF, l'auteure-compositrice et interprète Emma St-Denis désire lever le voile sur la violence, prendre en flagrant délit l'agresseur et mettre à jour les violences quotidiennes vécues par tous, qu'elles soient d'ordre sexuel, physique, psychologique, économique, linguistique, racial, homophobe ou même médiatique. Emma St-Denis est dérangeante parfois, rebelle souvent, mais surtout perpétuellement en mouvement. Ses multiples centres d'intérêt explosent en une symphonie éclectique, mais jamais cacophonique. Artiste engagée, intense « performeuse » et auteure-compositrice, elle explore la fragilité et la noirceur de l'humain dans un esprit revendicateur, portant ainsi les causes qui lui sont chères, notamment le féminisme. Les mots, chez elle, résonnent étrangement, comme empreints d'une douleur intérieure profonde. Une jeune artiste dont le parcours dans le monde artistique et littéraire a commencé très tôt. Dès 1987, à l'âge de treize ans, elle s'est immergée dans la création musicale et théâtrale, en participant au Festival Réalité jeunesse, ainsi que dans l'écriture, s'illustrant par l'obtention de 3 prix littéraires (1987, 1989, 1993). Elle a, par ailleurs, participé au programme de parrainage de l'Union des Écrivains et des Écrivaines du Québec, où elle a pu explorer le travail des mots en profondeur, avec l'auteure Carole David. www.tituba.org |
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Lara - Kabaret Montréal En 2004, elle obtenait le choix du public lors du prestigieux Festival de la chanson de Granby, tout en se rendant en finale dans la catégorie interprète de l'événement. Il n'en fallait pas plus pour l'ancienne employée du Café Sarajevo pour décider d'entrer à pieds joints dans le métier de chanteuse. Elle travaille ensuite à obtenir du financement pour un premier projet intitulé Kabaret Montréal qui fait maintenant l'objet d'un album lancé lors d'un 5 à 7 au Lion D'Or à Montréal. En plus de créer ses propres chansons avec l'aide de Benoît Sari, elle y reprend de belle façon La vie d'factrie de Clémence Desrochers ainsi qu'une chanson traditionnelle de Bosnie. Leur musique est un amalgame de musiques du monde, notamment en provenance de l'Europe de l'est, de style traditionnel ou plus moderne, teintée d'in soupçon de jazz. Son style unique se démarque et nous permet d'apprécier la théâtralité de son matériel puisque sa formation de comédienne transparaît dans sa façon de le présenter. Un beau départ ! |
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Les Castors Célestes - Le poète Duo qui existe depuis quelques années maintenant, il est composé de Sylvie Royer et de Thierry Fortuit, l'une québécoise avec un peu de sang indien, l'autre français avec un peu de sang québécois. Elle aime les chansons du terroir québécois (Vigneault, Leclerc, Ferland) et les grands espaces. Il aime la chanson française (Brel et compagnie) et les grands espaces. Elle écrit et compose, il compose et écrit. Pouvait-on demander mieux comme rencontre ? Ce qu'on ressent en écoutant ce disque, c'est l'appel de la nature, des grands espaces et du voyage. Les musiques sont éclectiques, allant de rythmes latins à amérindiens, passant par la chanson française et même quelques relents de pop progressif, probablement à cause de l'apport de la flûte traversière qui nous rappelle l'époque d'Harmonium. L'album débute avec Le prisonnier qui s'appuie sur un style folklorique mi québécois mi français comme autant de ballades du même genre qui nous sont parvenues au fil des siècles. Puis, changement de style avec J'm'enflye, une complainte country qui nous permet de découvrir la richesse de la voix de Sylvie. La troisième pièce fait un autre 90 degrés en touchant le style amérindien: Tshinashkumitin est une espèce de mantra qui remercie la nature pour sa beauté et sa bienveillance. On poursuit avec La vieille, petite valse musette qui nous rappelle Paris et ses ponts, avec cette vieille dame qui flâne sur les quais. Arrive maintenant la pièce titre de l'album, Le poète qui lui se promène sur des rythmes méditerranéens, rappelant la Grèce ou même les Balkans. Toujours poursuivant leur voyage musical, les Castors y vont ensuite de l'Étranger qui se base sur des rythmes latins mélangés avec une valse musette. On arrive ensuite à une pièce carrément d'inspiration espagnole intitulée A la salud des torero, que Sylvie chante avec un accent de ce pays et pour laquelle Thierry joue le rôle du torero. En approchant de la fin du disque, on découvre la jolie ballade On croit que c'est fini, qui cette fois rappelle l'Amérique du sud, suivie de J'ai tout oublié qui poursuit dans la même veine. Finalement Je t'emmène, qui fut le premier extrait de l'album, vient clore de belle façon ce voyage où le duo nous a justement amenés faire un voyage au coeur de la chanson à texte, portés sur les musiques d'un monde ouvert à tous, comme l'est cet excellent album de nos rongeurs préférés. Ayant apprécié le premier album des Castors, je dois souligner la qualité technique de ce deuxième opus qui sera mis en marché par Local Distribution et qui pourra donc se retrouver chez tous les disquaires du Québec. Les nouvelles chansons sont moins humoristiques que l'album précédent, ce qui donne une profondeur intéressante à leur matériel. Il faut écouter bien sûr pour passer un bon moment, mais pourquoi ignorer le message quand il est si bien enrobé ? |
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Stéphane Côté - Le cirque du temps Il y a quatre ans je découvrais ce grand bonhomme de la région de Québec qui nous présentait alors un premier album intitulé Rue des balivernes. Sous le charme même après de nombreuses heures d'écoute, j'avais bien hâte que le créateur de cet album récidive. Après 5 ans, c'est maintenant chose faite, et drôlement bien faite. L'ancien lauréat ACI du Festival de Petite Vallée a pris le temps de peaufiner chaque chanson comme un bijou qu'il allait offrir à son public. Chaque mot compte, chaque phrase est soulignée par un enrobage musical soyeux et soigné ! Sa poésie se veut simple mais pas racoleuse, comme cet extrait de la chanson Le temps: "... le temps, le luxe indécent ...". Quelle belle façon de nous rappeler à quel point nous en sommes rendus à courir après le temps qui nous manque, au point de le considérer comme un luxe presque pire que l'argent. Pour cet album, Stéphane s'est entouré de Réjean Bouchard qui a conçu les arrangements et travaillé à la réalisation de l'album en plus de jouer de multiples instruments, de Francis Covan (accordéon), Jean-Sébastien Fournier (claviers) et Stéphanie Labbé (violon). Stéphane a aussi profité des nombreux conseils de l'unique Edgar Bori et l'album est mis sur le marché par les Productions de l'Onde, la boite de Bori. Si on peut mettre à l'avant-plan la qualité des textes et de la poésie de Stéphane Côté, il faut faire de même pour les musiques de cet album qui mettent en valeur les guitares (acoustique surtout), rehaussées à l'occasion par le violon et l'accordéon. J'ajoute aussi que Stéphane a réussi à concocter des lignes mélodiques fort accrocheuses qui devraient lui permettre de percer certaines radios ouvertes à la chanson de qualité. Un succès populaire est aussi à la portée de l'artiste avec des chansons comme Le temps, Hommage ou Par hasard. |
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Michel Banville - Les convenances Peu connu du public montréalais, Michel Banville est originaire de Rimouski mais est établi à Québec où il a fait partie de plusieurs groupes en tant que bassiste. Il nous présente un premier album intitulé Les convenances, concocté avec l'aide d'André Richard et de Sébastien Boudreau aux guitares, Michel s'occupant de tous les autres instruments, incluant quelques guitares et se réservant la réalisation du matériel. Depuis sa jeune enfance, ce diplômé universitaire en philosophie réalise à quel point certaines règles sont arbitraires et ne sont en fait que des convenances, ce qu'il choisit come thème pour ce premier opus. Avec philosophie et des textes touchants et aérés, Michel parle de la quête du bonheur, de la paix intérieure, de l'esprit de compétition que nous impose la société, tout en couchant ses textes sur des musiques accrocheuses et bien rythmées. Il a fait 5 chansons lors de son lancement, dont la magnifique Concours public et la chanson titre, Les convenances. Accompagné sur scène de Ghislain Nadeau (basse), André Richard (guitare électrique) et Marco Matte (batterie). Un bon premier jet qui s'écoute du début à la fin sans longueur et dont plusieurs lignes mélodiques nous restent dans la tête un bon moment. C'est bon signe, encore faudra-t-il que les radios soient à l'écoute ! |
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Les nouveautés du mois d'août |
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Jonathan Savage - Faux prophète Installé dans la région de l'Anse à Beaufils, Jonathan s'est inscrit à l'École nationale de la chanson de Granby en 2003. Après avoir côtoyé les Robert Léger, Marie-Claire Séguin, Luc de Larochellière, et autres monuments de la chanson. Il en ressort en 2004, toujours décidé à vivre de la musique. Un projet de disque se concrétise, et il voit finalement le jour à l'été 2006. Je viens justement de recevoir le CD, je l'écoute une fois, c'est bon, rythmé, bien écrit, je l'écoute une deuxième fois, c'est même TRÈS bon ! De la pièce-titre, Faux prophète, en passant par Le con court (beau jeu de mot), Intemporelle intensité, La folie, Dieppe, pour finir avec La ballade du bonhomme Jos, il y a plusieurs pièces qui méritent le détour ! |
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Mike Prévost - Le love Auteur, compositeur, interprète, musicien, artisan, patenteux, Mike Prévost a été le leader de Mike et les Roméos, un band swing avec lequel il a foulé les planches de plusieurs scènes québécoises, dont celles des Francofolies, et produit un album, 777, bien reçu par la critique. Riche de ces expériences musicales et mû par sa passion de créer, Mike entreprenait l’écriture de chansons qui allaient marquer un nouveau tournant dans son cheminement musical. Avec cet album, Mike nous livre le fruit d’un travail de création longuement mûri. Les refrains sont contagieux, les mélodies accrocheuses et les grooves inventifs. Puisant autant chez Hank Williams que chez les Stone Temple Pilots, Mike signe toutes les pièces, dont certaines en collaboration avec David Brunet. On y retrouve des accents folk, rock, roots et électro. Guitares électriques et acoustiques, dobro, lapsteel, claviers, harmonica, basse et batterie constituent l’essentiel de l’instrumentation de cet album. Réalisé par David Brunet, l'album a fait appel aux services de Simon Blouin (batterie), Maurice Soso Williams (basse), Ariane Moffat (piano) et Joëlle Lavoie (choeurs). Mike Prévost et David Brunet y jouent la plupart des instruments, en plus de cosigner les arrangements. La chanson Tout à toi joue régulièrement à la radio. |
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Artistes variés - Bande sonore du film Bon cop Bad cop Le scénario du film était une idée de Patrick Huard, il était normal qu'il fasse appel à son grand ami Éric Lapointe pour en concevoir la chanson thème, surtout que notre rockeur national n'en était pas à ses premières armes dans le domaine, après le succès qu'il a obtenu avec les chansons de la série de films Les Boys. Il nous offre donc ici Tatoo, concoctée avec ses acolytes Jamil et Stéphane Dufour, un rock pesant qu'il se disait lui-même surpris d'entendre à la radio. Elle n'est peut-être pas dans le format des radios commerciales traditionnelles, mais c'est du Éric Lapointe et les gens aiment entendre du Éric Lapointe, donc on a pu l'entendre à l'occasion sur leurs ondes. Sur le CD de la bande sonore, on retrouve deux exemplaires de la pièce, la deuxième étant une version instrumentale. Je n'ai pas encore vu le film, il m'est donc difficile de relier la chanson avec ce qui se passe à l'écran, mais Éric réussit très bien à nous faire passer un sentiment de passion forte et urgente, possiblement à la source des crimes que doivent résoudre les policiers du film. Parmi les autres pièces présentes sur le CD, on retrouve un mélange de chansons en anglais et en français, incluant Jakalope (un groupe de Vancouver) avec l'excellente pièce Upside down, et l'unique Sam Roberts qui a créé une pièce originale pour le film, chantée en français et intitulée Embrace-moi. Très accrocheuse, cette pièce pourrait connaître un grand succès si elle faisait l'objet d'un extrait radio. Plus près de nous, on a droit à la chanson Pourtant de Véronique Labbé, une nouvelle artiste country rock qui devrait sortir un premier album d'ici quelques semaines, ainsi qu'aux pièces Offside (Norman Groulx), Miam Maikan (Florent Vollant), Day by day (Bet.e and Stef) et Un ange (Canuel). On a même ressorti une toune vieille de près de 40 ans avec Goodbye, Au revoir, Arrivederci de Dany Aubé. Ponctuée de quelques extraits sonores du film, la bande sonore contient pas mal de matériel rock, offrant un bel amalgame de talents canadiens, ce qui aura peut-être l'effet de rapprocher les deux solitudes, surtout si le film réussit son pari de charmer l'auditoire anglophone. Chose certaine, le CD se tient très bien debout tout seul et s'écoute sans temps mort. |
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Léo Munger - Regards d'outre-mer Il y a un certain temps qu'on n'avait pas entendu parler de cette interprète, sur disque en tout cas. Au début des années 80, elle avait beaucoup parler d'elle avec un spectacle hommage à la grande interprète française Édith Piaf, spectacle qui avait aussi donné lieu à un premier album. Pour cette nouvelle parution, c'est encore une fois le matériel d'un spectacle qui est mis sur disque, celui intitulé Regards d'outre-mer. On y retrouve cinq chansons qui avaient été enregistrées en 1992 sous la réalisation de Claude Chaput, des pièces qu'on doit aux René Dupéré, Charles Dumont, Michel Vaucaire, Francis Lai, Julie Stanton et autres. Pour les sept autres pièces, enregistrées en 2006, on retrouve une tendance latine avec des pièces de Gabriel Ruiz, Consuelo Velasquez, Ariel Ramirez et autres, tout comme une touche Broadway avec Kurt Weill. Des chansons connues comme La foule, Besame Mucho, Brésil, Cabaret, In a sentimental mood, mais aussi beaucoup de découvertes dans le style classique de la chanson à texte. Dans le spectacle, on retrouve deux medleys qui sont donc gravés sur le disque, l'un en hommage à madame Alys Robi, l'autre retraçant quelques titres de la chanson américaine. En bref, une belle voix qui fait parfois penser à Piaf, d'autres fois à Diane Dufresne, des chansons agréables, choisies parmi un vaste répertoire mondial. Le spectacle, tout comme le disque, porte la touche du pianiste Jeannot Turcotte, originaire de la Vallée de la Matapédia et partenaire de Léo dans les Productions Mistral. Pour en savoir plus, visitez son Site Web Officiel |
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Fredric Gary Comeau - Ève rêve Pour ce nouvel album lancé sur l'étiquette des disques Tacca, Gary s'est entouré de collaborateurs fort intéressants, en commençant par le réalisateur François Lalonde (Lhasa, Jean Leloup, Dobacaracol), les musiciens Olivier Langevin, Marco Calliari, Bernard Falaise, Guy Bélanger, Michel Dubeau, Jean-Denis Levasseur et Mario Légaré. On note aussi avec beaucoup de plaisir, la voix charmante de Marie-Jo Thério sur quatre pièces dont Je disparaîtrai, J'ai déjà vu pire, Ta perle m'appelle et Barcelone. En présentant ce premier projet complètement en français, l'artiste poursuit dans la veine de la chanson Mirador qui faisait partie de son album précédent en anglais et avait fait souhaité à plusieurs que Gary se risque à plein dans la langue de Mollière. Il l'avait fait sur scène lors de Coup de Coeur Francophone, mais n'avait pas encore risqué le coup sur disque. C'est maintenant fait ! Pour qui connaît le style de Fredric Gary Comeau, le dépaysement n'est pas total, on retrouve toujours cette voix chaude, empreinte de douceur et de caresses qui l'a fait connaître, avec des intonations qui peuvent nous rappeler un Leonard Cohen par exemple. L'auteur parle à sa belle qui rêve (le titre allait de soi), lui tend les bras et lui susurre des mots doux à l'oreille, le tout sur des musiques caressantes, enrobées d'arrangements chaleureux pour en étirer le plaisir. |
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Les nouveautés du mois de juillet |
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Juan-Sebastian Larobina - Norte Sur Son histoire n'est pas banale, originaire d'Argentine, c'est au Mexique qu'il rencontre une québécoise et, l'amour aidant, décide de s'installer en Gaspésie tout près de Percé. Le mélange des cultures opérant, Juan Sebastian présentait l'automne dernier un album enregistré en spectacle avec 23 musiciens, choristes et danseurs, une soirée représentant le trajet nord sud (traduction de Norte Sur) qu'il a fait à l'envers. L'album est naturellement festif bien que les textes se fassent plus sérieux à l'occasion. Que l'on soit à la recherche de l'équilibre intérieur, qu'on reconnaisse la précarité des ressources naturelles, qu'on lance des appels de détresse ou qu'on doive émigrer pour protéger sa vie, Juan Sebastian fait la preuve que les idées peuvent marcher et les pieds se mettre à penser. J'ai eu l'occasion de voir un des spectacles de cette mini-tournée alors que Juan Sebastian le présentait à la Vieille Forge de Petite Vallée en 2005. Il était alors accompagné, entre autres, du multi-instrumentiste Jean-François Groulx. Un moment fort apprécié et qui jetait définitivement un pont entre les cultures latines d'Amérique, qu'elles soient du nord ou du sud. |
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Nos rêves - Les Petits Chanteurs de Saint-Marc On les a connus alors qu'ils interprétaient les chansons su film Les Choristes, un album qu'ils ont vendu à 1,5 millions d'exemplaires. L'album comprend 12 nouvelles chansons enregistrées à Paris, Lyon et Prague. On retrouve le patriarche Henri Salvador sur l'un des deux versions de la pièce Une chanson douce. Le groupe de jeunes sera en tournée au Québec du 28 juin au 5 juillet, notamment au Mondial Choral Loto-Québec, au Mondial des cultures de Drummondville et à l'International de l'art vocal de Trois-Rivières. |
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Michel Parent