Soirée Célébration
Les 30 ans du Conseil du Statut de la Femme
Le 23 mai 2003, au Spectrum de Montréal

En ce vendredi de mai 2003, le Conseil du Statut de la Femme célèbre ses 30 ans d'existence le même jour où Pauline Julien aurait célébré ses 75 ans et dix ans exactement après le décès de Simone Monet Chartrand. Comme le dit si bien l'auteure Hélène Pedneault, qui agissait comme metteure en scène ce soir, il y a plus qu'une coïncidence. Ces différents événements sont liés par la quête des femmes pour la défense de leurs droits, leur prise en main et la reconnaissance de leur impact sur la société québécoise.

La soirée fût chargée d'émotions et d'intensité, les hommes, qui étaient en minorité dans la salle, ont été un peu égratignés au passage mais si peu. L'ambiance était à la fête, célébrant les acquis et rappelant les défis encore présents comme la lutte pour les droits des femmes autochtones.

De nombreux artistes se sont succédés sur scène, au moins une trentaine au total, reprenant trente ans de paroles et de mots de femme. Je vous présente donc un petit reportage photographique avec quelques commentaires sur la soirée.

Madame Huguette Oligny, comédienne, a lu le mot de bienvenue, rappelant les dames qui ont été impliquées au niveau du CSF au fil des années. Une grande dame, Clémence Desrochers nous a fait quelques uns de ses plus savoureux monologues, dont "Yvanna la frotteuse" et "Les deux vieilles" Coral Egan, chanteuse de jazz (fille de la réputée Karen Young) nous a fait frissonner avec sa voix d'ange dans "State of Grace" !
Claudine Mercier, pissante dans son rôle de la Barbie que les féministes ont tant décriée au fil des années. Elle nous a aussi offert "La mammographie". Richard Séguin est l'un des trois hommes qui ont foulé la scène ce soir, un moment magique pour toutes les femmes dans la salle. La talentueuse Ariane Moffat nous a offert sa chanson "Poussière d'ange".
Eve Cournoyer, l'une des artistes les plus intéressantes de la relève féminine, a souligné l'importance de la lutte de ses aînées et nous a offert une chanson tirée de son premier album "Ainsi pourrait être le monde". Eve était accompagnée de sa petite fille Jeanne, des percussionnistes de Dobacaracol, de Sylvie Tremblay et de Monique Fauteux.
La charmante, chaleureuse et sympathique chanteuse d'origine Brésilienne Bïa Krieger nous a fait l'honneur de sa chanson "Baby Neném". Florent Vollant, anciennement du groupe Kashtin, nous a offert "Tshishe-Manitu" en langue innu. Elle qui se fait trop rare, Geneviève Paris a repris sa guitare pour interpréter "Reste en mes bras".
La porte-parole de Femmes autochtones du Québec, Michèle Audette, est venue rappeler que la lutte des femmes n'est pas terminée, surtout pour celles qu'elle représente. Evie Mark et Taqralik Partridge nous ont offert quelques chants typiques des Inuit habitant le grand nord.
La grande Anne Sylvestre, que nous n'avions pas entendue depuis très longtemps, est venue nous offrir quelques unes de ses plus belles chansons comme "Non tu n'as pas de nom" et "Une sorcière comme les autres". La comédienne Sylvie Legault nous est apparue en Vierge Marie, histoire de dérider la salle. L'interprète d'origine algérienne, Lynda Thalie, a pris congé de la comédie musicale "Le petit prince" pour venir chanter "Alger Alger". Une voix superbe aux accents de soleil.
Les Zalarmes, ce sont 9 filles de 13 à 19 ans issues de l’école de chant et de scène "Faites de la Musique" dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. De superbes voix et du talent qui n'attend pas le nombre des années.
Patrick Norman est au nombre des trois hommes qui sont venus célébrer avec toutes ces femmes sur scène. Il a chanté "Y'a les mots" de Francine Raymond. Flavie Payette-Renouf a eu le grand plaisir de présenter sa grand-mère à la foule, madame Lise Payette. Habituée des luttes de femmes depuis les années 60, madame Payette a rappelé que rien n'était acquis et qu'il fallait demeurer à l'affût.
Les comédiennes Sophie Clément, Louisette Dussault et Michèle Magny sont venues offrir un extrait de la pièce de théâtre qui avait fait scandale en 1978, "Les fées ont soif" de Denise Boucher.
Pour la chanson "Une sorcière comme les autres", Anne Sylvestre a été accompagnée de Michaëlle Jean (créole), Bïa Krieger (portugais), Lynda Thalie (arabe) et Coral Egan (anglais) qui l'ont interprétée dans leur langue respective. Pour "L'âme à la tendresse" de Pauline Julien, madame Sylvestre a eu l'assistance de Sylvie Legault.
Michaëlle Jean nous a offert quelques pas de danse au son des Dobacaracol. Je dois dire qui suite à cette prestation, on ne la regardera plus jamais de la même manière lors des bulletins de nouvelles.
La comédienne Pascale Bussières nous a offert un texte de son crû, "Nous sommes mille". Les Dobacaracol, ce sont Carole Facal et Doriane Fabreg, un duo de percussionnistes et d'auteures compositrices interprètes. Ce soir, elles nous ont offert "Que tombe la pluie".
Les "Folles alliées", Sylvie Legault, Hélène Bernier, Jocelyne Corbeil et Agnès Maltais ont fait revivre leurs personnages de féministes à la retraite dans un sketch intitulé "Les Ginettes Tremblay".
Sylvie Tremblay possède toujours l'une des voix les plus pures du Québec, ce soir elle nous a offert "Je chanterai pour elles", "Repos" et "La terre est mon nid". Le duo "Les Séguin" a repris là où ils étaient il y a trente ans pour nous offrir "Global Refus". Marie-Claire nous a aussi offert "Papillon" et "Du pain et des roses" en prestation solo.

Avant de terminer, il vaut la peine de noter la présence de France D'Amour sur écran géant, France qui a enregistré la chanson "Ensemble" pour célébrer ce trentième anniversaire. En plus, l'auteure compositrice interprète et écrivaine Suzanne Jacob est apparue pour lire un texte de sa composition, "Les postes clefs".

A la toute fin, le choeur des artistes a entonné la chanson "Nous irons toute, toutes, toutes au paradis" de Clémence Desrochers.
Michel Parent